VOLLEY-BALL : Charlie Tchikanda, le père du volleyball moderne était à la pelouse

Vingt ans après, Charlie Tchikanda revient à ses anciens amours. Dimanche 27 Octobre 2024, s’est déroulée la phase finale du championnat régional de volleyball de l’Ouest à Bafoussam.

Le public venu nombreux assister à trois finales palpitantes: la finale des vétérans, celles des  Dames et des Messieurs.

Dans les gradins, on a noté la présence de Charlie Tchikanda, le père du volley-ball moderne au Cameroun. Dans les milieux de volley Ball, on dit de lui qu’il est une légende dans cette discipline sportive. D’ailleurs le Comite National Olympique et sportif le confirmera en 2009 en l’admettant au panthéon de la gloire du sport camerounais avec le Sultan Ibrahim Mbombo NJOYA paix à son âme. C’est ce personnage que nous avons rencontré à l’issue du tournoi marquant la fin de la saison de volley ball à  l’Ouest.

Devinfo237.com : vous avez disparu des radars du volleyball pendant très longtemps. Qu’est-ce qui explique votre présence aujourd’hui et quelles sont vos intensions après les différentes finales auxquelles vous avez assisté? Venez d’assister?

Charlie Tchikanda : Effectivement comme vous le dites, ça fait pratiquement vingt ans que je n’ai plus assisté à une compétition de volley-ball de quel que niveau que ce soit. Si je suis ici aujourd’hui, c’est pour répondre à l’invitation que mon fils, Dr Dandji Marc que j’ai eu comme volleyeur dans les années 1984-1985, a bien voulu m’inviter.  Je lui dis infiniment merci. C’est un geste de gratitude et de reconnaissance qui me va droit au cœur. J’ai assisté à une très belle soirée sportive.

J’ai éprouvé beaucoup de plaisir et de nostalgie à refouler des pieds cette pelouse comme le fan du volley-ball  l’ont toujours appelé.  C’est pour moi un lieu mythique parce que c’est ici, après Messa à Yaoundé, que j’ai écrit les plus belles pages de ma carrière en tant que fonctionnaire.

Devinfo237.com : Comment avez-vous trouvé cette pelouse comme vous l’appelez?

Charlie Tchikanda : Lorsque nous arrivions ici en 1974, il y avait de la latérite partout.  En 1983, à la faveur des jeux OSSUC qui devaient avoir lieu à Bafoussam, nous avons eu le privilège en notre qualité de Directeur des stades et de maître d’ouvrage délégué, de suivre et de contrôler les travaux de construction des terrains de volley, de Basket et de Handball, non seulement sur ce site, mais aussi au Lycée classique de Bafoussam et au Collège Elie Allegret de Mbo. Nous nourrissions l’espoir de voir un jour sortir un gymnase.

Aujourd’hui c’est fait. Ce rêve est devenu réalité grâce au Conseil Régional sous la houlette de son président le Dr Jules Hilaire FOCKA FOCKA  C’est un investissement que la jeunesse sportive de l’Ouest apprécie et salue à sa juste valeur parce qu’il impactera positivement les activités des ligues régionales, les performances sportives et la qualité de jeu. Pour ces sports dits «des mains », jouer dans un gymnase est plus avantageux que jouer en plein air parce que les sensations ne sont pas les mêmes.  Merci et félicitations Dr FOCKA

Devinfo237.com : Comment appréciez-vous les différentes rencontres auxquelles vous avez assisté?

Charlie Tchikanda : Les vétérans ont de très beaux gestes techniques. Mais le physique n’y est plus. Chez les dames, leur jeunesse a attiré notre attention. Elles m’ont rappelé l’équipe du CES de l’époque (Tcheuffa Nicole, Mendo Sylvie, Ngondiep Adèle, Maka Charlotte, Leunkeu Angeline, Kapnang Justine). C’est cette équipe qui a remporté la médaille d’or aux jeux OSSUC de NKONGSAMBA en 1977.  Ce qui nous a également frappé, c’est que ces dames ont commis très peu de fautes au filet; ce qui pour nous, est un indicateur d’une assez bonne maîtrise technique et d’une bonne perception de l’espace de jeu.

Chez les garçons, le jeu est un peu plus élaboré; les attaques sont variées, moins stéréotypées. Cependant, il y a encore des déchets techniques notamment au contre et à la passe.

D’une manière générale, nous conseillons les entraîneurs d’être davantage attentifs lors de l’échauffement. Il ne faut pas laisser les joueurs faire n’importe quoi, ni se positionner n’importe comment sur le terrain. C’est une phase très importante au cours de laquelle les joueurs prennent leurs repères en fonction de leur rôle dans le jeu.

Devinfo237.com : Ce n’est un secret pour personne que le volley-ball traverse une crise sérieuse depuis quelques temps. Comment la vivez-vous ?

Charlie Tchikanda : Le volley-ball a toujours connu des crises dans un passé lointain comme dans un passé récent. Celle en cours aujourd’hui n’est donc pas singulière.  Cela dit, c’est une situation que nous vivons avec beaucoup de peine et de tristesse. Nous avons envie de dire: quel gâchis ! Parce que c’est toute la famille du volley-ball, (les joueurs comme nos milliers de sympathisants) qui en souffre. Il faut donc que cela s’arrête.

Hier nous avions gardé une certaine distance pour ne pas dire neutralité. C’est la même attitude que nous observons aujourd’hui.

Devinfo237.com : d’aucuns seront tentés de voir en votre présence à cette compétition, une indication de votre penchant. Il s’agit de Charlie Tchikanda, le père de la discipline.

Charlie Tchikanda : Notre présence à la finale de volley-ball dimanche dernier et le fait d’avoir décidé d’encadrer désormais une équipe de jeunes, ne sauraient donc être perçue ni interprétée comme le soutien à un camp au détriment de l’autre. Le fils a invité le père. Le père a honoré à cette invitation. Y étant, il a apprécié le travail que fait son fils et la bonne organisation de la finale. C’est tout.

Au demeurant,  si les deux parties en ont convenance, nous sommes disposé à offrir nos bons offices, avec le soutien de mon ami Doualla Freddy pour un règlement amiable de cette crise, si tant est que l’ambition des uns et des autres c’est l’intérêt supérieur du volley-ball.  Mieux vaut un mauvais  arrangement qu’un bon procès.

Propos recueillis par Alexis Yangoua.

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