Chefferie Bagam : Le testament produit par le préfet Ewango Budu fortement contesté.

En vue de mettre un terme à la crise ouverte à la chefferie Bagam depuis quelques semaines, le préfet du département des Bamboutos François Etapa a réuni quelques acteurs endogènes et exogènes. C’était le 19 Juin 2021 à Mbouda. La qualité du testament de Fouo Simo Tenkue Zossie Jean Marie a été le point d’achoppement.

Après un peu plus de cinq heures de discours, d’écoute et surtout de chaudes empoignades, les mesures conservatoires suivantes ont été retenues : Mise sur pied d’une mission de bon office auprès des princes et princesses, vérifier l’authenticité du testament, veiller au respect des us et coutumes, vérifier l’accomplissement de tous les rites faits par les uns et les autres, suspension de toutes les réunions à la Chefferie, suspension du notable Ndé Fouozong de la chefferie. Pour le suivi desdites mesures, un conseil des chefs a été mis sur pied. Présidé par le sénateur S M Teigni Detio Jean, chef Bamessingue, il est composé de ses pairs de Bamedjo,Bâti et de  Bamougoun.

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En guise d’ouverture des travaux et pour situer l’objet de la rencontre, le préfet Franklin François Etapa va solliciter du disquaire sonorisateur de la rencontre, le titre à succès des années 90 du  musicien Alain Kounkou. Œuvre  à travers laquelle, l’artiste et excellent danseur  Congolais exaltait la paix et condamnait la culture de la guerre entre les enfants d’un « même  sang ». Question de coller ce beau souvenir de sa jeunesse à l’actualité Bagam.

Même si les échanges ont été houleux sur les rites exécutés en son temps  par des personnes non indiquées, dont l’inhumation du chef, l’authenticité du testament a constitué le point d’orgue  de la rencontre. Notons que le seul détenteur dudit testament pourrait être le préfet des Bamboutos d’alors, Ernest Ewango Budu.  Jusqu’à cette réunion du 19 Juin 2021, le préfet Etapa a avoué n’avoir pas encore reçu une seconde copie «  mais le travail continue » a t – il précisé. Il y a aussi eu des témoignages contradictoires sur les dernières confidences de SM Simo Tenkue Zossie Jean Marie. Les uns confirmant la désignation de Tendop Zossie Simo Dieudonné et d’autres la réfutant carrément tout en insinuant que Mouayene Zossie Mathurin actuellement en initiation après l’événement du 23 Mai 2021, serait l’un trois choix du défunt.

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Après la lecture du testament par le sous préfet de Galim, Patrick Nanga Nanga, le bal des contestations est ouvert par le prince cité par le de cujus comme étant le deuxième adjoint au hériter. Ce dernier ne se reconnait pas dans le nom tel que lu et écrit. « Comment mon père n’a pas pu écrire correctement mon nom ? » s’exclame t – il avant d’émettre le doute sur ce document qualifié quelques minutes plus tard par Maître Lucienne Juju, de torchon et brouillon. L’avocate au barreau du Cameroun est l’acteur cité dans ce testament dont le conseil doit être requis avant l’exécution de toute initiative  entreprise par le héritier et son staff.  Non seulement, une fois encore son nom est aussi mal rédigé, mais également c’est à cette occasion que madame Juju découvre sa présence dans ledit testament. D’ailleurs, elle n’est pas informée de tous les projets entrepris en 8 mois de gouvernance du chef Tendop Zossie Simo Dieudonné dit – elle dans un ton incisif. Maître Lucienne Juju fera savoir à l’autorité administrative qu’elle était en contact permanent avec son « père » pour la rédaction de son testament. Ceci jusqu’à quelques jours avant son décès. Le style littéraire et rédactionnel ne serait pas celui du défunt avec qui elle a travaillé pendant plus d’une vingtaine d’années a – t – elle ajouté. A la décharge du porteur du testament, un notable confirme les propos de l’avocate tout en précisant que le cas Victor Fotso avait impacté les intentions du chef et sa décision de confier ses dernières volontés  au préfet. Argument que Maître ne trouve pas cohérent par rapport à la  chronologie qui sous tend son récit.

Une autre remarque qualifiée d’incongruité a porté sur la forme du document qui a concouru au choix de l’actuel chef. « Sur la première page, nous avons une en – tête qui commence par ‘’La République du Cameroun’’ et porte deux numéros de téléphone. La deuxième page, commence par la ‘’Région de l’Ouest’’ et contient trois numéros de téléphone. Un testament devrait avoir des en – têtes uniformes. Le testament en question est adressé à Monsieur le préfet des Bamboutos c’est-à-dire comme une lettre avec comme Objet : Testament », a indiqué l’un des 126 princes Zossie qui par ailleurs fera remarquer que le testament ne porte pas le cachet de la chefferie Bagam et l’une des deux signatures apparait comme scannée, ce que leur géniteur juriste de formation n’aurait pas omis. Le prince dira pour conclure qu’il a la ferme conviction que cette lettre a été précipitamment concoctée  après le décès du chef.

Une autre mention portée sur le document stipule que les termes du présent testament annulent le précédant. Ce précédant testament reste introuvable. Pourtant, le préfet souhaiterait l’avoir comme l’un des éléments de son rapport.

Arrivé avec la certitude de pouvoir convaincre mêmes les irréductibles, le préfet a été un peu émoussé par les éléments fournis par les contestataires. La tâche s’annonce difficile ce d’autant que rien ne prouve que l’initiation du prince Mouayene Zossie Mathurin sera interrompue. Il y séjourne depuis un mois. Ce testament aurait pourtant dissipé les malentendus, s’il ne portait pas lui – même les germes de la dissension. Hélas !

Alexis YANGOUA

 

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