Projet Aquacole de Massoumbou – Nkam : L’honorable Osih et les autres producteurs n’ont encore rien reçu de l’Etat.

L’Etat via le Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT) attend les préalables pour apporter son appui à ce vaste projet initié par des promoteurs,  déjà actifs dans le secteur aquacole à Massoumbou.

« Massoumbou à ce jour, n’a quasiment pas bénéficié d’appui du fait des problèmes fonciers »  a réagi  Adrian Ngoo Bitomo,  le coordonateur national du Programme Agropoles au Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire.

Depuis le début de cette semaine, l’honorable Joshua Osih, député de la nation et candidat du Social Democratic Front (SDF) au dernier scrutin présidentiel, est fait vedette des réseaux sociaux. En effet, une publication du nommé Paul Tchouta décrit  « un célèbre soit disant opposant » qui aurait perçu 1 milliard 250 million de f cfa sur la fameuse ligne 94, pour un projet aquacole dans la région du Littoral. Lequel  projet n’a jamais été réalisé a-t-il insinué. Aussitôt, quelques internautes réputés proches du parti politique le MRC,  en ont fait leur chou gras, cette fois ci, indexant nommément l’honorable Osih, par ailleurs 1er Vice – Président du SDF. Le député du Wouri Centre aurait perçu cette somme dans le cadre du projet piscicole de Massoumbou non loin de Yabassi dans le département du Nkam et dont le lancement avait eu lieu en 2017.

L’honorable Joshua Osih est un pisciculteur ; ceci depuis 2013. A Massoumbou, ils sont bien nombreux qui y excellent ;  Bref plus d’une dizaine de camerounais, entre autres élites, des députés, sénateurs, ministres. C’est ainsi qu’afin de faire de cette dynamique un levier de développement à même de contribuer à la réduction de l’importation du poisson estimée à 400 000 Tonnes/ an, l’Etat a bien voulu constituer ces acteurs en Agropoles (Programme Economique d’Aménagement du Territoire pour la Promotion des Entreprises de Moyenne et Grande Importance dans le Secteur Rural au Cameroun). L’objectif étant d’accompagner la structuration et la tonification des chaines de valeurs de ce secteur.

Comment fonctionne le programme  Agropoles

«  L’Apport du Programme  Agropoles est  essentiellement en nature après que les promoteurs aient présenté leur quote part. Par exemple, atteindre 65 %  de la construction d’une étable, d’un bâtiment de ferme, etc. Visite de réception sur le terrain à l’issue de laquelle Mintp, Minepia ou Génie rural au Minader atteste que l’ouvrage respecte les normes techniques. Ensuite, la signature des PVs  de réception alors et alors dès cet instant,  le Programme Agropoles sollicite pour l’année suivante, l’inscription du paiement au titre de l’appui attendu des pouvoirs publics pour vos réalisations,  dans le BIP attendu des finances ».Explique le coordonateur national du Programme Agropoles.

Pour ce qui concerne le projet Agropoles de Massombou, le coût total sans fonds de roulement s’élevait à 1 253 411 000 francs cfa ; l’apport du gouvernement d’un montant de 510 060 850 francs cfa (très loin de 1 milliard 250 millions francs Cfa sortis de l’imagination des bloggeurs et ventilés  par  leurs  followers passifs) et 743 350 850 francs cfa comme apport PREALABLE des ‘’promoteurs’’ du projet. Ainsi, les pisciculteurs de Massoumbou dont l’honorable Osih avait été fait porte parole,  devraient investir au moins 483 178 053 francs cfa, soit les 65% de leurs apports, avant d’attirer l’appui  de l’Etat. L’intervention gouvernementale y est cheminée par voie de Budget d’Investissement Public (BIP) géré par les services déconcentrés de l’Etat. Les porteurs de projet  dont l’honorable Osih est représentant, ne sont ni maîtres d’ouvrage, ni ingénieur de suivi. Leurs compétences se limitent au suivi indépendant de l’exécution. L’apport de l’Etat consistait entre autres à la construction d’une unité de fabrique d’aliments, des écloseries pour production d’alevins. Rien à voir avec les lignes  94 et 65. Et même si c’était le cas, l’audit en cours n’est pas commis pour revisiter les intentions de gestion, plutôt pour savoir  à quoi ont servi  les sommes qui ont été affectées sur lesdites lignes.

La cérémonie de lancement  présentée  comme élément de preuve de culpabilité de l’honorable Osih, consistait tout simplement à la présentation entre autres du projet au public, des préalables et de la liste des acteurs retenus, tous n’ayant pas  répondu aux critères définis. C’est ainsi que fonctionne le  Programme Agropoles, nous confie Adrian Ngo’o Bitomo, le coordonateur national du Programme Agropoles ; contrairement au projet classique dont le lancement marque l’effectivité de son exécution avec parfois des fonds entièrement disponibles.

Pour l’instant, il est difficile de savoir si la part d’investissement des promoteurs a atteint les 65 à 70% requis. Le titre foncier sur chacun des espaces exploités est le seul élément qui puisse ressusciter l’intérêt de l’Etat vis-à-vis de ce projet. Selon certaines sources, l’attribution des titres fonciers avaient été suspendues dans cette localité, suite aux ventes désordonnées des parcelles. Il faudra donc attendre la levée de cette interdiction  pour espérer la mise en œuvre effective de l’Agropoles de Massoumbou, bien sûr après une visite d’inspection de l’équipe de la coordination nationale. Et d’ailleurs malgré ce blocage, le lien n’est pas rompu  avec  le programme gouvernemental. La Coordination nationale du Programme Agropoles estime  que si un des satellites (bénéficiaires) a travaillé, qu’il se rapproche du Programme afin qu’une mission d’évaluation descende sur place à l’effet d’un accompagnement en 2023, conformément à son mode opératoire

© Alexis YANGOUA

 

 

 

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