Affaire Massuen – Massangam : début d’une procédure judiciaire « politique » alambiquée

Le maire de la commune de Massangam et 19 autres  camarades du parti ont été entendus, le 9 Octobre 2024, à la légion de gendarmerie de l’Ouest à Bafoussam sur  la demande du procureur près le tribunal de Foumbot; avant d’être déférés au parquet éponyme.

Déjà, la convocation signée du commandant de la légion de gendarmerie de l’Ouest ne portait pas de motif et sans mention, comme il est de coutume qu’elle faisait suite à une première qui n’avait  pas été respectée par les suspects. Curieusement, selon le maire, Mfopou Aboubakar, ils se rendront compte de l’existence d’un mandat d’amener. Curieux de savoir qu’ils n’ont jamais été contraints à quoi que ce soit. Où sont passées les premières convocations ?  La suite nous en dira.

Toujours est-il que l’affaire est liée au kit d’identification qui avait été logé dans le domicile d’un certain Kosovo, dit-on millionnaire du RDPC qui aurait décidé d’user de tous les moyens pour arracher la mairie de Massangam à l’UDC aux prochaines élections  En guise de protestation, ce d’autant que seuls les militants identifiés du RDPC étaient autorisés à avoir accès, disait-on ; la population avait alors barricadé la route principale, et exigé la délocalisation du kit pour un lieu public. Ce qui sera fait après 72 heures de bras de fer entre les parties. Le chef d’antenne elecam dont l’équipe s’y était installée pour inscription, violant le calendrier établi par la commission mixte, sera relevé de ses fonctions pour faute grave, qu’on pourrait assimiler  à la complicité de fraude pré électorale.

Le maire et ses camarades ont été entendus jusqu’à 18 h et déférés au parquet de Foumbot. Arrivés dans la ville  aux environs de 19 heures à bord des pick up de la gendarmerie, ils seront déchargés à la brigade, sans un détour à leur destination ; c’est-à-dire au parquet. De sources concordantes, le procureur serait rentré depuis 16h. À peine sortis des véhicules, les gendarmes qui les escortaient vont décider de les ramener à Bafoussam, forçant  ceux qui s’apprêtaient à descendre d’y rester. Suivront des échauffourées entre eux et les gendarmes. Il environ 19h30, les accusés vont décider de passer la nuit à la belle étoile, dans la cour de la gendarmerie de Foumbot. Notons que parmi eux, il y en a dont l’âge est compris entre 70 – 80 ans.

« Kosovo est dépassé par le terrain politique. La fraude par les kits a échoué. Il veut maintenant se servir de son argent d’origine douteuse pour s’attacher des services des fonctionnaires… Nous irons tous en prison s’il en faut; mais, il n’aura pas la mairie de Massangam. Donc, avec l’argent, on peut tout avoir au Cameroun… » calmait la foule, qui commençait à prendre du volume malgré la nuit arrosée par une pluie fine.

Entre les réclamations bruyantes, les coups de fil entre les gendarmes, la concertation dans le bureau du commandant de brigade un peu vexé, il sera demandé au maire et ses camarades de regagner leurs domiciles. Ils sont attendus au parquet de Foumbot, demain le 10 Octobre 2024 à 9 heures.

Des infractions seraient entre autres, trouble à l’ordre public, incitation à la rébellion…

Entre temps, les vidéos  montrant les cadres du RDPC de Massangam en pleine jubilation, font le tour des reseaux sociaux.  Selon  eux, la guerre  est remportée, alors que la bataille judiciaire n’est qu’à ses débuts.

La quiétude du Cameroun est chancelante. Avons – nous besoin d’aggraver la situation avec des tentions politiques à répétition dans le département du Noun ? La suite nous en dira davantage.

©  Alexis Yangoua

 

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