Conseil Régional Ouest : « Le Président du Conseil Régional n’a pas l’air de comprendre l’importance de son pouvoir » l’Honorable Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya.

Les débats au cours de la session ordinaire consacrée au vote du budget 2022 du conseil régional de l’Ouest ont laissé transparaître quelques attitudes de nature à renforcer l’assujettissement de la Région à la tutelle.  L’Honorable Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya, la porte parole du groupe de l’Union Démocratique du Cameroun(UDC) sonne l’alerte.

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Sa Réaction

« Après cette réponse du président du conseil régional (relative à la question liée à la nomenclature budgétaire imposée par le MINDDEVEL, notamment le partage équitable par département de l’enveloppe  affectée à l’investissement et autres intrusions de la tutelle dans les attributions du conseil régional), nous  délégués conseillers régionaux du Noun ne savions pas si nous devons interpréter cela comme une mauvaise foi, de sa part ou  de la part de ceux là dont il rapporte les propos. Par ce qu’il a bien dit qu’il a reçu des instructions. Je suppose que ce sont des instructions qui viennent du pouvoir central. Est-ce un manque de savoir, de savoir – faire et de savoir – être ? Par ce qu’on suppose que Monsieur le président du conseil régional est au courant qu’il tire son pouvoir de la constitution du Cameroun. Le titre 10 de notre constitution affirme l’autorité du conseil régional. Et avant le titre 10, l’article 1er alinéa 2 de notre constitution est sans ambages. Le Cameroun est un Etat Unitaire Décentralisé. Cela veut dire que dans la constitution et dans les lois qui définissent la décentralisation, les régions, les communes qui sont les Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) jouissent d’une très haute autonomie administrative et financière. Monsieur le président du conseil régional tire son pouvoir de la constitution qui définit très bien ses attributions, nous ne comprenons pas pourquoi il n’a pas encore pris conscience de l’importance de son autorité. Par ce qu’il représente une région. La constitution lui a donné des pouvoirs et il a l’air de ne pas comprendre l’importance de ses pouvoirs. Si le président du conseil régional a un problème d’attribution, la constitution demande au conseil constitutionnel de pouvoir gérer les conflits d’attribution entre l’Etat et les CTD. Depuis les trois précédentes sessions, en plus de cette quatrième, il nous laisse penser qu’il y a sérieusement un problème d’ingérence du pouvoir central dans le conseil régional. Il est question des intérêts du conseil régional. On ne peut pas comprendre que depuis l’année dernière, on fonctionne dans des régions sur des dotations. Ce n’est pas juste. Non seulement ce n’est pas juste, il faut qu’il ait encore une espèce de diktat. A chaque fois, nous conseillers régionaux ne revenons pas d’entendre le président du conseil régional dire que on lui a … « On » et je pense que c’est toujours l’Etat central en occurrence le Minddevel. L’année dernière, on nous a demandés de travailler sur un seul programme, le programme 4. Cette session budgétaire est importante.  Alors qu’on nous avait déjà promis l’année dernière de pouvoir régulariser la situation pour 2022. Nous voilà fonctionnant encore sur une dotation du pouvoir central de 3 Milliards dit – on, par ce que l’année dernière, il était question de 3 milliards, mais quand on essaie de voir ce qui a été effectivement mis à disposition, on se rend compte que ces 3 milliards n’ont pas été donnés. Cette année, on aura une autre dotation. Mais on est limité. Les  4 programmes prévus pour cet exercice  nous permettent d’avoir des projets, malheureusement, le président du conseil régional nous apprend que la répartition de cette minime enveloppe liée à l’investissement à savoir 2 737 430 497 frs cfa, sera divisée de façon équitable aux départements. Nous savons  de par la constitution que les régions doivent pouvoir développer de façon harmonieuse leur territoire. On comprend les dotations que l’Etat nous donne.  Si par solidarité nationale l’Etat a le devoir de repartir une même somme à toutes les régions, à l’intérieur des régions cela ne devrait pas être ainsi, par ce qu’elles sont différentes. Les régions de forêt sont différentes des régions de désert, les régions des montagnes sont différentes de régions de la mer. Et les peuples qui sont dans ces régions ont une culture différente. Cette diversité est  d’ailleurs un atout. Le développement part de la localité et il ne sera jamais décrété par le pouvoir central. Nous sommes assis sur la constitution et nous devons arrêter de penser que c’est le pouvoir central qui va continuer à nous dire de lever le doigt, de lever la main, de lever le pied. Le pouvoir central a dit ci, le pouvoir a dit non…Et si nous ne comprenons pas ça, nous aurons des comptes à rendre à des générations ».

Propos recueillis par Alexis YANGOUA

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