On les croyait dans les oubliettes. Depuis plusieurs semaines, les immondices prennent du volume dans certains coins de la ville de Bafoussam

Depuis quelques semaines, les immondices sont de plus en plus perceptibles dans certains carrefours de la ville de Bafoussam. Un état d’insalubrité qui avait disparu longtemps avant  l’aménagement de la voirie urbaine et la réhabilitation des voies de contournement qui ont donné un visage moderne à la cité capitale de la région de l’ouest. Des infrastructures routières obtenues grâce aux investissements faits dans le cadre des préparatifs de la Coupe d’Afrique des Nations de Football et des projets C2D (Contrat de Désendettement et de Développement). Au regard de la qualité desdites infrastructures, certains citoyens de Bafoussam  n’hésitent pas à dire « Nous avons déjà joué et gagné notre CAN », une manière de se féliciter de ce visage reluisant du siège des institutions régionales de l’Ouest, grâce  à l’organisation par le Cameroun de cette fête continentale de football.

Seulement, le retour des poubelles suscite quelques étonnements et questionnements quant à l’entretien de ces joyaux. Ce n’est plus rare de rencontrer des barques pleines avec des ordures  ménagères entassées à ses abords à même le sol. Et « Bafoussam la belle » vire lentement et sûrement vers « Bafoussam la Poubelle ». Rendu au service d’hygiène et assainissement de la ville, c’est avec un air détendu, accueillant et disponible que la patronne des lieux nous rassure que  l’Institution municipale gérée par le Maire Roger Tafam joue parfaitement sa partition dans les accords qui la lient à l’entreprise en charge des collectes des déchets dans l’espace urbain  « La ville ne doit pas à Hysacam, allez vers elle. Ses responsables sont mieux placés pour répondre à vos préoccupations ». Ajoute- t- elle, avec le même sourire qui nous a accueillis.

En réalité, l’agence régionale d’Hysacam située au quartier Tougang- Ville était notre première destination. Il était environ 10 heures ce 6 juillet 2021. Après réception et transmission de nos sollicitations au chef d’agence, la jeune dame qui tient la guérite nous revient quelques minutes après et nous annonce que le patron est disposé à nous recevoir à 15heures. Le rendez – vous est respecté. Sauf que le chef d’agence ouest de l’entreprise Hysacam nous apprend qu’il n’est pas habileté  à donner une réponse à nos questions. Il nous suggère tout de même d’aller voir cela à Douala avec la cheffe de la cellule de communication, non sans refuser de nous donner  son contact, se contentant de nous décrire le plan de localisation de la direction nationale.

Quelles sources nous apprendront  un peu plus tard que l’entreprise en charge de collecte  et de traitement d’ordures ménagères traverse  des moments difficiles. Son parc d’engins est vieillissant et un bon nombre de camions sont foudroyés par des pannes. En attendant la réaction de la direction générale de l’Hysacam, la sortie de certains quartiers de Bafoussam commence à dégager des effluves malodorants.  Les conséquences sont connues.

© Alexis YANGOUA