Economie : Et si la crise actuelle dans le monde signait inexorablement l´envol de l´Afrique ?Analyse de Alexis Kamewe, Vice-ministre du Shadow cabinet du SDF en charge de l´industrie

La crise actuelle que traverse le monde avec la guerre qui oppose la Russie et l´Ukraine et ses affidées impacte l´économie mondiale. Les grandes nations telles l´Allemagne, L´UK, la France ou encore même le Japon et les USA connaissent des ondes de chocs jamais vues depuis la crise économique de 1929 à la veille de la seconde guerre mondiale. L´inflation se fait galopante et à un rythme tellement effréné que les nations peinent à contenir.

La sortie de François Hollande, ancienprésident Françaissur les mesures prises par Emmanuel Macron pour endiguer cette inflation, en disant ceci : « Subventionner durablement les prix pour éviter l´inflation, comme nous sommes entrain de le faire, quitte à creuser à chaque fois le déficitbudgétaire, ca ce sont des pratiques des pays administrés ».  Cette sortie qui dans un premier temps ne retiendra pas notre attention est pleine de tout son sens en ceci qu´elle est le propre des nations Sub-Sahariennes qui depuis les pseudo-indépendances des années 1960 appliquent ces pratiques pour soutenir leur consommation et agrandir de leur balance commerciale.  Personnes n´y échappe et les pays d´expression française y sont abonnés aux premières loges.  Les denrées de premières nécessités telles, le riz, les hydrocarbures, le poisson, la viande et j´en passe sont importées de l´extérieur et bien très souvent de laFrance dans le seul but d´enrichir les industries européennes et les multiples intermédiaires qui y trouvent une manne dorée.

François Hollande confirme sans ambages que nos états qui pratiquent ces politiques sous les recommandations et la diligence des institutions de Bretons Woods ne sont en effets que des pays administrés depuis l´extérieurgrâce au relai des dirigeants corrompus placés à la tête de leursétats.

Le Cameroun, pays bilingue à majorité francophone n´enfreint pas à la règle et est poussépar les évènements de ces dernières années accentués par la crise actuelle à penser à sa refondation. Les revendications sociales jadis réprimées dans le sang ne peuvent plus être étouffées. Le peuple aspire à plus de liberté et à une réelle implication dans la gestion de la société comme on l´a vu précisément avec la crise dans les régions d´expression Anglaise. Ces aspirations se généralisent très rapidement.Le peuple n´accepte plus les dictas venue de « L´Elysée » et se montre très émancipé et prêt à prendre son destin en main.

De l´autre côté les effets de la crise se font ressentir. La cherté de la vie et surtout la rareté des produits de premières nécessités rendent la vie difficile, voire impossible pour la majorité très pauvre. Les mesures cosmétiques et homéopathiques fondées sur la subvention de l´importation des denrées de premières nécessités ne portent plus ses fruits. L´inflation atteint des sommets jamais imaginés etla grogne sociale se fait de plus en plus forte. La population a triplé voir même quadruplé en 30 ans et les mesures d´accompagnement n´ont pas suivies. Le changement de paradigme se fait plus pressant. Dans l´immédiat comme dans le long terme il devient impératif de trouver des solutions qui relancent et favorisent la production locale en contenant l´inflation et surtout en favorisant l´auto-suffisance alimentaire. Le système répressif installé depuis les indépendancesdans une dictature féroce et sans pitié est dos au mur et doit réagir dans l´immédiat pour contenir les frustrations croissantes de la population.

Au Cameroun, les partis d´opposition en général et le SDF en particulier n´ont cessé de tirer la sonnette d´alarme pour prévenir le chaos latent. Dans son projet de société de la dernière présidentielle de 2018, le SDF et son candidat (Hon Joshua Osih) dans un élan de sociale démocratieavaient anticipé cet état des chosesen présentant un programme politique axé sur :

  • La relance de la production agricole locale des produits de premières nécessités tels le riz et le blé pour ne citer que ces 2 produits, en y injectant de façon croissantes les mêmes subventions que dans l´importation de ces denrées.
  • L´intensification de la culture et de la transformations locales des autres cultures tel le manioc, le plantain, le macabo….
  • L´accompagnement de la pratique de l´élevage et de la pisciculture pour répondre dans un premier temps aux besoins locaux et conquérir les marchés de la sous-région.
  • L´industrialisation du tissu industriel Camerounais en favorisant l´éclosion de « champions locaux » qui seront la base de notre développement et y iront à la conquête du continent et même du monde. Ici l´état pourrait mettre en œuvre des mesures incitatives telles les exonérations progressives des taxes sur une période de 5 ans pour encourager les PMEs à se lancer dans la transformation locale des produits issus de la production locale.
  • Une taxation ciblée à l´entrée des produits issus de l´importation pour assurer la compétitivité de la production locale face aux produits importés issus des pays plus industrialisés qui disposent de plus de moyens pour subventionner leurs producteurs tels les pays européens ou les USA et la Chine.
  • La transformation locale ou raffinement des hydrocarbures issus de la production locale pour pouvoir d´un coté contenir les prix à la pompe et leur effet sur l´économie, mai surtout pour optimiser ou augmenter les recettes issues de l´exploitation des hydrocarbures.

Le but avoué et assumé du SDF et de son candidat à cette présidentielle de 2018 étant de permettre au Cameroun au bout de 5-7 ans une indépendance alimentaire et surtout de préparer l´économie Camerounaise dans la conquête de la sous-région et surtout du continent Africain qui verra sa population doublée d´ici 2050. De part des ses atouts que sont : son sol, son sous-sol, sa faune, sa diversité, son climat et sa population très ingénieuse, le Cameroun de par son emplacement très stratégique avec ouverture sur l’OCEAN a les moyens dans le cours et le long terme pour arriver à bout de ces défis que le système actuel n´a jamais pu lancer en 60 ans de règne marquant son incapacité à faire face et gérer une nation aussi riche que le Cameroun.

La guerre entre la Russie et l´Ukraine a freiné l´importation des céréales et la livraison des engrais vers d´autres pays producteurs.  La production mondiale a baissé et les pays producteurs ont tous engagé des mesures de conservation visant à privilégier leur consommation interne. Le spectre de la famine plane sur l´Afrique et la flambée des prix des hydrocarbures vient tirer le gon de révolte dans les pays Africains. L´improvisation des régimes Africains connaissent leur limite et une profonde réflexion s´impose. Les régimes autocratiques sont aux abois, les protections des maitres d´antan n´est plus possible car trop occupés à colmater leur brèche en freinant l´inflation et à résister à l´avancée de la Russie et des nouvelles puissances que sont la Chine, la Turquie ou encore les pays Arabes. A cela s´ajoute le vent d´émancipation des populations et la grogne sociale qui se fait de plus en plus forte. La refondation est éminente et rien ne peut plus la stopper.

Les récents bouleversements nous montrent que les pays Africains dans leur majorité et principalement les nations dites « francophones » aspirent à un changement profond de leurs systèmes respectifs. Le cas du Mali, de la Guinée et récemment du Burkina-Faso nous interpellent à bien plus de niveau.

LA CRISE ACTUELLE SE PRESENTE BIEN PLUS COMME UNE CHANCE POUR L´AFRIQUE, LES REGIMES AUTOCRATIQUES SONT AUX ABOIS ET PLUS PERSONNE NE PEUT PLUS STOPPER L´AFRIQUE DANS SA MARCHE VERS DES LENDEMAINS MEILLEURS ET LUISSANTS.

Source: Mutations

 

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