Bafoussam 1er : les propos du maire Ngnang Cyrille et ses quelques manquants.

Le transfert du maire Ngnang et  42 autres camarades conseillers municipaux, du SDF au RDPC reste un morceau amer ; autant pour certains citoyens que pour lui-même. La teneur de la conférence publique qu’il a donnée le 08 Novembre 2024 à la mairie de Bafoussam 1er  en est l’illustration.

Seuls deux faits majeurs ont différencié le contenu de cette conférence publique  et sa lettre ouverte d’il y a un peu plus d’une semaine , à savoir l’information officielle de son militantisme au RDPC avant son adhésion au SDF et l’hommage rendu au chairman Ni John Fru Ndi.

Face à certaines déclarations faites au cours de ces échanges, il nous est difficile de faire l’économie de la redondance, au risque de laisser passer le contraire des faits qui ont été déjà traités dans nos précédents articles. Notre mission étant de restituer  les choses telles qu’elles se sont passées ou se passent, afin que les ténèbres libèrent  certaines lanternes.

Dans cette affaire qui a encore fait l’objet de débat à la mairie de Bafoussam 1er, tous les observateurs avertis reconnaissent que le nouveau leadership du SDF n’a pas était très habile. Les raisons restent un mythe. Soit !

Sans rentrer dans les méandres politiciens que le maire a semblés privilégier au cours de sa conférence publique, nous voudrions relever ici une fois encore, quelques actes posés par le magistrat municipal et militant du SDF. Question aussi d’alerter les jeunes politiciens quant à la discipline vis-à-vis de leurs partis politiques ; la candidature indépendante n’existant pas encore au Cameroun.

Ses tumultes après son élection en 2007 tels que relatés sont sans faute ; sauf qu’il a omis d’informer son auditoire sur la raison de son exclusion à cette époque. Il s’était fait élire maire par ses camarades conseillers municipaux, en enfreignant les instructions du parti.  Ce fut une faute politique selon les usages dans la plupart des partis politiques camerounais. En effet, c’est Maître Joseph Lavoisier Tsapy qui avait été investi par le Chairman.  Au RDPC, s’il venait à ne pas être investi tête de liste ou maire comme, il aurait convenu avec Jean Kuete, Ngnang Cyrille, même avec sa « popularité » peut – il laisser entrevoir la moindre intention d’aller dans un bras de fer avec les très « hautes » instructions de Paul Biya (PN) ? Ce n’est pas évident.

Son auto exclusion ou exclusion après son élection de 2020, est la conséquence d’un acte somme toute citoyen. Car, saisir le juge quand on estime que son droit a été bafoué est légal. Sauf que, lorsque le militant traîne son Président National devant le juge pour des raisons politiques, les sanctions politiques pourraient lui être appliquées. C’est ainsi au Cameroun et dans beaucoup de pays d’ailleurs. Les problèmes politiques trouvent leurs solutions dans la politiques ; rarement dans les palais de justice.

Si les termes du contrat qui le transfert au RDPC, notamment son investiture comme candidat au poste de maire de Bafoussam 1er  ou ailleurs, ne sont pas respectés en 2026, assignera- t- il Paul Biya ou même Jean Kuete devant le juge ?  Seuls les rêveurs peuvent y croire.

Déjà en 2020, le maire Ngnang Cyrille décide, sans avoir consulté sa hiérarchie politique dit –on, d’amener ses camarades conseillers municipaux à voter le maire de la ville de Bafoussam ; Roger Tafam du RDPC. Pourtant, selon des sources internes au SDF, il lui avait été demandé de présenter une candidature à l’élection du maire de ville, compte tenu du nombre de ses électeurs. Il en avait 60 et un décédé contre 66 pour le RDPC ; soit 31 à Bafoussam 3ème et 35 à Bafoussam 2ème. Ils  n’ont jamais été sanctionnés ou même interpellés suite à cette faute politique. Qu’aurait il pu faire pour gagner au cours de la session de plein droit de 2013, avec 12 conseillers municipaux contre 44 du RDPC ? Même élu maire de Bafoussam 1er en 2026, il ne lui reviendra jamais à l’idée d’orienter selon sa guise, une seule voix  des conseillers municipaux  vers une opposition sans instruction du RDPC, même si ce dernier n’est pas en lice.

Les raisons sus évoquées des exclusions du maire Ngnang du SDF et le vote du maire de la ville en 2020 sans requérir l’avis du parti, sont des fautes punies par l’article 7, alinéa 1 des statuts du RDPC.

Un filleul et son parrain

Au RDPC, la parole du président de section est quelque fois une orientation majeure dans le choix du sommet du parti. En rendant public l’identité de son parrain, le maire Ngnang a donné du sens à l’idée selon laquelle, il a été recruté par certains caciques  pour combattre le courant auquel appartiendrait le bureau de la section RDPC Mifi– Centre. En le dévoilant avec empressement et enthousiasme, il a voulu certainement envoyé un signal fort à ceux là, pour  les rassurer qu’il est prêt à toute éventualité.

En plus, le discours politique doit avoir peur des mots. Sa communication doit le savoir. Pourquoi le maire Ngnang a – t – il perdu son flegme habituel ? Dire haut et fort qu’il avait gagné en Février 2020 grâce à sa seule popularité, dans un contexte où l’écart qui le séparait du RDPC était de 243 voix, pourrait être perçu comme une insulte à l’égard, même des 42 conseillers municipaux qui l’ont suivi. Seraient – ils donc des hommes et femmes attirés par le parfum du lucre ? Supposons que chacun des 61 candidats avait apporté minimalement  5 voix, cela ferait 305 voix. Et si ces bulletins étaient absents, il aurait perdu cette élection avec un écart de 62 voix. En moins que ce chiffre, le RDPC a perdu à Koutaba en 2020.

Bien que malade, le SDF a toujours ses inconditionnels dans commune de Bafoussam 1er, et ils avaient apporté une contribution  indéniable à cette victoire.

© Alexis Yangoua

 

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