Élections sénatoriales de 2023 : Les partis d’opposition y participeront – ils ?

L’idée  d’une coalition est débattue par de nombreux citoyens et  les avis divergent.

Compte tenu de la composition du collège électoral des sénatoriales dont la convocation pourrait intervenir à la fin de mois de janvier en cours, seule la région de l’Adamaoua avait la chance de pouvoir échapper à l’escarcelle du RDPC . Malheureusement, les démissions et migrations enregistrées dans les rangs de l’UNDP, pourraient jouer en faveur du parti de Paul Biya. Et du coup, sauf l’effet de 2013, le RDPC s’adjugera des 70 sièges des sénateurs élus. Quant  aux 30 nommés, le Président de la République les disposera selon son pouvoir discrétionnaire. Comme par le passé, ces sièges seront dispatchés en don et gratification à ses amis et fidèles, pour la plupart retraités.

L’Hypothèse d’une participation de l’opposition

Elle doit participer à ces élections sénatoriales même avec une chance quasi nulle de les  remporter ; c’est l’avis de certains citoyens , se réfèrant à celles de 2013.  Presque sans électeurs, le SDF avait constitué ses listes et remporté  dans l’Ouest et  l’Adamaoua, avec la disqualification des listes du RDPC dans ces deux régions. Une victoire qui lui avait valu le qualificatif de collaborateur du régime de Biya. Ce fut les premières sénatoriales de l’histoire de Cameroun ; ce qui pourrait justifier quelques erreurs d’inattention et de compréhension, relevées dans la composition des dossiers de certains candidats et qui valurent le rejet de l’entièreté des listes. Un argument que les pourfendeurs du parti de Ni John Fru Ndi n’ont jamais accepté ; Pourtant,  on en a connu, notamment dans le cadre de l’élection municipale. Le SDF,  l’UDC et récemment le MRC ont appris du boycott des élections et ont pris la résolution de répondre désormais présent à toutes les échéances électorales, quelles que soient les conditions de son organisation. C’est ce qui motivèrent l’UDC et le SDF en 2013. Ces trois partis devront forcément se prononcer sur leur participation à l’élection de la 3ème cuvée des membres de la chambre haute du parlement camerounais. Chacun d’eux est doté d’une instance appropriée pour de telle décision ; le Comité Exécutif National (NEC) pour le SDF, le Bureau Exécutif National(BEN) ou même le Bureau Politique  pour l’UDC et le Directoire pour le MRC.

Si mathématiquement, une victoire de l’opposition est impossible, sur le plan d’une stratégie prospective, la plateforme de l’opposition dont l’Honorable Hermine Tomaïno Ndam Njoya est porte parole, peut essayer un second exercice de coalition,  après celui de l’Union Pour le Changement (UPC) qui avait fait parler d’elle à l’Assemblée Nationale. Une frange de la population souhaiterait voir les partis d’opposition  aux  élections sénatoriales de 2023, non pas pour gagner absolument, mais pour jauger leur  capacité  à parler le même langage, en occurrence ceux de la plateforme. Le cas des élections locales sénégalaises de 2022 a fait tache d’huile et les camerounais souhaiteraient vivre cette expérience en 2025. Et c’est maintenant qu’il faut mettre les bases, estiment les tenants.

Si ce test tant souhaité est fait, il pourrait ne pas impacter les prochaines  élections législatives et municipales, les réalités et les enjeux des deux scrutins n’étant pas les mêmes. Comme esquisse d’un schéma que cette hypothèse suggére : Avec près de 200 conseillers municipaux et zéro conseillers régionaux dans le Centre, le PCRN de Cabral Libii pourrait présenter une liste et recevoir le soutien matériel et moral du reste de la plateforme. A l’Ouest, l’UDC dispose de 198 conseillers municipaux et 15 conseillers régionaux (2 décès), le SDF, 60 conseillers municipaux (1décès), 50 pour l’UMS de l’Honorable Pierre Kwemo. L’UDC de l’honorable Tomaïno Ndam Njoya pourrait ainsi porter la voix de la plateforme à l’Ouest. Le PCRN dans le Littoral et le SDF dans le Nord Ouest.

Quant à certains citoyens plus radicaux et moins abonnés à la « rêverie », pas besoin d’aller à ces élections sénatoriales, lorsque les horizons sont sombres et bien contrôlés par le RDPC. Pour ces derniers, une liste du RDPC ne saurait être disqualifiée même si les erreurs et fautes réelles y sont délectées par les organes compétents. Seule la collaboration et la compromission avec le parti au pouvoir peuvent produire de tels hasards en faveur de l’opposition. Ceux – là n’ont pas oublié l’entrée du SDF au 1er sénat en 2013 et en ont d’ailleurs fait l’un des motifs du courroux d’une partie du peuple contre le parti de Ni John Fru Ndi.

Ainsi, un dilemme  suscité par l’opinion, depuis la confirmation de la tenue des sénatoriales, par le Chef de l’Etat, dans son message de fin d’année. Il reviendra à la plateforme de l’opposition ou à chacun de ses membres de rompre ce débat, en publiant sa position.

© Alexis YANGOUA

 

 

 

 

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