Commune de Dschang/Budget 2021 : 3 151 369 186 francs cfa, une hausse de l’ordre de 95% par rapport à 2020.

Le 29 Décembre 2020, la salle des actes de la mairie de Dschang a abrité l’une des plus  audacieuses sessions consacrées au vote du budget de la commune.

Quelques curieux et invités à cette session ordinaire du conseil municipal, n’y ont pas cru et n’y croiront que lorsque les rêves du chef de l’exécutif seront réalité. En proposant une hausse du budget de la commune de l’ordre de 95%, le maire Jacquis Gabriel kemleu Tchabgou a sûrement osé, ce d’autant que nous assistons à cet exercice 2021, à des révisions à la baisse des budgets communaux. Ces magistrats municipaux évoquent les effets de la pandémie de coronavirus, de la crise socio politique et surtout de l’arrimage de leurs communes au budget programme, plus exigent en terme de résultats. L’édile de Dschang est passé presqu’au double, surprenant plus d’un. Un montant de 3 151 369 186 francs cfa équilibré en recettes et en dépenses contre 1 666 206 319  francs CFA en 2020, soit une augmentation de 1 485 162 865 f  cfa.  Le maire Jacquis Gabriel Kemleu par ailleurs  patron d’entreprises ne s’en émeut point, croit plutôt que la commune de Dschang mérite plus « Ce n’est pas à la commune que nous apprenons à confectionner un budget. Nous sommes des gestionnaires et nous faisons cela depuis plus de 25 ans. Quand nous sommes arrivés à la tête de l’exécutif communal, nous nous sommes rendu compte que la collecte des recettes n’était pas efficiente. Et qu’en réalité, les dépenses à effectuer étaient nombreuses au regard des sollicitations des populations. Voyez – vous, nous étions dans une ville où malgré toute la volonté de l’exécutif sortant, il était très difficile de collecter les déchets par ce qu’il fallait des outils de collecte, il fallait des schémas pour collecter, il fallait des moyens pour collecter. Nous avons rapidement fait un diagnostique. Nous fonctionnons sur un triptyque. Quand nous avons bien diagnostiqué, nous planifions  et nous budgétisons. Nous avons tout simplement décidé de d’îlotiser  la ville de Dschang. C’est-à-dire fixer les différents contribuables, une fois qu’on les a identifiés et fixés, vous êtes capables de prélever tout ce que vous voulez. D’ailleurs, aujourd’hui les impôts sont derrière la commune de Dschang pour utiliser son fichier » Explique – t il.

Braquer les projecteurs sur la gestion des espaces marchands, c’est le courage que la plupart de ses pairs n’osent pas s’autoriser ; par ce qu’au-delà du dévoilement des intérêts d’ordre matériel qui alimentent les circuits noirs, cette décision peut créer un choc dans l’électorat. Le maire kemleu est avant tout un technocrate. Pour lui, il faut davantage actionner sur le caractère participatif de la population, prompte à exiger ses droits en éludant très souvent ses devoirs. La contribution du citoyen est importante dans la recherche des solutions aux problèmes qu’il pose. C’est d’ailleurs l’un des piliers de la décentralisation. « A titre d’exemple, nous avons identifié les boutiques qui existaient dans la commune de Dschang, nous nous sommes rendu compte que les gens n’avaient pas donné les dimensions qu’il fallait. Nous l’avons fait sous la supervision de nos adjoints qui étaient sur le terrain quotidiennement et nous avons constaté qu’il y a des gens qui payaient une boutique mais qui en avaient trois. Et lorsque vous vous rendez compte que dans une ville comme Dschang, où il y avait des boutiques qu’on payait 1500 f, nous devons reconnaitre que ce n’était pas juste. Vous ne pouvez pas dire que vous n’avez pas de la lumière, de routes, de l’eau et de l’énergie  et ne payez  rien. C’est pour cette raison que nous parlons d’un franc symbolique qui n’est pas une taxe en tant que telle. C’est une contribution à la construction de la cité. ».Explique le maire Jacquis Kamleu, avant d’ajouter «Quand nous avons fait cela, nous nous sommes rendu compte que le volume des recettes avait triplé. Et le budget quant à lui n’a presque doublé. Vous voyez qu’il y a encore un écart dont nous allons seulement nous servir.  Nous venons de terminer la confection  de notre dossier de financement de la cité municipale et la construction du château d’eau. C’est une valeur qui est autour d’un milliard trois millions de francs cfa.  Figurez – vous qu’au mois de Janvier que ce soit validé, on passera à 4 milliards et demi de francs cfa. Pourquoi ça devrait  surprendre ? Par ce que l’argent est là pour investir et ce sont des investissements productifs. Ce que l’exécutif municipal actuel a fait en accord avec le reste des conseillers, c’est de passer aux investissements productifs ». Une autre niche de recettes trouvée, c’est le prélèvement des sommes sur les cités qui abondent dans la commune de Dschang. Les montants ont été adoptés et ils sont fonction des catégories. La délibération y relative a été d’ailleurs timidement adoptée par les conseillers municipaux, la plupart seraient  des propriétaires des cités dans cette ville universitaire.

