Maire de la Commune de Foumban depuis le double scrutin du 9 Février 2020, l’honorable Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya est restée dans la continuité de la dynamique initiée par Dr Adamou Ndam Njoya, bien avant la création de l’Union Démocratique du Cameroun(UDC).
Depuis le 22 Décembre 2020, jour de la tenue de la session de plein droit en vue de l’élection des membres de l’exécutif régional, l’honorable Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya figure parmi les personnalités qui tiennent l’actualité nationale. D’abord, le refus des conseillers régionaux de l’UDC dont elle est le leader, d’intégrer le bureau de exécutif régional de l’Ouest et claquer la porte de la session par la suite, alors que le parti de la houe est l’unique opposition au sein de l’organe délibérant. En octroyant le poste de 2ème Secrétaire à l’UDC et en attribuant la Vice – Présidence à SM Ibrahim Mongbet, chef de Njinka – Foumban, le RDPC a voulu à la fois voiler la démocrature et ajouter une flèche à l’arsenal guerrier de son patron régional contre son cauchemar local. En effet, la désignation de Mongbet Ibrahim comme chef de 2ème degré avait été opérée dans des conditions très troubles, avec à la manœuvre, le sultan SM Ibrahim Mbombo Njoya.
Cet acte de révolte de l’honorable Patricia Ndam Njoya et ses camarades conseillers régionaux avaient alors fait de la session de plein de l’Ouest, la plus suivie et débattue aussi bien dans les médias que dans les chaumières. « Par-dessus tout, c’est un acte héroïque et historique que vient de poser Mme Ndam Njoya » avait laissé entendre un acteur proche du parti au pouvoir. Aussitôt, certains boycotteurs du 9 Févier ont vite fait d’y trouver matière à justifier leur position, alors que les caciques du pouvoir, aussi bien militants que sympathisants ont minimisé l’acte des élus UDC, estimant qu’il n’était pas de nature à bloquer le processus d’élection du bureau. Dans l’interview accordée à la presse, l’honorable Hermine Patricia Ndam Njoya et ses camarades n’expriment le moindre regret d’avoir pris part au double scrutin du 9 Février 2020 ; bien contraire, ils pensent y avoir tiré quelques éléments devant leur permettre d’exiger l’érection du Noun en région, à défaut de le fragmenter en plusieurs départements. En outre, leur retrait des travaux de la session de plein droit n’avait pas pour objectif d’entraver l’élection, le quorum étant favorable au RDPC : 53 conseillers régionaux et 17 chefs traditionnels, tous militants du parti au pouvoir même s’ils relèvent de la catégorie du commandement traditionnel. En qualité d’élus de mission selon leur slogan, Il s’agirait tout simplement une manière de dénoncer une pratique dont ils sont victimes et d’inviter les électeurs de base à en prendre acte. Leurs électeurs n’auraient pas compris l’acceptation du strapontin à l’exécutif régional. Mais, l’UDC aura réussi à imposer même sans le vouloir, une trêve des travaux du conseil régional, de près de 3 heures d’horloge sans être majoritaire. L’histoire du tout premier conseil régional ne se contera pas sans cette séquence. C’est aussi un signal adressé aux autres membres dudit conseil régional. Cette minorité UDC jouera le rôle de sentinelle et tant mieux pour les citoyens de l’Ouest.
En date du 24 Décembre 2020, soit deux jours après l’élection du bureau de l’exécutif régional, accusant réception d’une note d’information du Sultan au maire de la commune de Foumban, l’édile de la cité des arts répond au « Fon » des bamouns. Dans sa correspondance, l’honorable Hermine Patricia Ndam Njoya indique son intention de détruire la porte d’entrée réhabilitée en marge de la loi. La détermination du chef de l’exécutif de la commune de Foumban se confirme dans une lettre d’information adressée au président de la cour d’appel de l’Ouest.
Au centre des deux événements, le Sultan roi ou Fon des bamouns, SM Ibrahim Mbombo Njoya. L’un des piliers du régime. Ainsi, on peut comprendre le mutisme des associations de défense des droits de la femme, notamment celle engagée dans le jeu politique. Les universitaires aux circonvolutions très fertiles au moindre couac politique, sont aussi calmes que des carpes, s’ils n’ont pas opté pour des généralités question, d’éviter de situer les responsabilités. Comme on dirait « appeler le chien par son nom ». Pourquoi ont-ils peurs de s’intéresser à cette affaire qui, chaque jour prend des proportions pouvant déboucher sur l’irréparable ? Comme dans toute entreprise humaine, Madame le maire de Foumban pourrait avoir des faiblesses et des élans reprochables. Justifient-ils cet abandon dans un combat à tout point vue courageux et noble ? Le recadrage du pouvoir traditionnel à la lumière du décret de 1977 et au respect des valeurs traditionnelles telles qu’instituées par la constitution, la cohabitation saine entre les chefferies et les entités décentralisées auxquelles elles appartiennent, la révision de la notion de patriarcat, la forte implication des garants de la tradition dans le jeu politique, sont entre autres mobiles qui guident le combat de Madame le Maire de la commune de Foumban. Son engagement ne s’adresse pas au seul peuple du Noun. Si ce combat est comparable à la charité bien ordonnée qu’elle offrirait au peuple camerounais, pourquoi ne pas accepter que son département et Foumban en soient les premiers bénéficiaires ? Clamer à tout vent que Madame Ndam Njoya a axé la lutte politique de l’UDC sur le Noun et Foumban est une fuite en avant. Et puis, n’est-il pas légitime pour chaque parti politique de défendre son fief électoral ?
Pour ce qui concerne la démolition de la porte d’entrée de Foumban, même si madame le maire n’y parvient pas par abdication ou par influence d’éventuelles forces, ce bras de fer est une alerte par rapport aux obstacles qui jonchent le parcours vers l’urbanisation et la modernisation de la ville de Foumban, l’une des priorités de l’édile de Foumban. L’un des écueils sera la démolition de cette loi très respectée dans le Noun qui stipule « Toutes les terres appartiennent au Roi ». Elle est appliquée sur toute l’étendue du département avec des conséquences parfois fâcheuses. Ce qui a d’ailleurs fait réagir Saïd Idrissa, le Sous préfet de l’arrondissement de Malantouen face aux conseillers municipaux « Dites aux chefs que lorsqu’ils vendent des terres en désordre, qu’ils ne viennent plus m’embêter. D’ailleurs, ne m’appelez plus chef de terre, je ne suis propriété d’aucune terre ici. En ce qui me concerne, Je ne voudrais plus entendre cette appellation ».
(c) Alexis YANGOUA