La session de conseil municipal de la commune de Galim s’est tenue le 18 Juillet 2020, dans une ambiance peu ordinaire. Le compte du maire Elie Saker Tshouongang a été voté in extrémis. Une première depuis plus 17 ans.
C’est aux environs de 19h avec l’arrivée du préfet du département des Bamboutos que les conseillers municipaux ont repris les travaux de la session de leur rencontre consacrée à l’examen et au vote du bilan financier 2019 du maire, du receveur et du comptable matière. Prévue à 9h30mn, la plénière a connu un retard considérable du fait d’une part, des divergences enclenchées à la veille suite à la lecture des propositions de comptes soumises à l’examen des membres de l’organe délibérant et d’autre part, des raisons liées à la discrétion de la tutelle. L’environnement qui règne autour de cette collectivité décentralisée depuis la séance du conseil de plein droit, était déjà indicateur d’une session différente des précédentes dont le caractère expéditif était acquis. Entre l’ouverture de la séance jusqu’à la clôture à un peu plus 22heures, le maire, le receveur municipal et le comptable matière ont été véritablement pilonnés par un dispositif commandé par maître Michel Tetang .
Pour une prévision de 902 742 457 f cfa, 677 806 176 f cfa ont été recouvrés soit un taux de réalisation de 75,08%.L’enveloppe du Budget d’Investissement Public allouée à cette commue est de 319 570 529 f CFA, représentant 47 % des recettes globales. Et si on y ajoute les ressources transférées situées à 215 millions f cfa et les Centimes Additionnels Communaux, les recettes propres de Galim ne seront que du menu fretin. Situation inconcevable pour une commune la plus céréalière de l’Ouest. Tenez, quelques réalisations en 2019 :
Prévisions Recettes
- Taxes d’abattage 200 000 f 40 000f
- Taxes sur publicité 500 000 f 22 500f
- Taxes immeubles 5 000 000 f 105 000f
- Produits de amendes 1 000 000f 35 000f
Il y a bien plus de rubriques qui ont enregistré zéro(0) f cfa. D’où la nécessité urgente pour les acteurs de la communes de Galim, de capitaliser l’existant en limitant des jongleries observées et dont les agents de collectes font l’objet. Aussi, d’explorer d’autres sources de recettes. Notons que la crise anglophone aura été d’un d’impact néfaste sur les recettes communales de Galim « l’insécurité qui sévit dans certaines de nos zones de compétence, frontalières avec la région du Nord Ouest a joué en notre défaveur en matière recouvrement de nos recettes propres » a précisé le maire dans allocution de circonstance.
Toute fois, Me Michel Tetang et certains conseillers municipaux ont pris la résolution d’exposer désormais les gestions communales jusqu’aux plus petits de ses détails. Appuyé par maître Juju Kouh Lucienne, l’ex – bras droit du maire Saker et quelques autres ont tenu à comprendre certains aspects des dépenses:
- 50 millions de consommation de carburant
- 8 millions de location véhicules
- 8 millions de subvention aux femmes
- 46 millions de cotisation à la CNPS
- 80 millions réservés à l’achat de la tractopelle et qui n’aurait jamais été achetée, il y a plus de 5 ans.
- Quelques travaux de réhabilitation de routes non faits.
A tous ces points sus – cités, le maire va défendre sa gestion tout en ressassant des projets réalisés sous ses fonds personnels au profit de sa commune. Sauf que pour les cas en débats, il serait victime du dérapage budgétaire orchestré par son receveur. Il lui sera reproché le non respect de la procédure en la matière notamment pour les cas de 50 millions de carburant et 80 millions f cfa affectés à l’achat d’une tractopelle. Une partie de ce fonds aurait servi à l’achat du véhicule de service du maire, a indiqué le magistrat municipal, tout en s’exclamant du mutisme de son camarade à l’époque des faits, alors qu’il en était informé en sa qualité de conseiller municipal. Le calme sur le dossier de la tractopelle serait lié à un accord politique entre parties et qui n’aurait pas été respecté au cours de la session de plein droit de 2020, a confié une source propre de la mairie. Quant aux retenus de la CNPS, ils sont le cumul des dettes datant de 1994 qui sont dores et déjà épurées, indique le receveur municipal. Les travaux de réhabilitation des routes, relèveraient de l’incompréhension sur le mécanisme de gestion du BIP selon les explications données par le préfet Ewango Butu Ernest qui aura su gérer quelques rixes verbales entre les protagonistes. Basculé dans les cordes, le magistrat municipal de Galim va fulminer jusqu’aux menaces de démission de son poste. Il sera repris sur ce coup par la tutelle. Sur ces entrefaites à un peu plus de 22H, les comptes du receveur et de gestion matière sont rejetés par l’organe délibérant pour vérification des justificatifs avancés au cours du débat. Celui du maire sera voté in extrémis et mis sous réserve, avec pour résolution ferme de la tutelle, de voir le maire Elie Saker Tshouongang résider effectivement à Galim à défaut d’être plus présent dans ses services, ceci pour éviter des situations qui pourraient se muer en fautes de gestion dûment punies par la loi. Le receveur et le comptable matière quant à eux, devraient réviser leurs cours pour sortir du flou dans lequel pourrait nager quelques malversations. Ce différend entre deux proches et confidents d’hier, pourrait être salutaire pour le développement de la commune de Galim, si et seulement si, l’enjeu n’est pas noyé dans des querelles politiciennes. Entre autres bonnes nouvelles, le vote des délibérations autorisant le maire à recruter quelques enseignants de Base et personnel de santé. Il faudra des ressources pour supporter cette nouvelle charge salariale.
© Alexis YANGOUA