Au cours de l’inauguration de l’usine modulaire et semi-autonome de tri des déchets, beaucoup de visiteurs et mêmes certains invités ont voulu en savoir sur la technique employée pour maitriser les particules malodorantes. La phase du déjeuner trivialement appelée le « onzième point » a eu lieu sur le même site, sans que les convives ne soient indisposés. Une école jouxte l’unité. Son installation avait d’ailleurs soulevé quelques protestations. Le Professeur Emile Temgoua explique. Il est 1er Adjoint au maire de la commune de Dschang et expert en la matière.
« Le risque zéro n’existe pas. Mais, vous allez vous rendre compte que nous tous, populations de Dschang, élites, élus de la région, ministre et ambassadeur ont passé la journée sur ce site avec nous. Et à ma connaissance, personne n’a eu à se boucher les narines. Cette proximité est malheureusement existante, mais les activités de gestion des déchets telles que faites au niveau de la plateforme, mettent en avant le traitement aérobique. Je mets en avant, le tri préalable pour qu’on ne dépose à cet endroit de compostage que ce qui est biodégradable et qui très vite, se dégrade au bout de 4 jours en interne et une semaine pour l’ensemble du tas. Ces mécanismes qui sont déployés, sont faits pour que l’activité n’émette pas des odeurs et ne sentent pas. On peut dire qu’il y a des herbivores qui rôdent autour, on voit des poules, mais en termes de micro organismes qui vont flotter dans l’air, on ne peut en avoir particulièrement que dans d’autres endroits. Si vous prenez votre matière organique dégradable et que vous mettez sous des conditions d’oxydation, vous avez très vite une transformation de ce carbone linéaire qui logiquement exposé, pouvait se minéraliser pour donner les effets de serre, rentre dans les noyaux, dans les aromes. C’est – dire des formules acidiques qui permettent plutôt que ce soit stocké dans le sol et pour longtemps. Dans les déchets, il y a pleine d’autres choses que ce qui est biodégradable. Ce qui ne peut pas être valorisé est très vite enfoui derrière, ce qu’on appelle la décharge. A un temps donné, on recouvre ça de la terre. Ce qui est dégradable, on le tri très facilement et on le met en compostage. En résumé, le mécanisme de compostage aérobie est un procédé validé à l’international qui nous permettre de produire l’amendement organique qui fertilise le sol pour longtemps, mais qui aussi sécurise le carbone contre les changements climatiques. D’où l’appellation de mécanisme de développement propre. Ce procédé validé est fait avec un process qui émet très peu d’odeur. Le traitement aérobique veut dire qu’il faut au moins 5% d’oxygène pour que le compostage se fasse. En l’absence de l’oxygène, le mécanisme est plus compliqué. Il va émettre un gaz que tout le monde craint qui s’appelle le méthane».
Propos recueillis par Alexis YANGOUA
