L’audience du 27 Mai 2022, accordée au palais de l’unité, à SEM Christophe Guilhou, Ambassadeur de France au Cameroun par le Chef de l’État SE Paul Biya est l’assurance de la parfaite et cordiale relation qui lie la France et le Cameroun.
Les airs bien décontractés. C’est du moins ce que nous a renvoyés les images de l’audience que le Président S.E. Paul Biya a récemment accordée à S.E. Christophe Guilhou, l’Ambassadeur de France au Cameroun.
Un entretien de plus d’une trente d’horloge à l’issue duquel, le diplomate français s’est voulu clair sur le menu de ses échanges avec le Chef de l’État camerounais. Il s’est agi du tour d’horizon de la coopération séculaire entre les deux pays amis, avec certainement des partages d’informations sur quelques axes majeurs de l’appui que la France apporte au développement du Cameroun. S. E. Christophe Guilhou étant ce diplomate globe-trotter qui assure un suivi de proximité de la mise en œuvre des projets dans lesquels son pays est impliqué.
Généralement, des perspectives sont aussi évoquées; l’opportunité s’y prête, ce d’autant que cette audience intervient en ce début de la seconde mandature du Président français, Emmanuel Macron, dont le gouvernement vient d’être formé, avec une nouvelle figure aux commandes de la diplomatie française, Catherine Colonna.
Protecteur et épris de souveraineté d’un pays dont la reconnaissance est incontestable, dans un monde géo stratégiquement très mouvant et dans lequel la France a son mot à dire, le Chef de l’État camerounais a certainement tiré de ces échanges, des idées sur l’orientation de la coopération avec la nouvelle mandature du Président Macron. Bien sûr, qu’il s’agit toujours des échanges diplomatiques secrets et directs entre « l’émissaire » du Chef de l’Etat français et le Président du Cameroun.
L’Ambassadeur de France au Cameroun est à coup sûr le diplomate dont la fréquence de réception par le Président camerounais, est régulière; en temps de crises tout comme en période normale. Cela avait d’ailleurs fait l’objet des débats au sein de la classe politique, notamment de l’opposition. Cette proximité entre ces deux personnalités peut être perçue non pas seulement comme étant la manifestation d’excellents rapports entre la France et le Cameroun, mais peut également trouver ses raisons dans la qualité intrinsèque de S. E. Christophe Guilhou. Qui peut ne pas apprécier la hauteur et le tact de ce diplomate qui a su gérer et continue d’ailleurs de gérer avec souplesse et finesse le sentiment anti français qui se susurre et dont l’écho médiatique est souvent émis du Cameroun ?
Ailleurs, face à ce désir de s’affirmer quelque fois brouillant, le manque de maitrise de soi du diplomate a suscité des colères de rue avec des conséquences à la limite déplorables. Si on se réfère à la gestion de l’affaire Bakassi et d’autres crises survenues au Cameroun, on est en droit de croire et sans extrapolation que le Président de la République du Cameroun, S. E. Paul Biya a trouvé en S.E. Christophe Guilhou, un jumeau. On peut donc convoquer l’adage selon lequel « Tout ce qui se ressemble peut aisément s’assembler ». Ceux qui dans un passé récent ont cru que l’Ambassadeur de France au Cameroun pourrait être indésirable au palais de l’Unité, se mordent la langue aujourd’hui, Paul Biya étant le Maître de son temps. Pure objet de spéculation alors, cette flèche empoisonnée de Novembre 2021.
SEM Christophe Guilhou est une chance pour la France, pays dont la politique africaine fait l’objet des débats bien au-delà de ce que d’aucuns ont qualifié de pré carré. Sa posture et son sentiment délicat de la mesure sont entre autres éléments pouvant constituer le socle d’une relation nouvelle, plus apaisée et dénuée d’incompréhensions, entre la France et partenaires africains, de plus en plus tournés vers le désir de s’affranchir des obstacles dont ils sont parfois auteurs.
© Philippe NGONO