Politique – Réligion : L’UDC répond au MINAT« L’Union Démocratique du Cameroun, Parti Politique fondamentalement rattaché au respect des valeurs démocratiques, républicaines et patriotiques, tient à relever le caractère erroné voire outrageux des affirmations faites par le Ministre… »

DÉCLARATION DE L’UDC FACE À LA CORRESPONDANCE DU MINISTRE DE L’ADMINISTRATION TERRITORIALE SUR LA NOMINATION DES IMAMS DANS LES MOSQUÉES AU CAMEROUN.

Dans sa correspondance n°001070/L/MNAT/SG/DAP du 23 Mars 2023 adressée au Gouverneur de la Région du Nord et sous prétexte d’une supposée polémique qui serait entretenue dans la ville de Garoua relativement à la désignation des Imams dans les Mosquées,

Le Ministre de l’Administration Territoriale a fait des affirmations constitutionnellement et religieusement infondées, plus grave, a laissé croire à des supputations qu’il a appelées

« Instructions », somme toute, préjudiciables à la Paix et la Cohésion Sociale.

En effet, dans cette correspondance, le Ministre de l’Administration Territoriale affirme en guise de rappel selon lui,

« …Au Cameroun, le Lamido est l’autorité spirituelle des mosquées selon le Saint Coran… »

…Il reste constant que seul le Lamido a la compétence de désigner les Imams pour diriger les prières dans toutes les Mosquées de son ressort…

…En tout état de cause un Imam récalcitrant peut être remplacé ou démis par le Lamido. Cette instruction est valable pour les Mosquées de la ville de Garoua et celles des autres Régions… ».

L’Union Démocratique du Cameroun, Parti Politique fondamentalement rattaché au respect des valeurs démocratiques, républicaines et patriotiques, tient à relever le caractère erroné voire outrageux des affirmations faites par le Ministre de l’Administration Territoriale s’agissant de la désignation des Imams dans les mosquées au Cameroun et vient faire savoir à l’opinion publique nationale et internationale que les instructions données conséquemment à ces affirmations sont nulles et de nul effet : Ces allégations sont et nous le soutenons, à la fois anticonstitutionnelles et contraires aux règles de fonctionnement dans la pratique et la Culture de la Religion musulmane qui se veut à la base, une Religion d’affirmation de la Liberté et de l’Égalité.

Aucune Loi ni aucun Règlement connu au Cameroun, n’organise le processus de désignation des

Imams dans les Mosquées, car il s’agit là d’un domaine strictement et purement religieux, alors que la Constitution du Cameroun, en son Article premier, alinéa 2 dispose que « La République du

Cameroun est un État Unitaire Décentralisé. Elle est une et indivisible, laïque, démocratique et sociale ».

En voulant s’ingérer dans l’organisation et le fonctionnement des Mosquées, le Ministre de l’Administration Territoriale viole le principe de la laïcité de l’État prescrite par la Constitution, tout comme il le fait déjà depuis des années à travers la Commission Nationale du Hadj qu’il préside ès qualité et s’impose en gestionnaire exclusif du Pèlerinage musulman qui est le 5ème et dernier pilier de l’Islam, une activité purement religieuse dont le principe et les modalités de réalisation sont bien prévues de manière universelle par cette Religion et connus par tous les fidèles musulmans.

L’UDC se pose par exemple, (entre autres) la question de savoir quelle aura été la position du

Ministre représentant le Gouvernement durant la période où l’Église Évangélique du Cameroun –

EEC- qui vient de Célébrer, à Foumban admirablement avec faste et brio, son 60ème Synode, lorsqu’elle traversait la longue période de Crise ? Le Gouvernement de la République a-t-il un rôle connu dans l’organisation et la gestion du Pèlerinage que des compatriotes Chrétiens effectuent chaque année à Jérusalem et/ou au Vatican ?

En proclamant la compétence exclusive des Lamido pour la désignation des Imams, mentionnant le Saint Coran comme référence, le Ministre de l’Administration Territoriale n’a ni cité les références coraniques en la matière, ni dit comment cette désignation se ferait dans les territoires où les autorités traditionnelles ne sont pas musulmanes ; l’Islam étant une Religion universelle pratiquée ici comme ailleurs dans le monde, partout sur l’étendue du territoire national.

L’UDC dénonce toute instrumentalisation à outrance par le Gouvernement, de quelque Religion qu’elle soit ; encore moins de la Religion musulmane, ou de bien d’autres institutions à caractère religieux, pour des objectifs politiques voire électoralistes à peine voilés, en faveur du maintien d’un Pouvoir dont la survie n’a plus rien à prouver.

L’UDC appelle la Communauté Musulmane de demeurer vigilante, rattachée fondamentalement aux règles d’organisation et de fonctionnement prescrites par le Saint Coran et les Hadiths, et d’ignorer purement et simplement les « thèses » du Ministre de l’Administration Territoriale dans sa Correspondance du 23 Mars 2023.

La Constitution du Cameroun est en harmonie avec le Saint Coran qui distingue le Spirituel du

Temporel.

Affirmer que le Lamido ou le Mfon, Chef traditionnel régi par le Décret de 77, et auxiliaire d’administration a autorité sur les mosquées est FAUX.

Enfin, l’UDC attire l’attention des dignitaires musulmans qui cautionnent ces forfaitures du

Gouvernement contre la Religion islamique dans notre pays, sur les conséquences néfastes d’un tel comportement dans leur vie mondaine et dans l’Au-delà et les appelle à se désolidariser des velléités d’instrumentalisation de l’Islam par le Gouvernement à des fins non avouées.

Les camerounais sont en majorité des croyants, comme les militants de l’UDC : Nous savons l’apprécier, la Religion, comme les Lois, comme la Culture…étant des Sources de valeurs ; Nous nous estimons surtout « chanceux »d’être des Hommes et des Femmes de Foi tolérants, cohabitant et dialoguant indépendamment de nos religions…En « touchant du bois » que cela reste ainsi !

Alors, que le système au pouvoir se garde d’amener le Religieux en Politique : nous avons des exemples malheureux autour de nous et dans le monde, pour nous en dissuader ;

Parce que déjà, du fait de ce genre d’amalgames entretenus, les autorités traditionnelles ont maille à coudre avec le Politique au troisième millénaire ; – Raison pour laquelle pour l’UDC il est urgent d’en appeler à une Réforme de la Chefferie Traditionnelle face aux mutations socio culturelles et politiques ; Cette mise au point s’impose. L’Éthique UDC oblige.

Fait à Foumban, Vendredi le 21 Avril 2023

JOYEUX AID EL FITR À LA COMMUNAUTÉ MUSULMANE

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