Mongbet Ousseni et Njoumenvoui Iliassou ont retrouvé leur famille le 8 Mai 2023, après plus 3 ans dans la geôle de Foumban. Ils ont été mis en liberté par la Cour d’Appel de l’Ouest.
L’affaire avait fait la une des réseaux sociaux et des journaux classiques, chacun selon ses sources et parfois au gré de ses opinions. La vérité était pourtant sous les yeux des principaux acteurs ; malheureusement d’aucuns avaient essayé de voiler les faits pour faire payer à ceux qui auraient osé contrarier leurs intérêts.
Selon les témoignages qui ont résisté à l’usure du temps, nous sommes la 9 Février 2020, jour de l’élection municipale et législative. En mi – journée alors que les électeurs du bureau de vote numéro 93 à l’école publique de Njingouolam dans le village koupa Matapit (commune de Foumban), exerçaient paisiblement leurs droits civiques, un groupe de trois (3) jeunes surgissent sur les lieux d’abord pour voter. Vérification faite, leurs noms de figurent pas sur la liste des électeurs. Ils vont essayer un passage en force et face à l’opposition farouche de quelques électeurs présents, l’un d’eux va brandir un couteau de boucher. Ce dernier est maitrisé; son arme est récupérée et remise au poste de la gendarmerie. Quelques heures plus tard, deux urnes sont saccagées dans les bureaux de vote du lycée de la même localité et les nouvelles se répandent dans toute la région de l’Ouest. L’acte est commis par le groupe dont l’incursion venait d’être repoussée à l’école publique de Njingouolam. Selon nos témoins, Ces jeunes résidant à Foumban et bien connus de tous, tenaient dans leurs sacoches des enveloppes pleines de bulletins de vote du RDPC. La tentative de bourrage des urnes ayant échoué, ils ont opté pour le saccage après avoir molesté le représentant de l’UDC. Pire, Ils arboraient des laissez- passer portant la signature du préfet du Noun d’alors.
Il est environ 17h30 minutes, soit à 30 minutes de la fermeture des bureaux de vote. Alors que la délégation d’Elecam, conduite par le membre du conseil électoral est venue constater les dégâts perpétrés au lycée, ces jeunes de Foumban, en grand renfort, sont de nouveau à l’école publique de Njingouolam, cette fois, bien outillés pour la revanche. Suffisamment informée de leurs mouvements, la population a réajusté sa défense. Ces agents de la fraude vont faire fi de l’ambiance surchauffée et vont foncer dans le bureau de vote. Suivra une bagarre générale à l’issue de laquelle on comptera deux morts du côté des « malfrats » (c’est ainsi qu’ils sont désormais considérés) et plusieurs blessés, aussi dans la population. Une situation bien regrettable.
Le 12 Mars 2020, Mongbet Ousseni et son petit cadet NjoumeNvoui Iliassou, respectivement mandataires de l’UDC dans les bureaux de vote de Koukedi et de l’EP Centre au moment des faits, sont appréhendés par les hommes en tenue, en exercice à Foumban. Deux autres sont aussi happés. Le 05 Septembre 2021, les deux derniers sont libérés par le tribunal de Foumban à l’issue d’un procès dont la sentence est douloureuse pour Mongbet Ousseni et son frère, ainsi que pour leurs familles biologique et politique. Ils ont écopé d’une condamnation à vie pour «meurtre, apologie du meurtre, violences en matière électorale, séquestration en coaction». Une situation qui aurait précipité leur maman dans l’au-delà. Difficile pour la génitrice de savoir que ses enfants finiront le reste de leurs vies au fond de la prison pour les faits dont ils ne sont ni acteurs, encore moins complices. Madame le Président National de l’UDC va aussitôt saisir la Cour d’Appel de l’Ouest.
Le 8 Mai 2023, soit 1 an 7 mois de procès, les deux hommes sont purement et simplement libérés par les juges. « Nous remercions la Cour d’Appel de Bafoussam, nous remercions le Président de la République. Nous remercions nos camarades de l’UDC, tous ses élus qui durant ces 3 années nous ont assistés chaque jour. Une reconnaissance particulière à la magnifique Présidente Nationale, L’honorable Patricia Ndam Njoya, cette dame de cœur qui non seulement s’est occupée de nous, mais aussi de nos petites familles. Nous demandons aux autres de nous rejoindre dans l’UDC, ce parti qui connait la valeur de l’Homme et quand tu as un problème, il ne te lâche pas » a déclaré l’aîné des libérés qui, aussitôt sortis sont allés adresser leurs reconnaissances à Mme le Maire de Foumban et Président National du parti.
«Par cet acte historique, de la Cour d’Appel de Bafoussam, Je viens pour remercier et féliciter tous ceux et celles qui ont manifesté leur solidarité agissante, soutenant ainsi moralement pendant trois ans, ces deux frères durant leur détention sévère pour des motivations égoïstes…Nous saluons le Triomphe de la Vérité, de la Justice, et souhaitons au nom des populations, un agréable retour à ces deux citoyens, désormais entièrement libres… » a indiqué Madame le Maire de Foumban et Président National de l’UDC dans son propos de circonstance, après qu’elle ait réitéré à l’intention des décideurs, les propositions de solution du parti, aux causes politiques qui ont produit et pourraient encore produire ici ou ailleurs, des situations malheureuses à l’instar de celle de 9 Février 2020 à Koupa Matapit.
Un message de sensibilisation a été envoyé à ceux des jeunes camerounais qui continuent d’être tenus par des élites politiques réfractaires aux jeux démocratiques.
© Alexis YANGOUA