Allumée le 26 Juillet 2024 lors de la cérémonie d’ouverture qui a eu lieu sur un fleuve (la Seine) en plein cœur de Paris, la flamme olympique s’est éteinte le 11 Aout 2024. A cet effet, la France a gratifié le monde entier d’un spectacle grandiose, riche en couleurs et en sons, dont l’objectif était de rendre hommage au français Pierre de Coubertin, père fondateur des jeux olympiques des temps modernes (1896).
Cependant, certaines scènes de ce spectacle avaient l’air d’un culte qu’on vouait à je ne sais quel dieu ou déesse. Comme par exemple : ce cheval d’un autre genre qui, par des effets spéciaux, galopait sur l’eau de la Seine ; ou aussi la flamme olympique qui sortait d‘un souterrain en forme de caveau avant d’être remise à ZINEDINE Zidane ; ou encore , ces danses érotiques des couples de même sexe déclenchées par un homme pratiquement nu assis au milieu des fleurs ; ou enfin le supplice infligé aux chefs d’Etat laissés à la merci du mauvais temps, donnant ainsi l’impression qu’il s’agissait d’un rituel sacrificiel (sans doute pour des causes qui n’avaient rien avec le sport). De même, la cérémonie autour des anneaux olympiques menée par une sorte de monstre diabolique descendu du cosmos et par 110 individus qui ressemblaient plus à des zombis qu’à des êtres humains est venue couronner ce spectacle qui finalement, s’est avéré effrayant pour les âmes sensibles. On est donc en droit de se demander si Emmanuel MACRON n’a pas saisi l’occasion des JO pour positionner la France comme tête de proue du nouvel ordre mondial que les occidentaux et les américains appellent de tous leurs vœux ? Un ordre mondial dominé par les illuminatis, où seront célébrées les valeurs contre-nature et les pratiques contraires à l’éthique. L’Afrique n’en veut pas.
BILAN DES JEUX
D’après les chiffres publiés par « Medimétrie », 24 millions de français ont suivi la cérémonie d’ouverture au bord de la Seine ; 70 mille spectateurs étaient présents au Stade de France lors de la cémonie de clôture et 17 millions de téléspectateurs l’ont suivie devant leur petit écran.
Au tableau des médailles, les Etats-Unis viennent en tête avec 126 médailles dont 40 en or, suivis de la Chine : 91 médailles, 40 en or ; du Japon : 45 médailles, 20 en or ; de l’Australie : 53 médailles, 18 en or ; de la France en cinquième position avec 64 médailles dont 15 en or.
Quant à ’Afrique, 54 pays étaient en compétition pour un total de 1000 athlètes engagés dans différentes disciplines, notamment l’athlétisme. Elle totalise 39 médailles dont 13 en or. Sept pays sont montés au podium : le Kénya, l’algerie, la Tunisie, l’Afrique du Sud, le Botswana, l’Ethiopie et l’Ouganda. Le Kénya totalise à lui seul 11 médailles dont 4 en or, toutes remportées dans les courses de fond et demi-fond. Cette performance qui est en progrès par rapport aux JO de Tokyo se situe cependant en deca des objectifs de 50 médailles fixées par le président de l’association des comités olympiques nationaux d’Afrique, Mustapha Berref.
Bilan du Cameroun.
Le Cameroun a engagé six athètes dans quatre disciplines : Athlétisme, judo, Natation, et Tennis de Table, avec pour slogan : « Participer et rentrer en or ». Le bilan après les jeux affiche : zéro médaille en or ; zéro médaille en argent et zéro médaille en bronze. Cette performance au rabais est le reflet de la politique sportive du Renouveau, caractérisé par une vision stratégique et programmatique inadaptée aux réalités de notre pays, une politique qui met l’accent sur le sport d’élite notamment le football, une gouvernance qui exerce une tutelle omniprésente, contraignante, voire asphyxiante sur les fédérations sportives. Il est donc important de mettre en place une autre politique adossée sur une vision social-démocrate qui considère le sport et les activités physiques comme un enjeu social et politique et non comme un instrument de propagande politicienne comme c’est le cas sous le Renouveau.
LECONS TIREES Des JEUX
Qu’avons-nous vu qui peut nous servir de leçon ?: 1) Une bonne organisation qui n’a laissé aucune place à l’improvisation ; 2) le peuple français rassemblé et mobilisé pour la réussite de cet évènement planétaire, malgré les discours de rejet et d’exclusion que la France a connus ces derniers, temps (élections législatives), ; 3) le président du Comité International Olympique et Sportif transmettant l’emblème 0lympique au maire de Paris, Anne Hidalgo et non au Ministre français des sports. Celle-ci le remettant à son tour, à sa collègue maire de Los Angeles et non au Ministre américain des sports. C’est pour dire que dans ces pays là, le mandat électif n’est pas phagocyté par le mandat nominatif comme c’est le cas au Cameroun sous le Renouveau; 4) Les pays africains n’ont pas été dominateurs dans les courses de fond et de demi-fond comme par le passé. Les pays occidentaux qui étaient souvent à la traine ont partagé le podium avec le Kénya, l’Ethiopie et autres. Les raisons de ce déclin résident sans doute dans la relève et l’encadrement mal assurés ; 5) les personnalités désignées pour la remise des médailles avaient toutes le profil soit de dirigeants sportifs, soit d’anciens athlètes reconnus pour leurs performances, soit des icônes du monde sportif. Ce n’était nullement l’occasion de donner la visibilité aux fonctionnaires, ni aux Ministres (fussent-ils chefs de délégation), ni aux petits copains comme c’est souvent le cas chez nous.
PERSPECTIVES
La ville de Los Angeles accueillera la 34ème olympiade en 2028. En attendant, Paris va organiser à partir du 28 Aout 2024, les jeux paralympiques destinés aux personnes vivant avec un handicap.
Los Angeles c’est dans quatre ans. Il est donc impératif que le peuple camerounais décide en 2025, de mettre en place une autre politique si nous voulons éviter que l’échec de 2024 se reproduise en 2028.
Charlie TCHIKANDA
Professeur d’EPS émérite.
Admis au Panthéon du Sport camerounais.
Shadow Minister
Affaires Sociales, Sports et Jeunesse.
