WILPF – Cameroun à Dschang : Après leur formation, 111 femmes déplacées internes du NOSO et filles mères ont reçu chacune un kit pour le démarrage de son activité.

A l’issue de 21 jours de formation de 111  femmes déplacées internes des Régions du Nord Ouest et Sud Ouest, et des filles mères de Dschang, WILPF Cameroun leur a offert du matériel de démarrage de leurs activités.

C’est probablement l’une des meilleures activités de la Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté(WILPF), branche Cameroun. Cette formation de 100  femmes, soit 70 déplacées des régions du nord ouest et du Sud ouest et 30 filles mères ; toutes basées dans l’arrondissement de Dschang. Si au lancement de cette activité le 17 Janvier 2022, les participantes semblaient dubitatives eu égard à ce qu’elles ont souvent vécu avec d’autres organisations dont les cahiers de charges se limitent aux exposés et échanges théoriques, la cérémonie de clôture ce 14 Février 2022 organisée  au sein de l’Eglise Evangélique du Cameroun(EEC) de Dschang, avait l’allure de la célébration de la venue d’un messie. Les bénéficiaires  ne parvenaient pas à contenir leur joie.« En quelques jours  seulement , j’ai appris à fumer le poisson et fabriquer la sardine et je me suis déjà constituée une petite clientèle avec mes premières productions »  confie Besen Marie Achu, déplacée de Lebialem dans le Sud ouest et installée dans la ville de Dschang depuis bientôt 5 ans. « J’étais sans véritable formation et je me débrouillais comme ça » ajoute l’une de ses sœurs. « Se débrouiller pour la plupart des déplacées ici à Dschang, pourrait être la prostitution ou le petit vol » nous le révélait  le Dr SM Mathias Wamba  Djoumessi III, Chef de Foréké Dschang en marge de la cérémonie de lancement de cette formation. A l’instar de Madame Solange Ngoupayou Yomba, Délégué départementale des Affaires Sociales pour la Menoua, le « Monarque » décrivait sans détours  les conditions de vie des femmes déplacées et installées dans son groupement. Ce tableau sombre qui nul doute,  relèvera du passé pour certaines d’entre elles ,avec cette série d’activités entreprises  par  WILPF Cameroun. Les chefs traditionnels toujours aux côtés de WILPF lui ont d’ailleurs su gré  pour sa contribution à la résolution de cette difficulté dont leurs communautés font  face.

Léonie Pouchuie et Hermine Ndongo sont toutes aussi contentes d’avoir appris un métier sans débourser le moindre frais et à un temps très court. Elles sont de la catégorie des filles mères et se sont spécialisées respectivement dans la fabrication du savon liquide et dans la pâtisserie. Ces 3 exemples sur 111 possibles attestent bien de l’importance de ce projet qui vise  le « Renforcement de l’autonomisation économique et sociale des femmes déplacées internes du NOSO et des filles mères des communautés hôtes du département de la Menoua ». Pour cette  formation à la carte, Sylvie Jacqueline Ndongmo, la Présidente de wilpf Cameroun et ses partenaires n’ont pas lésiné sur les moyens pour s’attacher les services des  formateurs professionnels dans chacun des domaines retenus, à l’instar de  Rose Nguimatsa venue de la région de l’Est pour mouler les apprenants dans le traitement du poisson (fumé et sardine). Notons qu’elles ont aussi reçu des rudiments de la communication, du numérique, de la vente et du  marketing. Car, pour maximiser leurs revenus, elles devront s’inscrire dans l’ère du temps.

100 femmes, initialement programmées, l’engouement a contraint les organisateurs à y ajouter 11 autres participantes. La formation s’est faite en deux temps. Une première phrase en  tronc commun dans la fabrication du savon liquide, du menthol, du poisson fumé  et de la sardine. Ceci pour besoin de diversification de leur activité. Ensuite la spécialisation en phase 2,  dans les domaines de la culture des champions (20 femmes), de l’esthétique (22 femmes), la pâtisserie (43 femmes) et la décoration (19 femmes).

En plus du parchemin et afin de leur mettre effectivement le pied à l’étrier, wilpf Cameroun a remis à chacune d’elles du matériel de démarrage de leurs activités. Il s’est agi d’une trousse complète pour les femmes ayant été formées dans d’autres domaines et la semence de champignon plus le banko( engrais spécifique pour la prolifération du champignon) à celles qui se sont spécialisées dans la culture des champignons.

Cette cérémonie de sortie de la première cuvée a été couplée au lancement de la seconde phase de  formation de 100 autres femmes, pour ce qui concerne l’arrondissement de Dschang. Après le chef lieu du département de la Menoua, WILPF Cameroun se déploiera dans les arrondissements de Fongo – Tongo,Penka Michel et Nkong – Ni pour des exercices similaires, avec pour objectif de former et équiper 100 femmes par localité. Compte tenu du grand effectif des femmes déplacées internes dans le département de la Menoua, il va falloir d’autres projets ou programmes et surtout des partenaires  pour toucher le maximum de cible. C’est ici qu’un clin d’oeil pourrait être fait à la diaspora camerounaise et  aux autres partenaires. S’il est toujours important de réclamer une solution  politique à la crise dite anglophone, il serait primordial aussi de penser à l’autonamisation économique et sociale des déplacées vulnérables que sont les femmes .  WILPF Cameroun leur a appris à chercher  et  à pêcher du poisson. Elle  leur a offert la canne et l’hameçon, reste maintenant qu’elles rentrent dans l’eau pour fructifier ses acquis. Pour paraphraser le proverbe chinois.

© Alexis YANGOUA

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