Fecafoot/ minsep : Paul Biya a- t –il offert le Minsep à Samuel Eto’o ?

Le communiqué de la fecafoot pondu au cœur de la nuit du 30 Mai 2024, a relancé le débat sur l’état d’esprit du président de la République du Cameroun. Est – il vraiment possible qu’il ait instruit verbalement, l’humiliation du ministre des sports et l’éducation physique (Minsep) au profit de Samuel Eto’o Fils ? Selon un communiqué devenu viral, le président de la fecafoot peut désormais transmettre ses très hautes  instructions  au  Minsep.

Sur le plan de la mal gouvernance, pas besoin d’une grosse réflexion pour trouver des failles dans la gestion du régime Biya. Mais, en matière de strict respect des règles administratives, pour ce qui  concerne le Président de la République, Paul Biya est rarement pris en défaut. C’est un félin aussi habile que lors de ses dribbles sur le terrain du jeu de la politique politicienne.

On se souvient, le 31 mars 2014, au terme d’une audition, le ministre des enseignements secondaires, Louis Bapès Bapès de regrettée mémoire, est placé en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui. C’était semble t il à l’insu de son patron, le Président Biya. Quelques  heures après, il est libéré sans autre forme de procès. De sources concordantes à l’époque, le public apprendra que le membre du gouvernement a été libéré sous les injonctions du Président de la République, très courroucé par cette humiliation infligée à un ministre en fonction. Que se passe t – il avec le cas Mouelle Kombi ?

Affaire fecafoot – Minsep

Après le constat fait  par le Président de la République, sur les multiples débâcles des Lions Indomptables, dans son message du 10 février 2024, le ministre des sports et de l’éducation physique va rentre officiel, la composition du staff des lions Indomptables « A » ; des instructions du chef de l’Etat répercutées par le Secrétaire Général de la Présidence de la République ; nous sommes le 2 Avril 2024. Commence la bataille entre la fecafoot et le Minsep.

Rendu le 02 Juin  2024, soit trois jours après la publication d’un autre staff par le président de la fecafoot, les très hautes instructions sus évoquées ne sont pas rapportées. « Sur un plan administratif, un communiqué est une information à la destination d’un public. Il ne saurait être rapporté tant qu’il ne crée pas des droits et des obligations », explique le Pr Alphonse Bernard Amougou Mbarga, Enseignant de droit et de science politique à l’Université de Douala. «  Dans le cas de la nomination du staff technique des Lions Indomptables du Cameroun, le problème est moins dans le ou les communiqué (s) que dans la contractualisation des personnes concernées… C’est moins le communiqué qui doit être rapporté que les contrats signés avec les conséquences de droit qui pourraient s’en suivre. Si l’on part du principe que le communiqué a été rendu public le 02 mai 2024 et que Mark Brys avec tout le staff ont signé des contrats le 08 mai 2024, ils doivent déjà avoir perçu au moins un mois de salaire, ce d’autant plus qu’il a entamé une tournée européenne dès sa signature de contrat», ajoute l’universitaire.

Du côté de la fecafoot, on croit dur comme fer que les très hautes instructions approuvant le premier staff des Lions, n’étaient qu’une pure fabrication soit du SGPR, le ministre Ferdinand Ngoh Ngoh, soit du Minsep, le Pr Narcisse Mouelle Kombi. C’est ce qui justifierait la résistance de Samuel Eto’o Fils dit- on « Fils de Papa Paul Biya ».

Le président de la fecafoot ne se serait  pas arrêté en si bon chemin. En journée du 1er Juin 2024,  Un document,  non authentifié fait le tour des réseaux  sociaux. Il a pour objet « Situation de certains membres de l’Encadrement Technique de la sélection Masculine  (A)». Le président de l’organe faîtière du football camerounais sollicite la mise à disposition par le  Minsep de monsieur Ndtoungou Mpile Martin, apparemment retraité et de David Pagou, respectivement entraineur  adjoint N°1 et N°2. Sauf qu’il se trouve que cette demande sonne comme la répercussion des très hautes instructions du Chef de l’Etat  au Minsep. « Maintenant que les très hautes instructions du Président de la République, du Minsep vers la fecafoot ne semblent pas avoir fonctionnées, c’est la fecafoot qui va désormais les transmettre au Minsep. On peut donc imaginer que les très hautes instructions qui ont commandé la réunion du 30 Mai 2024 au siège de la fecafoot et à l’issue de laquelle un autre staff des Lions a été publié, ont  amenuisé les pouvoirs du Minsep vis-à-vis de la fecafoot », ironise un acteur de la société civile. Jean Robert Wafo y voit  la culture du « trafic d’influence ».

En bref, l’association fecafoot peut depuis le 30 Mai 2024, recevoir directement les très hautes  instructions du PR et les répercuter à son ministre de tutelle, le Minsep. Voilà l’impression que renvoient les dernières actualités de l’affaire fecafoot/ Minsep. Le président Biya est garant de tous les pouvoirs. Si ce document est authentique, il lui est loisible de  créer un ministère de football à la tête duquel Samuel Eto’o trônera, cumulativement avec ses fonctions de président de la fecafoot.

On pourrait donc sous entendre que désormais avec Paul Biya, chaque  icône sera  porteur  de ses très hautes instructions auprès du ministre auquel  est  liée son  activité.

Les conséquences de tout cet  imbroglio.

Tout comme avec les dossiers de Toni Conceiçao et certainement du Coq Sportif, l’Etat du Cameroun pourrait être contraint aux réparations financières.« Les personnes qui ne seront pas concernées au final à travers les ruptures abusives de contrat (Minsep) peuvent saisir la justice pour faire respecter leurs droits. De même les personnes qui pourraient être concernées en cas de revirement de situation (suivant le communiqué du SG de la Fecafoot) ont également la possibilité d’attaquer la Fecafoot pour dol ou mauvaise foi.

À ce niveau, l’attitude des ces différentes personnes concernées (contrats avec le Minsep le 08 avril 2024 ou communiqué du SG de la Fecafoot du 30 mai 2024) sera scrutée dans les jours à venir », analyse le Pr Alphonse Bernard Amougou Mbarga.

© Alexis YANGOUA

 

 

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