SDF – Renouvellements de la base : L’opération est coincée entre le marteau de l’inertie et l’enclume du conservatisme béat.

Un an bientôt  que l’opération de renouvellement des bureaux de la base a été lancée. On fait  du surplace.

Elle  avait  été initiée bien longtemps avant  celles de  l’UDC et du  MRC ; légèrement peu après le Rdpc. Après des mois, rare sont les Circonscriptions électorales CE (du ressort des arrondissements) et coordinations (départemental) qui ont déjà élu leurs bureaux. Sur le plan régional, les anciens bureaux semblent bien ménager leur mandat expiré depuis des mois. D’ailleurs, tant que les structures inférieures n’ont pas bouclé leurs renouvellements, point besoin de parler de la région.

En réalité, la machine longtemps grippée par certains caciques victimes du syndrome de «  militants de la première heure », ne parvient pas à démarrer. Les coordonnateurs régionaux avaient été pourtant désignés par le chairman Ni John Fru Ndi,  à travers le Comité National Exécutif (NEC) et face à certaines incompréhensions, la nouvelle secrétaire générale  avait pris quelques dispositions pour accélérer les opérations. Hormis  l’honorable Nintcheu qui n’avait pas assuré sa mission dans la région du Nord , presque tous les coordinateurs se sont effectivement déployés dans leurs régions respectives. D’ailleurs, pour n’avoir pas assuré cette tâche, l’actuel régional SDF du Littoral a été  exclu  de toute compétition électorale en interne.

Malheureusement, sur le terrain deux facteurs bloquants sont observés. Dans la région de l’ouest, c’est un silence quasi plat. Pour l’heure seules les CE de Bafoussam 1er et 2èmefonctionnement  chacune avec un bureau nouvellement élu. Quelques cellules avaient été renouvelées et créées dans le département du Noun; pas plus.  Selon un communiqué du PCE sortant de Mbouda, sa structure devra connaître son nouveau bureau à l’issue du  comité exécutif du 16 Octobre 2022. Les autres départements sont dans un calme de cimetière.

Si à l’Ouest, sa région de naissance, le groupe de 27 (G27) a opté pour une attitude plus ou moins sibylline, il constitue  par contre un élément à la fois dérangeant et intelligent dans le centre et le Littoral. Dans ces deux parties du pays, quelques membres de cette faction,  principalement fidèles à l’honorable  Nintcheu agissent tels des bâtons dans la roue des  coordinateurs en charge des opérations. Il y a quelques semaines encore,  la CE de Mbanga a été le champ d’une forte  rivalité entre deux groupes de militants. Irené Tedjouteu, le turbulent  PCE sortant perdait la bataille face à Madame Winifred, avant même le premier coup de canon. Quelques jours plus tard et par  voie des  réseaux sociaux,  sa démission est publiée sur page facebook, en même temps que sa nomination comme coordonateur du  parti politique APAR,  dans le  département du  Moungo. L’un de ses anciens camarades fera savoir que « Célestin Djamen (PN de APAR) a péché du poisson pourri ». Soit !

Des batailles similaires sont observées dans plusieurs structures du SDF littoral .  Quelques fois  dans le Centre. Une situation qu’on aurait pu assimiler à de la vitalité si elle n’était pas de nature à faire disparaitre un parti politique dont l’apport dans la démocratisation du Cameroun est reconnu de tous. Face à ces différends  entres les uns et  l’inertie  caractérisée des  autres,  on observe  un mutisme de la hiérarchie du parti, bien que le NEC ait fixé la fin des renouvellements au mois de décembre 2022. Pire, les coordonnateurs régionaux semblent  médusés et  en panne d’initiatives. Aucune réunion pour évaluer leur mission. Pourtant, dire que le SDF est en difficulté est une lapalissade.

Quelque chose doit être faite et le plus tôt possible, si le SDF veut échapper à la trajectoire du Parti Socialiste français qui, malgré le sauvetage de NUPES (Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale) de Jean – Luc Mélenchon,  ne parvient  toujours pas à se repositionner sur la scène.  Alors qu’on attendait sa mutation pour une adaptation à  la nouvelle France, le PS s’était englué dans des querelles  internes.  Des luttes de courants  et de personnes  qui  ont  fini par ruiner les bases du parti et l’ont abandonné dans un état végétatif.

Effectivement, le Social Democratic Front a besoin d’un nouveau leadership à même d’expliquer, d’imposer et d’impulser  la praxis de la social – démocratie dont il se réclame. Le temps ne l’attendra pas, le congrès électif de 2023 doit être organisé  à date,  si le SDF   veut être écouté  dans  la bataille de 2025. Et pour y parvenir, c’est maintenant que les délégués doivent être connus. Selon leurs statuts qui font du Président National, le candidat à l’élection présidentielle, le RDPC, le MRC et l’UDC savent qui portera leur fanion à scrutin . Bien sûr au SDF, le candidat est élu dès la convocation du corps électoral ; mais un congrès électif au début  de l’année 2023, offrira une lisibilité et la possibilité de choisir un candidat  de taille.

© Alexis YANGOUA.

 

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