Commune de Foumbot : l’occupation de l’espace de la CIAC pourrait générer des conflits majeurs. La clarification du Maire Njoya Inoussa

Dans la nuit du 21 et au petit matin du 22 Janvier 2024, l’espace laissé par la Compagnie Industrielle et Agricole du Cameroun, a été le théâtre d’une attaque par un groupe d’exploitants de la pouzzolane. Deux blessés ont été enregistrés.

En journée du 22 Janvier 2024, le préfet du département du Noun, Donacien Um effectue une descente sur le site au village Njimbot II pour s’enquérir de la situation. Des échanges entre parties, il ressort que l’attaque a été portée par les exploitants de  Baitoul mal, un regroupement dont le sultan Bamoun est le Président du Conseil d’administration ; ceci contre la plateforme CIAC composée de 12 coopératives. Son président Mohammed Toumassi dit Mao a été blessé dans des circonstances qui font encore débat au sein de l’opinion bamoun. Mao jure avoir été ligoté et molesté au palais par le sultan, alors que Ndamoko Mahazou Oumar qui l’y avait amené, dément les propos et indique que SM Nabil Mbombo Njoya a juste « prodigué des conseils … au  bandit de Mao » dit – il. Le président de la plateforme CIAC s’en sortira avec un traumatisme au crâne ; 4 points de suture passés au Centre Médical d’Arrondissement de Mataket – Koutaba.

A côté de cette tentative de monopole sur l’exploitation artisanale de la pouzzolane de Njimbot II, la société Baitoul mal qui a sollicité et obtenu 10 hectares de l’Etat pour la construction d’un hôpital veut étendre sa propriété sur 100 hectares sur les 444 qu’occupait en son temps par la CIAC. Un projet qui ne reçoit pas l’assentiment de la plateforme CIAC et une bonne frange de la population locale. Le maire de la commune de Foumbot, Inoussa Njoya s’est exprimé sur ce sujet qui crée déjà des remous et pourrait se muer en une poudrière si les autorités compétentes n’y prennent pas garde.

Devinfo237.com : Monsieur Maire, comment percevez – vous cette crise entre les exploitants de la carrière de Njimbot II et qui le 22 Janvier 2024, a fait des victimes dans les rangs  des membres de la plateforme CIAC.

Inoussa Njoya : nous sommes tellement étonnés. Nous vivons dans une République et ses lois sont bafouées. Et plus, les gens n’arrivent pas à respecter les règlements qu’ils ont élaborés de commun accord pour faire avancer leur propre quotidien. Nous ne savons plus où nous nous trouvons. Ou nous sommes dans la République ou nous n’y sommes pas.  Quand nous cherchons à comprendre ce qui s’est passé, comment les gens se sont comportés, nous craignons une insécurité, si elle ne s’est pas déjà installée.

Devinfo237.com : et que dire de ces  100 hectares de terre que Baitoul Mal voudrait  s’octroyer, alors que l’Etat ne lui aurait concédé que 10 pour la construction d’un hôpital.

Inoussa Njoya : lorsque nous sommes dans un Etat qui doit associer tout le monde à la gestion. Si je m’en tiens à la loi de 2004, la commune devait quand même être consultée par d’autres administrations, pour qu’on essaie de voir ensemble ce que nous devrions faire. D’ailleurs la commune doit être privilégiée dans cette affaire, par ce qu’il lui revient de faire le plan d’occupation du sol. Ceux qui occupent les 10 hectares ; comment les ont-ils occupés ? Et même si on donne 100 hectares à une seule personne ; est ce que vous pensez que c’est raisonnable ? Une seule personne ! Même pour qu’une société ait 100 hectares, il faut voir sa dimension ou sa taille, au risque de ne pas créer des tensions à cet endroit. Je crois que c’est à la commune qu’on devrait tout restituer, pour assurer un meilleur partage à tous les citoyens de ce pays et à ceux vivant dans la commune de Foumbot en particulier. Mais dire qu’on a donné 100 hectares à une seule personne, c’est inconcevable. Et même, cette société était là pour construire quelque chose qui devait aider les gens et non pour extraire les mines qui sont là.

Devinfo237.com : la commune de Foumbot est assise sur la pouzzolane, c’est – à – dire une importante niche de recettes pour laquelle les particuliers s’étripent.

Inoussa Njoya : nous sommes encore républicains. Nous nous conformons aux lois de la République. En attendant que les textes soient bien élaborés ; peut être le ministre des mines y est déjà afin que les communes jouissent de cette décentralisation, nous disons que les communes, particulièrement celle de Foumbot, ne vivent que de la taxe d’embarquement qui ne déborde pas 3000 frs cfa, même si c’est un camion de 50 tonnes. Pourtant, les conséquences fâcheuses de ces exploitations reviennent toujours à la commune. Après, ce qui doit rester comme environnement détruit ne cessera pas d’être le patrimoine de la commune. Or la commune qui est cette entité bénéficiaire, devrait effectivement  bénéficier de la richesse de ce site pour se donner les moyens de le restaurer.  Malheureusement, elle est mise à l’égard et ne tire que du menu fretin. Nous en profitons pour demander à l’Etat et au ministre des mines de revoir les textes afin que les communes disposant des mines puissent en profiter pour leur développement. Vous voyez les terres de la CIAC, on est en train de les détruire n’importe comment. Cette terre noire en voie de disparition est un patrimoine et une  richesse de la commune de Foumbot. On aura rien gagné de tout cela.

Propos recueillis par Alexis Yangoua

 

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