SCAN/ la Société des Conserveries Alimentaires du Noun ou la victime de la maffia française.

La Société Nationale d’Investissement du Cameroun (SNI) n’était que la face visible d’une machination orchestrée par le groupe LOMA – GENAIS.

D’une capacité de broyage de 300 tonnes de tomates fraiches par jour, la Société des Conserveries  Alimentaires du Noun (SCAN) S.A démarre effectivement ses activités commerciales en 1994 avec 80 employés directs. Une initiative de la Coopérative des Producteurs Vivriers et pérennes du Noun (COOPROVINOUN) entre 1986- 1987.

Lire la surabondance de la tomate et la nostalgie de la société de conserverie alimentaire du Noun

« Avec la commission interministérielle et le gouverneur de la région de l’ouest, le constat avait été fait qu’il y a  plus 500 fûts de tomates concentrées bloqués à la SCAN et tout est gâté » déclare Lamanje Dahirou, Administrateur de la SCAN et Président du Conseil d’Administration mandaté. C’est dans cette déclaration qu’il faut creuser l’origine de la chute de cette structure de transformation de la tomate. L’une des rares en Afrique Centrale, à cette époque. Notons que  la SCAN ravitaillait quelques pays de la sous région en tomate de 70g. Une sérieuse concurrence face aux produits importés, que certains lobbies français n’auraient pas appréciée.

Le levier sur lequel la maffia française aurait actionné, c’est bien le groupe Loma – Genais. L’assistant technique recruté unilatéralement par la SNI pourtant  actionnaire minoritaire de la SCAN. Entre autres services de cette firme française, fournir les boîtes métalliques de conservation de la tomate à la SCAN. Pour paralyser l’entreprise camerounaise, le géant de l’agro – industrie français va créer une pénurie de l’intrant à travers un jeu qui rentra le coût de son importation très onéreux. Le prix de la boîte vide varie entre 60 – 70 francs cfa pour un produit fini qui est vendu sur le marché à  100F CFA. La SCAN dont la gestion interne est érodée par les bureaucrates de la SNI, va s’écrouler contre toute attende.  D’autres sources parlent d’un coup réussi grâce à la complicité de certains agents infiltrés dans la partie camerounaise. La mal gouvernance tant décriée de la SNI était un élément de la stratégie développée pour précipiter  le déclin de la SCAN, ont-elles ajouté.

En réalité, le Groupe Loma – Genais  serait aussi partenaire privilégié de certaines sociétés étrangères concurrentes, disposant à cet instant d’importants stocks de tomates concentrées menacées d’expiration. Or l’entreprise camerounaise basée à Foumbot bénéficiait  d’un vaste marché et d’une grande disponibilité en  matière première. C’est ainsi que la SCAN fût sacrifiée pour laisser  l’espace aux produits importés. Le marché camerounais et sous régional sera aussitôt inondé de tomates concentrées non contrôlées au grand dam des producteurs locaux et de l’économie nationale. Ceci peut justifier la difficulté de l’Etat camerounais à produire les mobiles réels de la chute subite d’une entreprise aussi prometteuse. Une chose est certaine, la  restructuration souhaitée et longtemps annoncée de la SCAN passera par un audit, même si la créance sera passée au compte de pertes et profits.

© Alexis YANGOUA

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