Il avait approuvé les délibérations des communes RDPC et bloqué celles des conseils municipaux UDC, les empêchant ainsi de disposer chacune d’un service de police municipale.
En 2013, alors que les mairies dirigées par les exécutifs d’obédience UDC (Union Démocratique du Cameroun) n’avaient pas la possibilité de faire fonctionner leur service de police municipale, pour non approbation du préfet du Noun, celles contrôlées par le RDPC, par contre n’avait pas de souci à se faire, leurs délibérations ayant été aussitôt signées par la tutelle. Le préfet Bonyomo Donatien avait alors qualifié les jeunes recrutés et formés par les maires Udcistes de milices. La question qui n’a de cesse de tarauder tout esprit bienveillant, est celle de savoir en quoi ceux – là avaient ils l’âme de miliciens, alors que leurs frères et sœurs cooptés par les édiles RDPC étaient perçus comme ayant des prédispositions de bons et loyaux policiers municipaux. Certaines autorités administratives seraient- elles dotées des capacités de décoder mêmes des ondes cosmiques ? Toujours est – il qu’à cause des décisions sélectives du préfet du Noun, de nombreux jeunes étaient passés à côté d’une opportunité d’emploi. Soit !
La mandature 2020 – 2025 est là, le naturel semble revenir au gallot, là où nous attendions mieux pour une parfaite harmonie entre la tutelle et les magistrats municipaux. Que nenni. A peine le recrutement des jeunes aspirants à la police municipale est annoncé par le syndicat des communes du Noun à travers son président, Honorable Hermine Patricia Ndam Njoya, que le « ngomna » s’ y est opposé à travers un communiqué radio.
Au départ, c’était l’illégalité du regroupement des maires du Noun et nous y avions émis des réserves en attendant d’en savoir davantage. Le syndicat des communes du Noun a bel et bien tenu son Assemblée Générale le 03 Juillet 2020 et Madame le Maire de la commune Foumban avait été portée à la présidence pour un mandat d’un an. Le rapport a été partagé au cours de la cérémonie de lancement de la formation commune de la police municipale des communes de Foumban, Massangam, Koutaba, Njimon, Foumbot et Malantouen. On apprendra que les membres dudit syndicat ont opté pour plan d’action triennal, avec activités et budget bien définis. C’était 21 Août 2020 dans la salle des actes de l’hôtel de Ville de la cité des arts.
Que dit le préfet du département du Noun pour obstruer une seconde fois la première activité du syndicat « Le service de police municipale ne saurait exister car en violation des dispositions prévues à l’article 216(3) de la loi du 24 décembre 2019 portant code général des Collectivités Territoriales Décentralisées qui stipule que la délibération municipale pour la création d’un service de police municipale doit être soumise à l’approbation préalable du Minddevel et a cet jour aucune autorisation du Minddevel n’a encore été donnée. Tout recrutement et formation de personnel doit immédiatement prendre fin ». La réaction plutôt explicative de la présidente du syndicat des communes du Noun a été immédiate « Nous avons saisi le Ministre de la Décentralisation et du Développement Local pour lui faire savoir que, au regard de la disponibilité des formateurs, nous commencions une formation qui va durer 3 mois. Entre temps, les délibérations qui ont déjà été
votées auront tout le temps de lui parvenir, de sorte qu’en Novembre, on espère avoir un corps bien formé qui va prêter serment et entrer en fonction. Est-ce si difficile à comprendre que c’est une démarche plutôt prospère ? Évidemment, « vous » et « nous » savons que votre problème est ailleurs ; sinon, on ne saurait accepter une telle « agitation » autour d’un Lancement Officiel, lieu par
Excellence où tout le monde : population, candidats, médias, doivent être imprégnés des missions que le Syndicat s’est assigné.» Avant d’ajouter « L’heure étant au bilan de votre Tutelle dans le Noun, je dois déjà en attendant circonstance plus indiquée, vous faire savoir que pour les populations, le taux de criminalité n’a jamais atteint les proportions aussi importantes dans le Département comme sous vous: crimes, trafics de toutes sortes, réserves forestières de Melap et Metab détruites, justice populaire accrue, gestion calamiteuse de la collaboration avec les élus…Les intrigues que vous avez passé le temps à développer ont desservi le Noun. Veuillez nous laisser nous organiser en paix ».
La formation commune de futurs agents des services de police municipale des six(6) communes membres du syndicat des communes du Noun, a été lancée par Honorable Hermine Patricia Ndam Njoya. Il s’agira pour la phase théorique, des modules portant entre autres sur la mission d’une police municipale, la municipalité et son fonctionnement, la psychologie de l’agent, la citoyenneté, les rapports entre la police municipale et les citoyens ainsi qu’avec les forces de maintien de l’ordre.
© Alexis YANGOUA
