« NOTES RELATIVES A QUELQUES RAPPELS, CE JOUR, 12 FEVRIER 2021
A SA MAJESTE FON PA’MOM, SENATEUR,
SUITE A SA DERNIERE CORRESPONDANCE DU 8 FEVRIER 2021
QU’IL ADRESSE A MADAME LE MAIRE DE LA COMMUNE DE FOUMBAN
C’est la troisième correspondance que je reçois de Sa Majesté, un an après notre élection à la tête de l’Exécutif Municipal :
– Lettre Numéro 1 du 30 Novembre 2020
Objet : Incendie de la Porte d’entrée de Foumban
– Lettre Numéro 2 du 21 Décembre 2020
Objet : Cérémonie traditionnelle d’inauguration de la Porte des tranchées de Foumban réhabilitée.
– Lettre Numéro 3 du 8 Février 2021
Objet : Inauguration de la Porte des tranchées
Toutes ont curieusement un point commun : la Porte d’Entrée de Foumban…
Invraisemblablement, aucune autre « activité », hormis celle-là, ne nous a « rassemblé ». A chaque fois, cependant, comme il se doit, j’ai pris le soin de lui répondre. Cette fois, en guise de réponse, il m’a semblé judicieux de juste rappeler à Sa Majesté, les points pertinents depuis le début de cette Affaire, ayant trait à l’Ordre Public.
En passant, j’ai noté comme une volonté de « détournement » de la dénomination: Porte d’Entrée de Foumban, (Voir Objet Lettre N1) vers l’appellation « Porte des tranchées »…
Allez chercher les mobiles…
1ère Phrase de la lettre de Sa Majesté : la date de l’Incendie a changé !
J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que les travaux de reconstruction de la porte des tranchées (nhut-nsem), que nous avons entrepris suite à l’incendie qui l’a consumé DANS LA NUIT DU 28 AU 29 NOVEMBRE 2020, sont achevés.
Pour me convaincre, de ce qu’il m’a semblé d’emblée de jeu, comme une erreur de date, j’ai dû consulter un calendrier…Il ressortait que, c’est bien plutôt DANS LA NUIT DU DIMANCHE 29 NOVEMBRE 2020, vers 22H30, que l’Incendie a été signalée, à la Porte d’Entrée. …
POUR UN ÉVÈNEMENT REMONTANT À PEINE À IL Y A DEUX MOIS, VOILÀ QUE LA DATE DES FAITS A DÉJÀ… « GLISSÉ ».
Que penser donc des « Discours » quasi monopolisés soutenus, qui veulent retracer nos traditions plusieurs fois séculaires ? Surtout que, l’impression qui se dégage c’est, qu’à dessein, elles sont enfouies dans des espèces de paniers abyssaux, d’où elles ne sont extirpées qu’au gré des intérêts de l’heure…
Tenez par exemple, dans sa première correspondance au Maire, Sa Majesté situe l’origine de la Porte d’Entrée « vers 1750 », avec le Roi MBOUOMBOUO, 11ème de la Dynastie, présenté comme l’initiateur et des tranchées, et de la Porte…
Nos reconnaissances éternelles au Dr Adamou NDAM NJOYA, pour nous avoir tôt, enseigné, quant au Nouveau Contrat Social indispensable, entre les Acteurs des Traditions dans la République et face à la Démocratie ; Et, de ce que, chaque personne, et toutes les populations sont les premières gardiennes de leurs traditions.
C’est dire qu’aujourd’hui, être « dépositaire » ou « gardien » des traditions revêt avant tout un caractère emblématique, métaphorique ou spirituel, pour ceux qui l’acceptent ou en sont capables…
La responsabilité de nos Patrimoines nous incombant tous, afin de discipliner les vocations à tronquer les faits que nous avons relevées ci-haut, nous nous devons de nécessairement passer par des Conférences Scientifiques pour harmoniser le discours de notre histoire.
2ème Phrase de la lettre de Sa Majesté :
Nous procéderons à une cérémonie traditionnelle d’inauguration de ce haut lieu de mémoire, bien culturel matériel et immatériel du peuple Bamoum, le Dimanche 14 Février 2021 à 11heures.
