Les fils et filles Bantou y ont été ce 30 Décembre 2020 pour se purifier et prendre l’onction pour l’année 2021.
Bantou, petit village de l’arrondissement de Malantouen est cerné de toutes parts par une chaîne montagneuse verdoyante. La concession familiale, du moins ce qui en tient lieu, située en une altitude moyenne est rafraichie par une brise soufflée depuis les sommets qui l’entourent. Bantou porte l’une des plus importantes séquences de l’histoire du royaume Bamoun. C’est ici la terre d’origine de la reine mère Djapdunke, fille de Njimonkouop Mamafon. Devenu Njimonkouop 7 Mamafon 4 après le rappel à Dieu de son père, Njimonkouop 6 Mamafon 3 Njoya Arouna, Dr Adamou Ndam Njoya fit de ce village un lieu de pèlerinage pour les ressortissants de souche et d’amitié. Il va le baptiser Bantou’s Day aussitôt incorporé dans les activités de fin de chaque année.
Bantou’s Day se déroule en plusieurs étapes. D’abord une veillée au cours de laquelle danses et rites se mêlent. Ensuite, au petit matin, la visite de la chute de Bantou ou bain de Njimonkouop. Un parcours escarpé sur lequel beaucoup s’y engagent car, voir et toucher le bain de Njimonkouop est toute aussi une bénédiction. D’ailleurs, certains y retournent avec des gourdes pleines de son eau. Sur le long du trajet, des prières sont faites sur les sépulcres de quelques dignitaires de ce villages. Les vestiges sont présentés et contés aux nouveaux, jeunes pour la plupart.
L’arrivée au lieu des cérémonies est aussi triomphale. Pour y parvenir, les muscles ont été mis à rude épreuve. Après prière et discours de circonstance dont le message du chef de la famille, place à la purification autour du F’aa ou arbre de purification. A l’aide de la tige de l’arbre de la paix trempée dans de l’eau bénite contenue dans un grand canari, le Fa’a est aspergé ; quelques gouttes aussi sur le corps si on en désire. Au rythme de Sorook, la danse royale, ce geste est exécuté à tour de rôle en sous groupes de familles ou en individuel. Avant ce rituel consacré, un repas est partagé. Il est composé de la chair de chèvre cuite, trempée dans de l’huile rouge et de la Kola contenue dans une cuvette placée tout à côté.
L’édition 2020 de Bantou’s Day était particulière. C’est la première qui se célèbre sans le Dr Adamou Ndam Njoya et qui ouvre l’ère de son héritier Ayman Nur Huda Ndam Njoya dit Njimonkouop 8 Mamafon 5. Un vibrant hommage a été rendu à Njimonkouop 7 et aux disparus suite à l’accident de circulation survenu à Ndikinmeki dans la région du Centre. Le chef de famille était soutenu dans sa nouvelle mission par l’honorable Hermine Patricia Ndam Njoya et Neh Manoeure Vessah Idriss.
« Le thème de la célébration de cette année est consacrée à l’hommage au Dr Adamou Ndam Njoya. Son œuvre inspirant pour un héritage national et pour une culture des valeurs durables de notre patrimoine. En toute humilité devant sa grandeur, l’œuvre du Dr Adamou Ndam Njoya nous situe au cœur de l’humain, de notre commune humanité, de la culturalité, de tout ce qui est porteur de valeur catalyseur d’éthique. Elle sera cultivée tout au long de notre vie », Njimonkouop 8 Mamafon 5 Ayman Nur Huda Ndam Njoya dans son message à la grande famille Njmonkouop.
Les distinctions ont été remises aux fils et filles de la famille Njimonkouop qui se sont distingués en 2020. Retour à Foumban, c’est une foule immense qui va accompagner la procession vers l’espace culturel Njimonkouop à Njinka pour la remise de Fa’a au chef de famille, arrivé plutôt pour la cause. Cette séquence est coordonnée par le dignitaire Mancheut et la reine mère héritière Djapdunke Ngoutane Mariama. De là où il sera planté, le Fa’a veillera sur les descendants durant l’année 2021.
© Alexis YANGOUA