C’est par Bangangté que le sous préfet a bouclé sa visite de prise de contact à travers les groupements de son unité administrative.Entre autres constats contenus dans son discours bilan, la question de sécurité. C’était le 28 Janvier 2022 à la place des fêtes de la chefferie.
«…mettre main sur l(es) auteur(s) de ce crime crapuleux, qui rallonge la liste des disparitions tragiques et insoutenables qui se multiplient dans la commune ces derniers temps » conclut Eric Niat, maire de la commune de Bangangté, dans son message de condoléances adressé à la famille de Eric Kouagat, technicien en service à la Radio NGANGTE FM, assassiné dans la nuit du 29 Janvier 2022 au lieu dit Club 407, sur le chemin de son domicile. Cet acte digne des créatures d’un prince couronné de l’enfer, est commis 24 heures seulement après les déclarations sous fond d’alerte du sous préfet Evariste Atangana Zoa. Le « Chef de terre » s’adressait à l’immense foule venue l’écouter dans le cadre de sa visite de prise de contact dans le groupement de Bangangté.
« Nous avons constaté une absence des comités de vigilance sur le terrain » martelait le sous préfet de l’Arrondissement de Bangangté d’un ton calme, respectueux mais incisif. Un appel qu’il aurait lancé avec insistance à chaque étape de son périple. L’autorité administrative nouvellement nommée entend ainsi apporter une solution barrière à cette criminalité qui tend à faire son lit dans l’arrondissement de Bangangté, comme l’a attesté l’édile « … qui rallonge la liste des disparitions tragiques et insoutenables qui se multiplient dans la commune ces derniers temps ». Eric Kouagat est une victime de trop. Si face à la vague de braquages et assassinats, l’autorité administrative et les forces de maintien de l’ordre sont généralement des cibles aisément interpellées par les citoyens, ne serait –il pas temps de questionner le rôle que doit jouer les élus locaux et les autorités traditionnelles dans la structuration de la stratégie de lutte.
Entre autres constats majeurs mentionnés dans le discours du sous préfet Evariste Atangana Zoa, cette insécurité rampante et l’urgence de créer des comités de vigilance dans tous les villages. Cette invite du « chef terre » était adressée principalement aux chefs de groupements, de villages et de quartiers qui peuvent user de leur autorité pour mettre ce dispositif sécuritaire sur pied, et faire obstacle à l’entreprise de ces fils de Belzébuth. L’attachement ferme des fils Bangangté à leurs traditions et coutumes, aussi aux hommes qui les incarnent, comme l’a relevé SM Nji Monluh Seïdou Pokam dans son discours de circonstance, est une opportunité de solution à ce lancinant problème. D’ailleurs, chez les peuples du Grassfield, l’autorité traditionnelle a toujours su discipliner ses enfants et trouver des moyens pour protéger son peuple contre les forces du mal ; ceci grâce à des stratégies adossées sur les renseignements et la sentinelle. Le modernisme et la démocratie ont certes érodé le pouvoir traditionnel, mais leurs majestés de Bangangté doivent se remuer pour apporter leurs contributions à cette riposte que le sous préfet entend organiser.
Ce posera certes la question du comment trouver les moyens de fonctionnement desdits comités de vigilance qui, il faut le reconnaitre sont d’un accompagnement majeur à l’action des forces publiques. Mais, ces moyens devraient être trouvés eu égard à la situation qui prévaut dans l’arrondissement siège des institutions du Ndé et qui commence à rendre audible des interrogations formulées à tort ou à raison, sur cette montée vertigineuse d’actes criminels seulement juste après les départs du préfet François Etapa et du commissaire de police Som Mbende. Il serait question selon certains citoyens, de bâtir une stratégie autour de celle que les deux fonctionnaires sus cités ont appliquée avec succès. Le sous préfet Atangana Zoa semble bien déterminer « avec la contribution de tous » avait – il souligné.
© Alexis YANGOUA