Les expressions sur lesquelles nous nous attarderons sont :
– Cérémonie traditionnelle (a)
– Haut lieu de Mémoire (b)
– Bien culturel matériels et immatériel du peuple Bamoun (c)
- (a) Cérémonie Traditionnelle
« Tout » ce qui veut se réclamer de TRADITIONNEL au Cameroun, doit s’inscrire dans le respect de La Constitution, Loi Fondamentale qui affirme en son Article Premier Alinéa 2
La République du Cameroun reconnaît et protège les valeurs traditionnelles conformes aux principes démocratiques, aux droits de l’homme et à la loi.
Dans le cas de l’espèce hélas, depuis l’Incendie et la manifestation de « cette tradition » incarnée par Sa Majesté, et en toute objectivité, et les principes démocratiques, et les droits de l’homme, surtout la loi, ont subi les coups les plus durs, les germes de la division s’accentuant.
EXEMPLE 1 :
Pour ne revenir que sur ma propre expérience, en tant que Maire, dès le 30 Novembre, après avoir passé une nuit blanche à la Porte d’Entrée, j’ai été littéralement attaquée sur le chemin de la Mairie, par la Procession traditionnelle, à la tête de laquelle, Sa Majesté.
Au volant de ma voiture, je descendais la rue, quand je me suis retrouvée nez à nez avec une foule de personnes, remontant l’Axe Principal, occupant toute la route et les trottoirs. Évidemment j’ai stoppé net. Pour attendre que la voie se dégage. Apparemment, c’était un lèse-majesté :
– Par comment elle se retrouve là ?
C’est le chemin que j’emprunte pour aller à la Mairie !
– Elle ne pouvait pas se garer sur le côté ?
La Voie publique/Chaussée est pour tout le monde et plus pour les automobiles. Ce sont les piétons qui doivent aller sur le côté. Et s’il s’agit d’une Manifestation publique, le Maire que je suis devrait en être informée, pour que des dispositions soient prises…
Il ne reste pas moins que le Cortège s’est montré sous un visage violent, agressif.
J’ai été maltraitée.
EXEMPLE 2 :
Tout ce qui s’est passé le 2 Décembre 2020; Je ne reviens pas dessus ici ; les détails et les images sont là, des plus évocateurs…Tentative d’homicide ; destruction de mon véhicule… provocation de la foule par une « Bande violente » autour de Sa Majesté ;
EXEMPLE 3 :
Discours haineux à travers les réseaux sociaux de la part des adeptes et défenseurs des Traditions…
EXEMPLE 4 :
Du fait des plaintes des riverains, le Maire à travers un Communiqué s’est résolue à dénoncer d’espèces de scènes et « pratiques » choquantes voire effrayantes se déroulant à la Porte d’Entrée, surtout nuitamment, ainsi que le non-respect de l’espace public par des barricades et abris y érigés sur l’emprise publique.
A RETENIR DES RITES ET DES TRADITIONS
En plus de ce qu’ils se doivent d’être, conformes aux principes démocratiques, aux droits de l’homme et à la loi, le Contrat Républicain l’emportant, c’est volontairement que chacun va choisir d’adhérer à ces rites et traditions, qui ne sauraient s’imposer à tout le monde ; et donc, ne sont pas revêtus d’un caractère contraignant à l’instar des lois. Toutes les populations vivant à Foumban, Bamoun ou non, n’étaient nullement obligées de subir ni ces « pratiques », ni des « rites » dans un Espace Public.
Aussi, un travail de recensement de nos valeurs traditionnelles par nous-mêmes, nous permettrait de sortir les pratiques coutumières qui ne respectent pas les droits de l’homme, les principes démocratiques, la Loi, et qui ont leur place dans la poubelle !
- (b) Haut lieu de Mémoire
Sans trop vouloir se demander pourquoi un tel « regain » d’intérêt porté par Sa Majesté à la Porte d’Entrée, les autres « Hauts lieux de Mémoire »/Sites naturels et historiques uniques pullulant à Foumban et dans le Noun…
Désormais, hélas, tristement célèbre, la Porte d’Entrée de Foumban devient le Symbole d’une tentative misérable de retour à la Tyrannie Monarchique Destructrice d’un temps révolu, porteur des germes de la division et de haine.
