Ouest – BIP 2021: « La commune de Bafang plombe le taux d’exécution régionale» Ernest Gilbert Mvondo ; Délégué Régional MINEPAT par Intérim.

Conclut Ernest Gilbert Mvondo, le Délégué Régional de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire pour l’Ouest par Intérim, à l’issue de la première réunion régionale d’évaluation de l’exécution du Budget d’Investissement Public(BIP), tenue le 05 Août 2021 à Bafoussam.

Cette rencontre était la première de l’exercice 2021 et le baptême du feu pour Ernest Gilbert Mvondo, qui assure l’intérim à la tête de la Délégation Régionale de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire pour l’Ouest, après le décès du très valeureux Louis Serges Roger Fankam Djoumessi, en honneur de la mémoire duquel une courte prière a été dite par l’honorable David Manfouo, président du comité régional de suivi de l’exécution du BIP.

En guise de rappel, au début de l’exercice en cours, la région de l’Ouest avait reçu une dotation de 12 541 633 000 francs CFA pour 694 projets, soit 581 relevant des ressources transférées. Rendu au 31 Juillet 2021, le taux d’exécution physique est estimé à 42%. Un accroissement de 15, 17 points par rapport au taux de réalisation en 2020 à la même période. 26% d’engagement financier et 44% de payement. 92% desdits projets sont attribués et 94% lancés. 66,1 % de bons de commande au lieu de 100% attendu. Pour ce qui concerne la dotation ponctuelle, elle est exécutée à 27,8%.

Au classement général par département, la Mifi arrive en tête avec 57,4% et le Nkoung – Khi en position de dernier avec 32% de taux d’exécution. Quant aux 113 projets à gestion régionale, son compteur affiche une performance de 33,5%. La commune de Nkong – Zem dans le département de la Menoua occupe la première place au classement général des collectivités décentralisées avec 98%, alors que la commune de Bafang ferme la queue avec 1,6% : sur 12 projets, seuls 2 sont en cours d’exécution. Une attitude quasi récidiviste selon le Délégué Régional de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire pour l’Ouest (DREPAT/O) par Intérim. Selon tous les responsables des services déconcentrés de l’Etat et certaines sociétés civiles, cette commune dirigée par Anne Djomkam de l’Union des Mouvements Socialistes (UMS) s’est toujours illustrée comme l’une des mauvaises pratiques en matière d’exécution des projets publics. « Pour Bafang, il a été recommandé de lui faire signifier que le fait qu’elle reste à la traine, plombe le taux d’exécution. Une correspondance signée par le président du comité de suivi régional leur sera adressée  à propos. Et sur le plan de l’administration, les correspondances seront adressées pour que les choses changent véritablement dans la commune de Bafang » a indiqué Ernest Gilbert  Mvondo, DREPAT/O par intérim.

Une décision disciplinaire à laquelle a adhéré Emmanuel  Zo’o Ebogo, le responsable régional du Fonds Spécial d’Equipement et d’Intervention Intercommunale(FEICOM), qui a d’ailleurs saisi cette occasion pour annoncer la menace d’annulation des financements accordés à la commune de Bafang, pour pratiques peu orthodoxes dans la gestion des projets. Notons que Bafang avait bénéficié de 6 milliards francs cfa pour la construction du stade municipal et les travaux de réfection et d’extension de son hôtel de ville, financé depuis 2017 par le FEICOM restent un chantier désespérant.

A Bafang, Madame le maire Anne Njomkam rejette ce taux de réalisation de 1,6% qui est attribué à la commune dont elle a la charge. Elle croit d’ailleurs dur comme fer que le Délégué Départemental de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire pour le Haut Nkam, qui ne l’aurait jamais rencontrée aurait une dent contre cette collectivité décentralisée depuis sa prise par l’UMS, son parti politique. Notons qu’au cours de la mandature précédente, l’exécutif communal avait été assuré par le maire Pierre Kwemo, Président National de l’UMS, député depuis le double scrutin du 9 février 2020. Les mêmes griefs avaient été régulièrement relevés sous sa gouvernance. Et que dire des projets FEICOM ? « Nous sommes en pourparler avec le FEICOM pour relancer le projet de l’hôtel de ville, il n’y a pas de problème » rassure Madame le maire de la commune de Bafang. Serges Lebou, le 2ème adjoint au maire, nous apprendra par la même occasion, images à l’appui que la route de 11 kilomètres a été aménagée, des appareillages remis aux handicapés et des tables bancs à l’école publique Groupe 3 de Bafang. Il ne serait pas possible qu’avec ses réalisations, la commune de Bafang puisse avoir seulement 1,6% de réalisation ; ajoute t – il.

Entre autres observations faites au cours de cette première réunion régionale de suivi du BIP Ouest, la faible implication des maîtres d’ouvrage (maires), la surface financière trompeuse que présentent certains  prestataires au moment de l’acquisition des marchés. Une équipe technique a été mise sur pied par l’honorable David Manfouo, pour apprécier de visu les réalisations du Projet de Développement Rural du Mont Mbapit en exécution dans le département du Noun. Un projet financé à hauteur de 16 milliards 600 000 000 francs Cfa par la Banque Islamique de Développement et le gouvernement, dont le processus de passation des marchés reste une nébuleuse. Une pratique fortement dénoncée par Madame Chantale Mboe, chef de la brigade de contrôle à la délégation régionale des marchés publics pour l’Ouest.

Le rapport du suivi participatif a été présenté par Flaubert Djateng, le coordonateur général du réseau des Organisations de la Société Civile, dénommé Zenü Network.

Réaction de l’honorable David Manfouo, Président du Comité Régional de suivi du BIP Ouest

« Le taux d’exécution à l’Ouest a connu une nette amélioration par rapport à l’année dernière où nous étions à 26%. Ce qui signifie que la formation, l’éducation que nous essayons de donner aux différents intervenants prend et nous pouvons affirmer que nous sommes tous à la bonne école. Les responsables des collectivités décentralisées affichent bon élève partout et je pense qu’avec les résolutions et les recommandations que nous venons de prendre, nous devrions atteindre nos objectifs de 100% en fin d’exercice. L’essentiel étant de bien réaliser ses projets et c’est pour cette raison que nous encourageons la société civile à nous accompagner dans ce travail. Nous lui avons d’ailleurs adressé nos félicitations pour le travail qu’elle fait. Nous avons relevé de mauvais élèves et nous entendons leur faire savoir qu’on n’est pas content d’eux ».   

© Alexis YANGOUA

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