Commune de Banwa/ Le jeu trouble du préfet Luc Ndongo

Convoquée le 5 Février 2021, la session de conseil municipal ne s’est pas tenue ; cette fois repoussée par le préfet du département du Haut Nkam.

« Les maires demis de leurs fonctions par le conseil communal du parti UMS (Union des Mouvements Socialistes) de la commune de Banwa… Dans le département du Haut-Nkam. Neuf mois seulement après leurs d’investitures. Kameni Charles maire titulaire, demis pour soupçon d’atteinte à la fortune publique, malversations financières et manque de collaboration. Faux et usage de faux dans la passation des marchés. 1er adjoint Teumawen djoumbissi Emmanuel ; 2eme adjoint Tchokoualeu Deumani Henri Constant, demis de leurs fonctions pour absentéisme, refus de collaboration et procédure judiciaire en cours entre les adjoints et le maire principal. Après débat, les conseillers municipaux ont délibéré et ont adopté à sa majorité écrasante de 22 conseillers sur 25. Et ont élu comme Maire Monsieur TOMOH DAVID. Comme Premier adjoint Monsieur NGAMALEU MATTHIAS MODESTE et Monsieur DEUTOU NGEUMENI JEAN-MARIE comme deuxième Adjoint au Maire de la commune de Banwa. Monsieur TCHOKOMAKOUA TCHATCHOUA MARTIN au poste d’adjoint Spécial au Maire, auprès du village Fonti ». Ainsi la teneur d’un communiqué comparable au premier  discours d’un groupe de putschistes qui viennent de mettre un terme au pouvoir d’un dirigeant légalement élu. C’est en  effet, le rapport  du conseil municipal dit extraordinaire tenu le  12 Novembre 2020. Il avait été  convoqué par une faction dissidente du conseil conduit  par  Maire Charles Kameni élu au cours de la session de plein droit. Depuis lors, la commune de Banwa est plombée par des querelles intestines qui ont abouti à la séquestration de quelques élus à la Police Judiciaire de Bafoussam, suite à une plainte de l’honorable Pierre Kwemo, le président national de l’Union des Mouvements Socialistes (UMS), la formation politique des belligérants.

Invités à prendre part au  conseil municipal consacré  au vote du budget de l’exercice 2021 et à  l’adoption  du  compte administratif 2019, les conseillers municipaux bien qu’ayant fait le déplacement de Banwa, ne se sont pas réunis par ce que  la session  avait  été repoussée  à la veille par le préfet. Dans son communiqué, la tutelle évoque le contexte de la fête de la jeunesse, mais en réalité il n’aurait pas été saisi à temps. Argument réfuté par quelques conseillers municipaux. Notons que cette session  avait été convoquée par le maire Charles Kameni.

Jusqu’où peuvent aller les dissidents ?

Ils sont venus à cette session du 5 Février 2021 pour signifier officiellement au maire Kameni qu’il n’est plus légal  depuis le 12 Novembre 2020, susurraient les dissidents très déçus du comportement du préfet Luc Ndongo. Revenons à ce fameux conseil municipal convoqué le 12 Novembre 2020  au cours duquel l’exécutif avait été renversé, l’article 172 du Code Général des Collectivités Territoriales  Décentralisées en son alinéa 1 semble leur offrir une brèche  «  Le Maire peut réunir le Conseil Municipal en session extraordinaire chaque fois qu’il le juge utile. Il est également tenu de le convoquer quand une demande motivée lui est adressée par les deux tiers (2/3) des membres ». Sauf que ces mécontents  dit on au nombre de 22 sur 25 conseillers municipaux  de Banwa, sont aussitôt freinés dans leurs élans par l’alinéa 2 de la même disposition « Toute convocation est signée du Maire et précise l’ordre du jour. Le Conseil ne peut traiter d’autres affaires en dehors dudit ordre du jour ». Il est clair que le maire Charles Kameni ne saurait se faire hara – kiri ; c’est-à-dire valider la sollicitation de ses adversaires en prenant soin de ménager l’ordre du jour tel qu’il leur sera aisé de lui arracher son bifteck.

Cette session du 5 Février 2021 était consacrée au vote du budget de l’exercice 2021 et à l’adoption du compte administratif de 2019, donc celui du maire Charles Tchoumtchoua Djadjo du RDPC alors que certaines  communes sont déjà fixées sur le bilan de gestion financière  2020 de leurs différents maires.

A ces retards constatés dans l’exécution des missions de l’organe délibérant, il faut ajouter la menace de forclusion d’un bon nombre de projets BIP attribués à la commune de Banwa. Autant d’insuffisances  qui pourraient aboutir à la défaillance du maire ; avec des conséquences que l’on connait. C’est ici que la décision du préfet du département du Haut Nkam devient ambigüe. La tutelle justifie le renvoi de la session du 5 Février 2021 tantôt pour des raisons liées à la fête de la jeunesse, tantôt du fait qu’il n’aurait pas été saisi à temps et formellement par le magistrat municipal. Luc Ndongo avait pourtant condamné  la session illégalement convoquée par les dissidents et semble ne pas vouloir accorder son onction à celle  de la faction légale. De toute façon, la destitution d’un exécutif communal  ne s’opère pas au gré des  humeurs du leader de parti politique auquel il milite. L’honorable Pierre Kwemo, ancien maire devrait le savoir mieux que Charles Kameni, son poulain devenu rebelle.

 

© Alexis YANGOUA

 

 

 

 

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