Pour le Devoir de Mémoire, nous avons tenu à informer Sa Majesté de ce que, une Délibération du Conseil Municipal vient pour restaurer l’entorse portée à la République à cet endroit. Tout ce qui s’est passé sera consigné et conté, et, la Place inscrite dans le Tour Guidé de la Ville.
- (c) Bien culturel matériels et immatériel du peuple Bamoun.
Des terminologies « Monument Historique », « Symbole Protecteur » « Patrimoine Culturel » utilisées dans sa Lettre N1, Sa Majesté en est arrivé à user régulièrement de l’expression « bien culturel matériel et immatériel».
En nous réjouissant de l’appropriation par un grand nombre, désormais, de la Loi N2013/003 du 18 Avril 2013, régissant le Patrimoine Culturel au Cameroun, ce qui n’était pas le cas, quand cette Affaire a éclaté, il reste qu’une Loi est Générale, et ne saurait être interprétée différemment.
Qu’il s’agisse de :
– L’initiative d’inscription à la reconnaissance d’un bien comme appartenant au patrimoine culturel,
– La reconnaissance
– La propriété du patrimoine culturel,
– La valorisation de la promotion à travers la réhabilitation ou la restauration des biens culturels…
La responsabilité revient :
- Au ministre chargé du patrimoine culturel ;
- Aux chefs des exécutifs des collectivités territoriales décentralisées ; En gardant à l’esprit que dans le cadre du Code General des CDT la Chefferie Traditionnelle est admise à émettre un avis conforme sur certaines questions à l’instar de celle qui nous préoccupe,
- Au propriétaire du bien
Sont admis dans les conditions fixées par la règlementation, le concours éventuel du secteur privé et de la société civile.
Sa Majesté peut donc aisément se reconnaitre par rapport à la catégorie à laquelle il appartient.
De par tout son parcours et son expérience dans l’Administration:
Peut-on croire qu’il ignore le Protocole qui lui est dû et qu’il doit aux autres autorités en leurs qualités ?
SA MAJESTÉ COMPREND-IL QU’IL POSE UN PROBLÈME DE « PROTOCOLE » EMBARRASSANT ?
Ainsi avons-nous cru devoir revenir sur les points ci-après :
1- Les dernières restaurations de la Porte d’Entrée de Foumban avaient été assurées par le Dr Adamou NDAM NJOYA, alors Maire de 1996 à 2020 ; et, avant lui, Sa Majesté Njimoluh Seidou, dans ses fonctions de Maire, qu’il assumait avec sa qualité de Fon Pa’Mom;
2- Le Décret N77/245 du 15 Juillet 1977 Portant Organisation des Chefferies Traditionnelles, en son Chapitre III défini les Attributions et Avantages attachés aux fonctions de Chef Traditionnel.
3- Toute construction même privée, obéit au Règlement d’Urbanisme, à la Loi de 2004/03 du 21 Avril 2004 Régissant l’Urbanisme au Cameroun, Articles 107-113 ; Plus encore : tout choix décoratif, ornemental, architectural applicables aux espaces publics, obéissent à une démarche particulière dont la plus commune, est, participative.
4- N’ayant pas cru devoir obtempérer à la Mise en Demeure que la Mairie a servi à Sa Majesté, « ses » travaux, ainsi que toutes les occupations des emprises publiques constatées sont définitivement exposés à la démolition, considérant tout ce qui précède.
5- Enfin, et plus grave, Sa Majesté ayant ordonné à son « armée » de porter atteinte à la vie du Maire que je suis, et à celle de mes proches, le 2 Décembre 2020 dernier, aux yeux de tous : les Autorités Compétentes de notre Pays et la Justice en ont été saisies ; non seulement pour cette tentative d’homicide, mais aussi, pour cette imposture et déni d’État de droit qui commencent à s’apparenter à une sorte d’amnésie préoccupante, dangereuse : comment comprendre ces correspondances que Sa Majesté continue à me faire tenir, nonobstant la situation compromettant la tranquillité publique à Foumban voire dans le Noun ?
Ces Notes, pour, éclairer davantage ceux qui s’intéressent de près à ce qui se passe.
Ces Notes pour qu’un jour, chacun puisse établir sa part de responsabilité ».