Ancien maire de la commune de Bamougoum sous les couleurs du SDF, Bernard Tchanou peut être cité comme un exemple d’Homme de principe.
Magistrat municipal de la commune de Bamougoum ou Bafoussam 3ème dans le département de la Mifi entre 2007 – 2013, Bernard Tchanou est un exemple de politicien, très jaloux de ses principes et de sa probité. Par le temps du bradage des consciences qui court, la fidélité de ce citoyen mérite d’être rappelée pour l’hygiène de la morale politique camerounaise en général et du département de la Mifi en particulier. L’opportunisme est davantage vendu par certains bourreaux de la scène, comme étant une règle cardinale du jeu politique.
Alors que le mandat touchait à sa fin, la popularité du maire Tchanou était manifeste. Ce qui de toute évidence, ne pouvait pas plaire à l’adversaire RDPC, qui croyait pouvoir surfer sur quelques unes des difficultés du magistrat municipal sortant pour occuper l’espace. La bourgeoisie locale n’étant pas certaine de l’efficacité de sa machine le moment venu , va se lancer dans une négociation en vue d’obtenir le ralliement du maire au RDPC ; usant l’idée selon laquelle, les enfants de Bamougoum doivent s’unir dans la direction du vent, pour mériter l’égard magnanime du régime. Coïncidence ou opportunité, cette tractation malsaine selon le SDF est enclenchée alors que le maire Tchanou n’est pas dans les bonnes grâces du chairman Ni John Fru Ndi. En effet, certains conseillers municipaux avaient porté un certain nombre de griefs à l’arbitrage du Président National, notamment le refus du magistrat municipal de leur accorder quelques facilités, liées aux marchés publics.
L’élu du SDF ne mordra pas l’offre du parti au pouvoir, pourtant très juteuse, dit – on. Selon certaines sources, quelques autorités administratives étaient mises à contribution pour ramener l’homme à la « raison ». Il ne cédera pas.
Face à l’intransigeance de l’homme, une astuce est trouvée pour émasculer la conscience de la frange de la population qui tenait à faire rempiler le maire. On leur dira que Sylvestre Ngouchighe sera le futur maire si elle votait pour la liste du RDPC. Le milliardaire à la tête de la mairie, Bamougoum pourrait être le Dubaï de l’Ouest. Seuls les citoyens de mauvaise fois ne pouvaient ne pas développer un tel rêve. Cette promesse pourtant mirifique est partagée en susurrant, suscitant même des jaloux au-delà des frontières de la commune. Beaucoup succomberont au projet et quelques fidèles parmi les plus inconditionnels de Bernard Tchanou, lui avoueront leur impuissance face à l’annonce de ce vaste chantier de développement du groupement. En réalité, beaucoup avaient été retournés après qu’ils aient reçu leur propre développement, à travers les Cfa, qui sortaient, on ne savait où. Plus avisé, l’édile reste zen.
Le 30 septembre 2013, la machine est mise en branle. Le maire Tchanou est éjecté, pas au profit du milliardaire, plutôt de son homme de main : Daniel Defonkou. Avant d’y parvenir, la tractation fut difficile lors de la session de plein droit ; par ce que les conseillers municipaux eux aussi, avaient cru au choix de Silvestre Ngouchighe comme maire de Bamougoum. Le maire Bernard Tchanou partira de la mairie, son honorabilité sauve.
5 ans plus tard, soit en 2018 ; Bamougoum n’est pas toujours Dubaï. L’eau de bonne qualité est rare, pas assez de pistes rurales et le RDPC est en perte de vitesse ; aussi fragilisé avec l’arrivée du MRC de Maurice Kamto. l’ex maire est éteint. Mais entre temps, un autre danger a poussé des terres Bamougoum : c’est François Zavier Wolong Fonkou de l’UNDP. La cote de popularité de l’assureur est en hausse dans la mer du poissonnier. Le milliardaire n’hésitera pas à le pêcher tel un maquereau. Le poulain de Bello Mbouba Maïgari est truandé et enfoui définitivement sous le boisseau de la section RDPC – Mifi Ouest. Il n’avait pas la capacité de résistance de Bernard Tchanou.
Entre temps, le maire Tchanou a été coopté par le MRC, une autre opposition. Le mariage ne tiendra pas aussi longtemps. Retour à la maison SDF où il réside, bien que très en retrait à cause des pratiques de Oumbe Defo Sangong, dit – il.
Le maire Bernard Tchanou malgré ses insuffisances, reste un acteur exemplaire qui croit à l’éthique politique ; comme il en existe partout, aussi au RDPC.
Rendez-vous avec un autre homme d’honneur : le maire Tagne Ngeko Emmanuel.
© Alexis Yangoua