Sénatoriales 2023 : La nomination des 30 sénateurs n’est pas un don du Chef l’Etat.

Après l’élection des 70 sénateurs, place à l’attente des 30 qui seront nommés par le chef de l’Etat. C’est un devoir constitutionnel du Président de la République que disposent d’ailleurs  les articles 214 et 215 du code électoral.

Le sénat n’est pas un gouvernement dont les membres peuvent être démis ou renouvelés à la guise de celui qui les a nommés. Une fois cooptés par le décret présidentiel, les 30 sénateurs bénéficient des mêmes qualités que leurs collègues élus, jouissent des mêmes droits et soumis aux mêmes devoirs.

Ainsi, les opposants nommés sénateurs ne devraient quelles que soient les raisons, subir les coups de flagelle, d’où qu’ils viennent. Pour des convictions propres, une personne physique ou morale (groupe auquel appartient le nommé) peut décliner cette nomination sans avoir à stigmatiser celle qui l’aura acceptée.

Lorsqu’on évoque les précédentes cuvées de sénateurs, l’unanimité se dégage quant à leur plus value insignifiante sur le développement du pays. « Il s’agit d’un moyen de dépannage de vieux et nouveaux amis, un  recasement des camarades militants qui n’ont pas pu être insérés ailleurs ». L’avis d’un citoyen dépité par la somnolence et l’inactivité d’une chambre qui pourtant devrait apporter une vivacité dans l’action gouvernementale. A titre d’exemple, comment en 10 ans, ces hommes et femmes, anciens commis de l’Etat pour la plupart, n’ont pas pu lever le petit doigt pour réclamer  le contenu de leurs missions auprès des Collectivités Territoriales Décentralisées ? Le Feu Honorable Me Henry  Kemende du SDF, tout comme le défunt Chief Mukete, bien que minoritaires dans leurs démarches, ont pu poser et marteler quelques  questions dignes d’interêt , notamment pour ce qui concerne le problème sus évoqué, aussi des sujets liés à la question anglophone. On attend des sénateurs, de la pugnacité, et  non des hommes et femmes jouisseurs des biens publics sans le moindre souci de productivité.

Pour une chambre haute plus diversifiée et dynamique, le Président Biya devrait écarter son RDPC du partage des 30 personnes à nommer. La priorité devant  être les compétences avérées, tirées de certains partis politiques d’opposition, mais également de la société civile, du monde de sport , des arts et  de la culture. Dans cette dynamique, un  équilibrage positif s’impose pour qu’enfin le sénat camerounais  ait un peu de crédit et cesse d’être perçu comme une institution budgétivore. Le RDPC sort des urnes avec 70 sénateurs sur 70 disponibles. Le Chef de l’Etat ne devrait pas  accroitre cette obésité contre – productive, unicolore qui finalement fait de notre chambre haute,  l’un des symboles de la confiscation du multipartisme et de la démocratie . D’ailleurs, selon certains observateurs, il s’agirait  du sénat devant accompagner  la transition au sommet de l’Etat . A cet effet, seule sa composition peut être un motif d’apaisement et d’espoir; entre autres  élements capitaux pour une  véritable émergence .  Certes, la suppression du sénat est une attente  majeure du public, mais  le regime Biya ne le fera pas, par ce que  cette institution fait partie des outils  de sa gouvernance politique ou tout simplement, un sous élement du système que d’aucuns qualifient  d’aujoulatiste. Autant, lui doter  des moyens  surtout humains  pour redorer son blason, si tant est le  souci de son promoteur.

© Alexis YANGOUA

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