SDF : que valent de belles résolutions sans réconciliation ?

Le Social Democratic Front a tenu son Comité Exécutif National (NEC) le 12 Octobre 2024 à Yaoundé. Et comme de tradition, des résolutions, et mêmes de très belles, ont été produites et proposées au public.

Selon les images rendues virales, cest dans un siège entièrement repeint que les membres du Comité Exécutif National se sont retrouvés pour leur traditionnelle rencontre, sous la conduite de l’honorable Osih, le Président National.

Les résolutions de ce NEC ont constitué la teneur de la récente parution de  « Vanguard », le journal du SDF. Elles sont réparties en 3 segments : la vie du parti, avec des décisions relatives aux situations pendantes dans les structures du parti, l’avis du SDF sur le marche politique, économique et sociale du Cameroun ; ainsi que le regard du parti du Chairman Ni John Fru Ndi sur le monde. Sur ce dernier plan, le SDF reconnaitra l’État Palestinien s’il accède au pouvoir.

Que de belles résolutions savamment libellées par les rédacteurs. Autrefois, elles étaient très attendues par le public, comme les pluies des mois de Mars et Avril qui favorisent  les semis dans le grand Ouest  du Cameroun. Normal, le SDF était le parti d’opposition dont le compte rendu de ses réunions, supposait constituer du répondant à la gestion du régime en place. La donne a changé avec l’avènement d’autres oppositions et la plongée dans un état quasi végétatif  du parti du 26 Mai 1990.

Alors que l’exécutif du SDF s’apprête à entamer la 2ème année de son mandat de 4 ans

Aucune ligne de ses résolutions n’évoque la nécessité de la mise sur pied d’un comité de réconciliation. Selon plusieurs  sources  du NEC cette question avait été pourtant  suggérée  au cours de cette rencontre, par deux cadres du parti de l’Ouest, par ailleurs ministres du Shadow cabinet. Cette idée n’est pas première au SDF. Le chairman Ni John Fru Ndi avait plus d’une fois fait recours à ce cadre d’échanges pour régler les différends internes et  renforcer le souffle du parti. Les nouveaux dirigeants n’en veulent  pas et semblent voir dernière cette idée qui se généralise, l’envie de faire revenir les membres du G27. Pourtant, l’histoire de ce parti nous apprend que beaucoup de ceux qu’on pourrait qualifier de G27 de une époque, avaient rejoint la maison SDF grâce à une concertation et médiation, sans l’intention de soumettre les camarades dissidents à une scène de déférence forcée. Par ce que le Chairman avait compris que les résultats notamment sur le plan local, étaient la voie de survie du parti et la partition de chacun était importante.

Au regard de la situation peu reluisante du parti, beaucoup, même de manière silencieuse veulent de cette réconciliation entre les fils et filles du SDF. Sauf quelques laudateurs qui malheureusement, n’apportent pas les preuves de leur capacité à mobiliser sur le terrain. Sur quoi comptent – ils pour 2025 et 2026 ? Pourtant, cette fraternisation est un message qui pourrait capter l’opinion et drainer de nouveaux militants et sympathisants. Les camerounais haïssent l’orgueil et l’arrogance, et seraient prêts à aller vers l’acteur qui prône la palabre et le pardon. C’est tout de même  incompréhensible d’entendre certaines oppositions exiger à cor et à cri du régime Biya, ce qu’elles refusent d’offrir à leurs militants. En tout cas, le peuple les observe autant qu’il apprécie  le RDPC.

Dans le contexte actuel et même celui de 2026, aucun parti d’opposition ne peut affronter efficacement le RDPC,  avec des saignées et autant de vides dans ses rangs. Le parti de Paul Biya est certes en difficulté et même agonisant dans certaines localités, mais il reste une grosse machine  électorale  avec ses moyens et ses pratiques.

© Alexis Yangoua

 

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