Elles sont membres de l’Association des Femmes Camerounaises dans le Café, réunies le 30 Juillet 2022 à Foumban, dans le cadre une rencontre stratégique pour une meilleure implication de la gent féminine dans la production et la commercialisation du café.
Productrices de café et basées dans quelques régions du Cameroun, les membres de l’Association des Femmes Camerounaises dans le Café (AFECC) se sont retrouvés à Foumban pour une réunion stratégique, devant leur permettre d’être plus efficaces à tous les maillons qui déterminent le secteur caféier. L’AFECC est présidée par L’honorable Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya, par ailleurs Directrice Exécutive de la Coopérative Agro industrielle du Noun (COOPAGRO) et responsable genre à l’Agence des Cafés Robusta d’Afrique et de Madagascar (ACRAM). Au menu de la réunion d’évaluation sous fond de conférence – débat, l’état des lieux de l’association, avec la parole donnée à chacun des membres pour la présentation des statistiques de sa production et ses difficultés. Auparavant, on a écouté le rapport des activités de l’Association, déroulé par sa présidente. L’objectif principal de cette réunion étant l’élaboration des stratégies pour une meilleure valorisation du café camerounais par les femmes et selon les canons du business.
« C’était une réunion hautement stratégique, par ce qu’il était question de nous redéployer dans un paradigme qui nous semble porteur aujourd’hui, dans le sens où nous demandons aux femmes d’entrer vraiment dans le business. A qui les femmes vendent leurs productions ? Et pour le vendre, dans quel état est leur production ? Il est question d’encadrer les femmes caféicultrices, de les accompagner par des formations de bonnes pratiques, pour que les productions soient en qualité et en quantité. Nous étions donc heureux d’avoir aujourd’hui avec nous comme invitée Madame Barry, la conseillère experte genre au ITC (Centre du Commerce International). Nous sommes d’autant plus heureuses qu’en tant que membre de l’AGRAM, aujourd’hui, le Cameroun est parmi les pays impliqués dans le programme « Alliance For Action »où le genre a une place importante ». indique la présidente, l’Hon Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya.
L’AFECC a ainsi bénéficié de l’assistance technique d’un groupe d’invités spéciaux. Madame Hilary Barry connait parfaitement le dynamisme de l’Association des Femmes Camerounaises dans le Café l’AFECC pour avoir déjà visité les plantations de quelques uns de ses membres. L’experte et l’un des promoteurs de LADYAGRI a rappelé à l’assistance, la nécessité de constituer en « CLUSTER ». Un concept développé pour dynamiser la filière caféière avec pour objectif d’avoir au final du café en quantité et surtout en qualité. « C’est l’approche où on doit regrouper les femmes en des chaînes de valeurs café. Entre les productrices jusqu’au GICs, aux coopératives, aux unions des coopératives, des thoréfacteurs(trices) et des exportateurs(trices). L’idée étant de lier les femmes entre elles dans la chaîne, pour qu’on puisse les soutenir afin qu’elles mettent sur les marchés, un café de qualité. Les productrices sont sûres de pouvoir vendre leur café à juste prix. Et aussi que les acheteurs sont sûrs de la qualité de ce café. C’est presque un groupe de travail pour améliorer la qualité et le volume du café et de mettre en avant les cafés faits par les femmes » explique Madame Hilary Barry.
Les membres de l’AFECC et leurs partenaires hommes ont exprimé leurs besoins, en occurrence l’urgence des moyens de transformation. Mais, en résumé, on retiendra que la solution des femmes dans le café passera par la restructuration de leur organisation, pour l’adapter à leurs ambitions et surtout aux exigences internationales. « Au sortir de cette réunion, nous pouvons marquer notre satisfaction par la grande affluence. Nous avons eu les femmes de toutes les chaînes de valeur du café. Nous avons eu le soutien des élus qui sont dans la région, qui savent que le café est un produit de prestige aujourd’hui. La production du Cameroun a abaissé et elle doit augmenter, elle doit être de qualité. Les femmes sont celle là qui sont les plus nombreuses au Cameroun, les plus mobilisées, les plus organisées. Si on veut atteindre les objectif, c’est-à-dire relever la qualité et la quantité, il faut aller à la base maintenant, rencontrer individuellement les femmes, pour les renforcer. Il sera question d’avoir une charte pour le respect du genre dans la filière café. Il faut qu’on puisse comprendre que la femme dans le café a besoin d’un appui, plus particulier au regard du rôle qu’elle joue dans la communauté et dans les familles. Soutenir les femmes dans le café, c’est non seulement soutenir le Cameroun, c’est également soutenir les communautés, c’est soutenir la famille ». a apprécié la présidente de l’AFECC qui en a profité pour rappeler et réitérer à ses camarades, l’une des recommandations de leur précédente réunion qui portait sur la création des coffeeshop dans les espaces de leurs localités respectives; Ceci pour susciter la consommation locale de leurs produits.
Le Conseil Interprofessionnel du Cacao et du Café (CICC) a honoré de sa présence, tout naturellement pour son appui technique, aussi pour informer les membres de l’AFECC du programme « ACP Business – Frendly Programme in Cameroon » dont le Cameroun fait partie des 4 pays africains producteurs de café, qui en ont bénéficié. Ce programme financé par l’Union Européenne devra accompagner la création des plantations de café et la production de café de bonne qualité, avec un accent sur la femme dans la chaîne de valeur du café.
© Alexis YANGOUA