Noun : comprendre le combat des délégués du Noun au Conseil Régional de l’Ouest.

Des propos, commentaires et mêmes des agissements entendus et vus, témoignent à suffire l’agacement de certains d’ici et du Noun, lorsqu’ils écoutent les revendications des délégués conseillers régionaux du Noun, au sujet du choix des projets devant être financés par le budget de l’institution décentralisée. Leurs décisions s’appuient sur les atouts reconnus de ce département qui malheureusement reste une mine inexploitée, du moins n’apporte pas encore la plus value escomptée. Il s’agit de la culture, de l’art et du tourisme. Pas que la santé, l’éducation, l’eau et l’électricité ne sont pas une préoccupation première. Loin s’en faut. Ce pan est déjà en parti assurée par les communes, aussi grâce aux ressources transférées. Bien sûr que le Conseil Régional (CR) assume les responsabilités à un degré plus élevé ; les enseignements secondaires pour ce qui concerne l’éducation.

L’attractivité du Noun est l’objectif recherché par ses élus. Élargir le champ culturel, artistique et touristique du département au-delà du palais royal et faire de chaque artisan ou groupe d’artisans, un point d’attraction et éventuellement une opportunité. C’est ici qu’il faut situer le projet de « Construction, équipement de certains sites touristiques dans le département du Noun » financé par le Conseil régional de l’Ouest dans son exercice 2021 et qui se décline à l’édification des points d’information touristique dans les 9 arrondissements du Noun, à l’aménagement de certains sites touristiques et historiques dans le Noun (L’aménagement du lac Mfù du Mont Mbapit à Baïgom par Foumbot, Le Foyer de 3 pierres à Koupa-Menké Koutaba, La grotte de Lah Lah à Massangam, L’aménagement du site Historique (le cour d’eau de Mechî ) de Malantouen. Les autres arrondissements qui disposent des sites aussi importants, seront à coup sûr inscrits dans la 2ème phase. L’idée étant d’ouvrir le riche patrimoine du Noun profond aux visiteurs et réduire par la même occasion, l’ombre de  Foumban sur d’autres arrondissements.

Le tourisme est une industrie rentable à laquelle toutes les collectivités territoriales décentralisées ont souscrit. Mais, pour y arriver, les bases doivent être posées et cela exige une bonne dose de courage non seulement pour y mettre de l’argent, mais également pour pouvoir affronter ceux des citoyens qui estimeront qu’on aurait pu allouer ces moyens à l’éducation ou la santé. Le Conseil Régional y attache un intérêt particulier. C’est ce qui justifie l’annexion de l’Office du Tourisme de l’Ouest à sa stratégie opérationnelle. D’ailleurs, son Directeur est en visite de prospection à Bordeaux en France. « On aurait pu investir cet argent dans l’éducation, l’électrification et la santé », diront ceux qui ont une idée étriquée de cette volonté d’investir dans la promotion du tourisme. Les projets avancés par certains pourfendeurs des actions des conseillers régionaux délégués du Noun sont certes très importants, mais certains acteurs à la vision limitée, en ont fait un élément du populisme au service de leurs ambitions politiciennes.

L’équipe conduite par l’honorable Tomaïno Ndam Njoya a fait des questions environnementales et  touristiques une passion et une conviction, par ce que ces richesses disséminées à travers  le Noun et non seulement à Foumban, doivent sortir du boisseau pour s’illustrer comme niche de recettes, partant, l’un des piliers majeurs de son développement.

Le projet de construction d’un complexe sportif à Foumban, sollicité par les délégués du Noun, semble avoir donné des urticaires à certains fils Bamoun. Pourtant, ceux de la Mifi en ont profité du Conseil Régional ; Les travaux sont d’ailleurs en voie de finition. Pourquoi vouloir refuser ce cadre d’éclosion de talents à la jeunesse du Noun ? En quoi serait – elle moins apte aux sports que leurs camarades de la Mifi ? Dans le cadre de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de Football au pays, l’ouest de la rive droite du Noun avait bénéficié d’infrastructures évaluées à plus 100 milliards F cfa (C2D, MINHDU, Plan d’urgence…). Si le département du Noun (55, 34 % de l’Ouest en terme de superficie) avec sa sommité politique et footballistique d’alors, avait pu ‘’chiper’’ seulement 200 millions F cfa de ce montant, ce complexe sportif et bien infrastructures auraient pu sortir des terres. En quoi ceux qui se battent pour que le département de Nchare Yen ait une part considérable du gâteau « dotation générale de la décentralisation » seraient – ils responsables de cette négligence  qui a laissé couler des milliards f cfa sous les pieds des Bamoun ? Pourquoi cette  raillerie constante des certains fils et filles du Roi Njoya sur le combat juste des délégués conseillers régionaux du Noun ? En guise de rappel.

La superficie de l’arrondissement de Massangam est de 2 209 Km2 contre 1 170 Km2 pour les départements de la Mifi(401), du  Koung – Khi (352) et des Hauts Plateaux (414) réunis. Selon le partage de la dotation par le CR, chacun des départements reçoit une enveloppe de 150 millions f cfa. Par la même répartition équitable, Massangam s’en tirera avec 16 millions f cfa, par ce qu’appartenant à un département qui compte 9 arrondissements. Même s’il faut y apporter un bémol du fait du critère basé aussi sur le nombre d’habitants, le Noun est en droit d’intensifier sa réclamation. Ce débat permanent remet au goût du jour, une autre revendication longtemps portée  par le Dr Adamou Ndam Njoya et battue en son temps en brèche par ceux qui sont aujourd’hui à la base d’une certaine polémique. Alors que les élus UDC sollicitent l’érection du Noun soit en une région, soit en plusieurs départements, ceux – là plaidaient pour une communauté urbaine de Foumban; question d’avoir un super maire RDPC nommé (à l’époque) au – dessus des maires d’arrondissement UDC. La « région du Noun » aurait reçu ses 3 milliards de dotation que le problème ne se serait plus posé avec la même tonalité.

Parler des délégués de l’UDC qui seraient « en voie de massacrer le Noun » relève d’une exagération qui puise ses sources dans la bataille politicienne. On entend aussi des cours sur les « projets  maturés ». Cinq (5) magistrats municipaux font partie des 15 délégués (2 décédés) CR du Noun. C’est encore excessif de laisser croire que leurs mémoires perdraient toutes ces notions basiques de structuration d’un projet, chaque fois qu’ils traversent le pont du Noun pour Bafoussam, et les régénèrent une fois qu’ils sont sur la rive gauche.

En guise de rappel, le projet de réhabilitation des routes régionales Maki2 – Mantoum –   Massangam – Maladen – Foumbot de 123 Km et bientôt celui  de Foumban – Massassa – Malantouen, sont le fruit d’une longue démarche menée par l’honorable Tomaïno Ndam Njoya alors parlementaire. Le maire de Malantouen Ibrahim Ndapeyouene, ses camarades et quelques fils bamoun qui s’y sont joints, réussiront plus tard à convaincre le ministre des travaux publics sur la portée économique de cette « BOUCLE DU NOUN ». Au vu de ce qui précède, qui serait véritablement « en voie de massacrer le Noun », si tentative de massacre, il en existe. Toutes les forces positives sont salutaires pour le développement du Noun, ce département « région », encore à la traine du point de vue infrastructure, par rapport aux autres unités administratives situées sur la rive droite du fleuve éponyme.

© Alexis YANGOUA

 

 

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