MRC : Me Michèle Ndoki est « chassée » du parti à 4 mois de la convention élective du parti.

Après plusieurs mois de rixes verbales à travers les médias classiques et cybernétiques, le directoire du MRC a finalement opté pour l’exclusion définitive de  Me Michèle Ndoki Sonia de son effectif, . D’aucuns parlent de désactivation d’une grenade que l’ancienne Vice Présidente Nationale des Femmes du parti aurait apprêtée pour perturber la convention nationale de Novembre 2023 et faire naitre une faction dissidente, avec la complicité du Ministre de l’Administration Territoriale, Paul Atanga Nji.

Pourquoi le MINAT est-il si présent dans l’esprit des militants et sympathisants pourfendeurs de Ndoki Michèle? Et si le diable se cachait dans la confusion des statuts applicables à la prochaine convention ? Et si ce sont les statuts de 2012 qui selon certains auraient été nuitamment falsifiés et non ceux de 2018 qui n’auraient pas été soumis à la connaissance de l’autorité compétente(MINAT) ? Qu’est ce qui prouve dans ce cas  que d’autres Ndoki ne surgiront pas du buisson de cette assemblée pour porter haut les mêmes griefs ?  Si tel est le problème, en radiant la frondeuse en chef du parti, le Pr Kamto et ses amis n’auront – ils pas cassé le thermomètre au lieu de traiter le paludisme ?

Le 13 Juillet 2023, Me Michèle Ndoki Sonia a été mise à l’écart du MRC pour « Refus manifeste de se conformer à la ligne politique et à la discipline du parti », entre autres raisons citées dans le rapport fleuve de 48 pages  du Comité National de Médiation et d’Arbitrage(CNMA). Le volume dudit rapport est déjà en lui -même la preuve que les médiateurs ou arbitres du MRC en posture de procureur, sont conscients de la délicatesse de leurs décisions. Des mois durant, Me Michèle Ndoki a su créer un environnement pour complexifier la tâche au Pr Kamto et surtout s’assurer de la sympathie d’une bonne frange de la population en cas d’exclusion. Son parcours, son courage, sa témérité  en tant que femme et les griefs portés contre le directoire et son chef,  semblent avoir plaidé en sa saveur.

A – t –elle piégé les autres ? Nous l’avons aussi imaginé depuis le début de cette affaire qui selon certaines sources proches du parti, est la prolongation des divergences survenues entre Me Ndoki  Sonia et quelques membres du staff dirigeant du parti alors qu’ils sont encore dans les geôles de Kondengui. Ces points de discorde portaient entre autres sur le réajustement de la ligne politique du parti pour l’adapter aux réalités, aussi sur la clarté de la gestion financière des fonds de soutien venus de la diaspora. Des suggestions que les caciques comme on en connaît partout ailleurs, ont jugées inopportunes. Les plus radicaux d’entre eux y verront l’indice d’un désire de collaborer avec le régime. Les noms du Minjustice et du Minat sont abondement cités par certains internautes proches de la Renaissance pour convaincre l’opinion du sous marinage de Me Ndoki . Des soupçons graves  contre lesquels l’accusée ne réagira pas au risque d’enflammer l’électorat largement favorable qui attendait les élections locales de 2020 avec impatience. Arrive le cas du Dr Penda Ekoka dans l’affaire Survie Cameroun Survival. Me Ndoki n’appréciera pas la manière avec laquelle le fils Sawa et Tonton aurait été traité par le Président National du parti et quelques uns de ses proches. Le boycott des élections du 9 Février 2020 ne fut en réalité que la goutte d’eau qui a fait couler le contenu du vase.

Eventuelles Conséquences

De prime abord, disons sans ambages que la discipline est le préalable pour la réussite de toute entreprise. Me Ndoki a-t-elle été indisciplinée à l’égard de son parti politique ? D’aucuns y ont plutôt vu de la détermination et la constance dans son désir d’insuffler une autre dynamique au cœur du MRC. Elle était consciente de la difficulté de son engagement, mais est restée droite dans ses bottes. De Doumbe Ding  Arlette à Aïssatou Bouba en passant par Jean Bonheur « le résistant », le Pr Fogue et bien d’autres, elle a reçu des fléchettes tenant lieu d’avertissements. Me Michèle Ndoki va garder son flegme non sans continuer de libérer des piques tels des missiles avec des cibles subtilement, mais minutieusement identifiées. L’Avocate d’origine Sawa restera toujours campée sur sa candidature à la présidence nationale du parti, même si certains amis politiques semblent la lui interdire avec des arguments quelque fois d’une  véhémence inouïe.

Eu égard aux sacrifices consentis pour le MRC et l’aura construit depuis le CPP de Kah Wallah Edith, puis  renforcé avec son adhésion à la Renaissance, une auto exclusion ou une démission de Me Ndoki  aurait été une mauvaise conclusion des offensives qu’elle a  menées jusque là.  Et le parti du Pr Kamto se serait mieux senti.  Son exclusion entérinée  par le directoire   pourrait être perçue par l’opinion nationale et internationale comme l’illustration de la marginalisation de la gent féminine aussi par l’opposition Camerounaise, de la prégnance du patriarcat et du machisme, ce d’autant que le projet principal était sa candidature à la présidence du MRC. Les féministes et autres défenseurs des droits de la femme notamment politique, pourraient s’y intéresser. D’aucuns parlent déjà de la tribalisation politique et le MRC pourrait le moment venu, avoir  quelques difficultés avec l’électorat Sawa.

En définitive, tout dépendra de ses ambitions et de la qualité du projet caché derrière le mouvement « Enfants de ma terre », aussi des Hommes qui l’accompagneront. Intégrer une formation politique d’opposition existante ne serait pas une mauvaise option. Pas contre ,prendre le chemin des tribunaux pour réclamer son réintégration dans les rangs du  MRC  pourrait lui être préjudiciable en termes de temps et l’énergie. Et ce sera aussi un gachis si Me Ndoki venait à abandonner le combat politique pour retourner à ses premiers amours: La société Civile.

© Alexis YANGOUA

 

 

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