Décédé le 23 Mai 2020, le chef Bagam a été célébré le samedi 1er Août 2020 avec à la conclusion, l’arrestation de son héritier.
Dans la grande cour royale Bagam ce 1er Août 2020, les mesures barrières contre la propagation de la Covid – 19 ont volé en éclat car, ils étaient bien nombreux, ces hommes et femmes qui s’y sont retrouvés pour la célébration de la mémoire de Fouo Simo Tenkue Zossie Jean, décédé le 23 Mai 2020 à Bafoussam. Les fils et filles Bagam, amis, camarades politiques et de simples curieux ont honoré de leurs présences cette cérémonie d’Adieu à celui qui aura trôné à la hiérarchie traditionnelle de ce groupement 49 ans durant, soit de 1971 à 2020.
Le gratin politique était conduit par Jean Kuete, Secrétaire Général du Comité Central du RDPC, alors que le gouverneur était représenté par le Secrétaire Général de ses services. Après la prière œcuménique, plusieurs témoignages et allocutions se sont succédé. Le passage émouvant de la représentante de la classe princière, le message d’espoir du porte parole des élites et l’hommage de ses pairs de l’Ouest. Durant une vingtaine d’années, SM Simo Tenkue a présidé l’association des chefs traditionnels de l’Ouest et assuré le Secrétariat Général au bureau national dudit regroupement. Leur témoignage a été porté par SM le Sénateur Teigni Détio Jean de Bamessingué.
« On cesse de souffrir quand on ne souffre plus tout seul. M’adressant à tout le peuple Bagam, je voudrais au nom de tous les chefs supérieurs de l’Ouest, au nom de tous les chefs supérieurs des Bamboutos, chef de 3e degré aussi, nous sommes là pour vous assister, pour vous accompagner, pour vous aider à dire adieu à notre frère. C’était un homme de devoir ».
« C’était un homme d’écoute, de tempérament, de discernement et de caractère. Le peuple Bagam vient de perdre ainsi son point focal. Au regard de cette situation orpheline de Bagam, nous prions le très haut pour qu’il nous en donne un, un qui nous fera sécher nos larmes. C’est un Roi qui a tout fait pour son peuple. Nous lui rendons encore hommage. On célèbre la mort mais on célèbre aussi la vie du grand Roi de l’Ouest Cameroun » a reconnu Elie Saker Tshouongang, magistrat municipal de la commune de Galim qui, dans sa jeunesse dit avoir reçu quelques coups de fouet de Fouo Simo Tenkue Zossie Jean pour parfaire sa maturité. Entre autres réussites du règne du 14ème de la dynastie Bagam, l’organisation de la diaspora, pacification du peuple Bagam, le rapatriement des restes des Bagam tombés à l’époque dite du maquis, la mise sur pied du comité de développement.
Avant l’oraison funèbre prononcée par le préfet des Bamboutos, l’assistance a écouté les hommages politiques du RDPC, parti dans lequel le défunt a milité depuis 1985. Notons que S M Simo Tenkue Zossie Jean Marie était conseiller municipal à la commune de Galim depuis 4 mandatures. Cette séquence protocolaire est bouchée par la lettre des condoléances du président du Sénat, représenté à l’occasion par son chef de Cabinet, Justin Djomatchoua.
Venu l’instant attrayant et très attendu du public : l’arrestation du futur chef. Ici, la formule est un peu particulière, par rapport au processus de désignation dans la plupart des successions royales de l’Ouest. Elle s’est effectuée en trois temps. Le rappel par le préfet Ewango Butu des dispositions qui régissent les chefferies traditionnelles et leurs rapports avec l’administration, notamment le décret de 1977, ensuite la séquence à hui clos tenue dans les entrailles de la chefferie pour ouvrir et partager le contenu du testament du défunt. C’est ce document secret qui dévoile le visage du futur Roi et ceux devant l’accompagner au lieu initiatique. Ainsi, le futur roi a été « arrêté » par le conseil des notables, organe souverain en la matière et conduit dans la forêt sacrée pour sa maturation qui tiendra sur 9 mois. Temps au bout duquel il arbore les attributs de « Fouo ou Fon » ou chef .Selon le communiqué du porte parole des notables, Tendop Zossie Simo Dieudonné est le nom du prince qui a été désigné.
© Alexis YANGOUA