Ouest/ UCCAO : Bataille de charognards autour d’un fleuron décharné

Plongée dans le comma depuis la chute du prix de café et de cacao et ensuite victime de la mal gouvernance, l’Union Centrale des Sociétés Coopératives Agricoles de l’Ouest (UCCAO) traverse une autre crise qui pourrait sceller son sort.

Par une correspondance en date du 22 Juin 2020, adressée au président du conseil d’administration et copie au gouverneur de la région de l’Ouest, Gabriel Mbairobe, Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural(MINADER) demandait au destinataire de surseoir la tenue du Conseil d’Administration et de  l’Assemblée Générale de l’Union Centrale des Sociétés Coopératives Agricoles de l’Ouest, convoquée respectivement les 23 Juin 2020 et 08 Juillet 2020 par le Vice – PCA, Gabriel Sonfack. Le MINADER justifiait ce report par la nécessité de restructurer l’UCCAO avant toute entreprise. La lettre du ministère faisait  suite à la bagarre de coqs que le Président du Conseil d’Administration, SM Dr Honoré Djomo Kamga et la légion de la Coopérative des Planteurs de la Menoua (CAPLAME) se livrent depuis un peu plus de 2ans.

Alors que la 122ème session ordinaire du Conseil d’Administration de l’UCCAO, tenue le 04 Mars 2019 avait pris la résolution de faire  recours à un auditeur externe pour vérifier les comptes de la structure avant la tenue toute réunion statutaire, quelques membres curieusement issus de la Menoua ont juré de passer outre cette importante résolution dans l’intention « de faire main basse sur l’UCCAO », ainsi mentionné le PCA dans une correspondance d’indignation et de dénonciation adressée au gouverneur Awa Fonka Augustine. SM Dr Djomo Honoré n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour tancer ses protagonistes dont les plus farouches sont  SM Nguefack  Placide, administrateur de la CAPLAME, Songfack Gabriel, président du comité de gestion provisoire de la CAPLAME et Vice – Président de l’UCCAO et Sontia Etienne, Directeur de la CAPLAME et Directeur par intérim de l’UCCAO. « Le trio a entrepris des manœuvres de déstabilisation de l’UCCAO pour assouvir leur ardente soif d’investir les instances dirigeantes de l’UCCAO comme s’il s’agissait d’une entreprise familiale » a-t-il ajouté. Cette session ordinaire du C A se tenait à la veille du départ du Directeur de l’UCCAO, François Mefinja Foka appelé à faire valoir ses droits à la retraite. Sa gestion jugée à tort ou à raison très calamiteuse méritait qu’on s’y attarde et qu’elle soit auditée. Curieusement, la résistance contre cet audit est menée par ceux qu’hier, l’exigeaient à cor et à cri par ce que le Directeur sortant aurait retenu une allocation destinée à la CAPLAME, leur coopérative d’origine. Le temps de l’intérim, Ils  se seraient adaptés aux pratiques juteuses longtemps entretenues par l’ex – Directeur, qu’ils ne veulent plus d’un auditeur autre que leur comptable. Si non, qu’est ce qui peut justifier le rejet subit d’une résolution qu’ils ont validée sans rechigner il y a à peine un an. Entre temps, d’autres responsables des coopératives attendent cet audit non sans tirer à boulet rouge sur Dr Mefinja Foka pour  tripatouillage des fonds alloués  à l’UCCAO. Le blanc de Bamendjou s’en défend « l’Etat n’a pas honoré ses engagements ; j’ai été au premier ministère, je me suis rendu compte que les fonds prévus pour la relance de la filière café – cacao n’ont jamais bougé depuis 1974, à qui est destiné l’audit ? ».

Quelques éléments de preuve de détournement de fonds dont l’équipe intérimaire est accusé, ont été versés au dossier transmis en son temps, au chef de la division de la police judiciaire du Littoral, l’un des lieux d’écoulement, des produits frauduleusement sortis des magasins de l’UCCAO. Une distribution suspecte qui a d’ailleurs suscité les sorties du ministre des transports et de celui du tourisme et des loisirs. Vivement que la maffia politique qui tient les ficelles, temporise ses ardeurs afin qu’une chance de survie soit accordée à ce fleuron de l’ouest, dont l’un des membres notamment la CAPLAMI aurait inspiré l’expérience ivoirienne. Le régime qui a « neutralisé » l’UCCAO pourrait la restructurer avant son retrait de la scène.

©Alexis YANGOUA

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