Entre autres investissements productifs envisagés par le nouvel exécutif communal de Dschang,  l’acquisition d’une tractopelle, une ambulance déjà fonctionnelle (don personnel de Jacquis Kemleu), l’achat d’une niveleuse qui, comme d’autres acquisitions sera au service de la commune et sera louée aux particuliers. Ainsi, l’organe délibérant a arrêté des montants de 150 000 francs CFA pour des activités effectuées dans l’espace communal et 200 000 francs CFA hors de l’espace communal. « On est encore là en deçà de ce que les autres pratiquent. Quand nous louions même pour collecter les ordures ménagères ou pour reprofiler les voies, c’était 300 000 Fcfa par jour.  Maintenant, si nous commençons à les reprofiler comme nous l’avons fait, ce sera des économies qui seront faites ».conclut le maire.  L’unité de tri automatique des déchets annoncée est déjà une réalité sur le site de Siteuh, depuis deux jours. Cet investissement va créer des recettes, des emplois et accélérer la production agricole biologique dans cette commune, partant dans toute la région de l’ouest.

Ainsi, parmi les 26 délibérations votées, l’adoption des budgets des 5 établissements annexes communaux  pour un total de 318 117 828 frs cfa, équilibré en recettes et en dépenses.

  • L’Office du Tourisme de Dschang passe de 20 625 000 frs cfa à 20 410 000 frs cfa en 2021, avec une réalisation de 51,24 % de ses prévisions de 2020.
  • 57 630 000 frs cfa pour l’Agence Municipale de l’Eau et de l’Energie (AMEE)
  • L’Agence Municipale de Gestion des Déchets (AMGeD) aura besoin de 187 510 000 frs cfa en 2021. Elle aura réalisé seulement 25% de ses performances en 2020.
  • Le Centre de Ressource Multimédia a affiché lui aussi 25% de taux de réalisation en 2020, mais compte tenu des nouvelles orientations du nouvel exécutif et des projets en cours de financement, son budget a été fixé à 30 701 000 frs cfa.
  • La Base nautique de Dschang, aura besoin de 12 205 000 frs cfa pour alimenter ses activités de l’exercice 2021.

Tous ces établissements ont affiché un déchet commun, la mauvaise tenue des rapports comptables. Il a été recommandé aux Directeurs  desdites structures, plus d’agressivité dans la recherche des recettes.

Pour ce qui concerne les projets d’envergure, on peut relever entre autres (3) trois micro centrales dont une à Fotitsa du type hybride (hydroélectrique couplé au photovoltaïque) et celle de Lingang, la réhabilitation de la 1ère centrale de Dschang ; des réalisations sous fonds coopération Suisse et de l’Agence Française de Développement (AFD). La construction des châteaux d’eau de 20 – 30 milles litres pour une couverture optimale du centre ville du chef lieu du département de la Menoua. La réalisation des points d’eau dont quelques uns sont d’ailleurs déjà lancés. L’acquisition d’une unité de tri automatique des déchets qui va drainer des ressources financières, des emplois et contribuer à l’amélioration en qualité et en quantité de la production agricole biologique. Ainsi, de la santé des consommateurs.

Le dynamisme de la commune de Dschang en matière de la coopération décentralisée est un exemple à dupliquer. C’est d’ailleurs ce qu’espèrent les maires des communes de Belel et Pitoa dans l’Adamaoua, invités spéciaux à cette session du conseil municipal. « Nous sommes venus apprendre, regarder ce qui se passe ici. Nous sommes émerveillés. On dirait que tout notre conseil municipal est équivalent à une commission ici(en guise de boutade). Nous allons travailler ensemble. L’intercommunalité est importante et précieuse pour nos populations »  Abo Aboubakar, maire de la commune de Belel et président régional des CVUC Adamaoua.

© Alexis YANGOUA

 

 

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