Félix – Roland Moumié : Les Hommages du SYCONOUN. « Un geste d’édification et d’unification des enfants Bamoun et de la solidarité nationale » Abdoulaye Njiawouo Nickanor, Compagnon de Moumié.

Dans le cadre  d’une série d’actions en la mémoire  des héros nationaux, inscrites  dans le manifeste de l’Union Démocratique du Cameroun ; pour  la première fois, le Dr Félix – Roland Moumie a été célébré par les siens.  C’était  le 3 Novembre 2022 à Foumban à l’occasion de la  62ème année  de son assassinat.

Pour beaucoup de Foumbanais, Félix – Roland Moumie appartient aux autres. D’ailleurs, seuls quelques rares en savent davantage. Un vox pop sur la personne de Moumié dans la cité des arts, atteste fort bien que les jeunes  n’ont qu’une connaissance  très vague sur l’histoire de  l’homme.  Fort de ce constat, on peut ainsi imaginer qu’une génération d’hommes et de femmes Bamoun  a  inconsciemment entériné  un  cliché qui a été conçu par certaines élites de l’époque. Celui de déduire que Moumié était l’enfant têtu qui a récolté la tempête par ce qu’il aura semé le vent. D’ailleurs, le Dr Adamou Ndam Njoya en a connu, lorsque l’UDC est créée.  Aux yeux de certains Conservateurs, ce parti politique était  vu comme étant un moule  de délinquants vis-à-vis des lois établies dans le «  Royaume ». « Ndam Njoya finira comme Moumié » avions-nous entendu d’un dignitaire Bamoun, de regrettée mémoire. Une comparaison qui traduit à suffisance le sentiment de rejet que certains frères et parents ont opposé  à  l’engagement syndical, puis politique du jeune Moumié;  né le 1er Novembre 1925 au quartier Kounga à Foumban, précisément dans le secteur de Koupngoup.

Cette commémoration le 3 Novembre 2022, par le Syndicat des Communes du Noun, présidé par L’honorable Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya, maire de la commune de Foumban et Président National de l’UDC, est non seulement un devoir de mémoire, mais davantage un début d’une  réécriture de l’histoire du Dr Félix – Roland Moumié dans le subconscient de la nouvelle génération du terroir,  partant du Cameroun et de l’Afrique.

Par ce que cet acte se veut annuel, L’honorable Patricia Tomaïno Ndam Njoya et l’organisation ont choisi la place de l’indépendance de Foumban, comme lieu de la célébration de la  mémoire de certains illustres devanciers. Après le Dr Moumié, suivront d’autres figures entre autres Moïse Yeyap, le gendarme auxiliaire Moussa Yeyap. C’est un défi que le Syndicat des Communes du Noun (SYCONOUN) s’est donné, en même  temps que les conseillers régionaux délégués du Noun s’activent pour la valorisation et la promotion des valeurs culturelles, artistiques voire cultuelles du peuple dont ils sont représentants.

«A l’époque j’étais au Maroc  là où il m’avait laissé ; quand il était venu rendre visite au Roi du Maroc. Je m’attendais à la réalisation du programme que les radios mondiales ne cessaient d’annoncer pour le changement au Cameroun. Du jour au lendemain, est tombée la nouvelle terrible de l’empoisonnement de Moumié. Il est mort, mais l’enseignement est resté. Tout le peuple marocain était vraiment en colère. Je m’y suis rendu où j’ai trouvé  Ernest Ouandié, Kingue Albert, la femme et le père de Moumié, tous étaient éplorés autour du cadavre de Moumié. Deux jours après, la nouvelle est arrivée que le Président Sékou Touré avait décidé d’envoyer un avion pour le rapatriement  du corps de Félix – Roland Moumié à Konakry. C’est alors que nous sommes partis de Genève. C’est quand nous sommes encore dans l’air à la frontière marocaine que nous apprenons que le peuple marocain et son Roi souhaitaient l’atterrissage de l’avion. Le peuple souhaitait  rendre un hommage à ce grand héros national qui voulait libérer le Cameroun… Mes remerciements très très chaleureux s’adressent en particulier à Madame le Maire de Foumban, pour ce geste vraiment particulier ; un geste qui m’a vraiment touché ; un geste dont je parlerai encore longtemps en ayant été témoin. Je sais comment j’expliquerai cela pour que l’image d’antan qui laissait entendre que Félix – Moumié n’était pas habitué à vivre à Foumban ; que cela puisse cesser. En tout cas, je souhaite que ce geste puisse continuer. C’est un geste d’édification et d’unification des enfants Bamoun. Il doit  continuer et faire que la solidarité nationale puisse se renforcer davantage, pour continuer le travail que Moumié nous a laissés… », Extrait du témoignage de Abdoulaye Njiawouo Nickanor, l’un des amis de Félix – Roland Moumié, à la place de l’indépendance de Foumban.

Un témoignage émouvant qui est venu renforcer  la biographie et les raisons du combat  du nationaliste,  présentées peu avant par Madame le Maire de Foumban. De sa mémoire encore lucide, le dignitaire qui frôle les noces d’Eau, a puisé des souvenirs de leurs amitiés avec Moumié, aussi bien à Foumban, ailleurs dans le triangle national qu’à l’étranger, pour abreuver une assistance très accrochée. Près 30 minutes, Abdoulaye Njiawouo Nickanor a tenu  tout le grand public en haleine et on a pu sentir l’envie de connaitre Moumié, qui mourrait en chacun de la plupart de nombreuses personnes qui ont fait le déplacement de la place de l’indépendance de Foumban.

« Beaucoup aujourd’hui s’engagent en politique, non pas  par ce qu’ils veulent le bonheur collectif, mais pour des intérêts égoïstes et personnels. C’est ce qui fait la différence avec ces nationalistes que nous avons dorénavant à commémorer. Par ce que ce sont des hommes et des femmes de foi qui, sont fidèles à leurs choix et qui œuvrent pour le respect des lois. Des hommes et des femmes qui ne reculent devant aucune intimidation et qui sont prêts à tenir les flambeaux de la lutte contre l’obscurantisme… » Un appel à la prise de conscience de L’honorable Patricia Tomaïno Ndam Njoya qui s’est par ailleurs réjouie de savoir que les démarches  n’ont cessé d’être menées pour le rapatriement de la  dépouille du Dr Félix – Roland Moumié au Cameroun.

Avant le visionnage d’un documentaire retraçant le décès du Dr Moumié, la Présidente du  SYCONOUN a planté l’arbre de la paix dans un espace aménagé de la place de l’indépendance. Sorte de panthéon pour les nationalistes et autres figures marquantes que le Syndicat aura à commémorer. Ce geste est posé par chacun des élus.

Rappelons que cette commémoration  est inscrite au menu des activités de fin d’année, organinées par SYCONOUN et dont l’apothéose est le carnaval du 1er Janvier.

© Alexis YANGOUA

 

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