Alors que les portes des écoles s’ouvrent le 5 Septembre 2022, jour de la rentrée scolaire 2022 – 2023, chaque maire conscient se débrouille pour offrir le paquet minimum aux écoles primaires et maternelles de sa commune. Le crédit de l’Etat n’est pas toujours disponible.
Toujours très attentive aux questions liées à l’éducation, la commune de Bafoussam 1er essaie d’atténuer la situation. Au cours de la session ordinaire du conseil municipal tenue le 02 Septembre 2022, le maire Cyrille Ngnang a sollicité et obtenu de l’organe délibérant, une somme de plus de 4 millions f cfa pour offrir le minimum de matériels et fournitures pouvant permettre aux enseignants d’entamer les cours. Il s’agit bien sûr des écoles publiques primaires et maternelles placées sous la responsabilité des communes, suivant certaines compétences transférées. Depuis 2010, une ligne budgétaire est envoyée aux maires sous forme de carton, pour acquisition des matériels et fournitures scolaires ; selon l’article 20 de l’arrêté du 31 Décembre 2010 du Ministre de l’Education de Base. Pourtant déjà disponibles, ces cartons ont été retirés sans la moindre information sur les motivations d’une telle décision, encore moins sur la date à laquelle ils seront de nouveau transmis ; mettant ainsi les maires face à une responsabilité à laquelle ils ne s’y attendaient pas. Il revient ainsi à chaque exécutif municipal d’inventer pour assurer le minimum. C’est ce que Cyrille Ngnang, le valeureux maire de la commune de Bafoussam 1er a aussitôt entrepris.
Si jusqu’à l’année dernière, la lenteur des remises du paquet minimum était le fait de certains magistrats municipaux peu sérieux ou de la lourdeur observée au niveau de la trésorerie générale, en ce début de l’année scolaire 2022 – 2023, les enseignants de base n’auront pas leur paquet minimum, du moins pas au moment attendu par ce que dit – on, l’Etat connait quelques difficultés en termes de crédits de fonctionnement. Chaque édile devra mettre la main à la poche pour ne pas servir un prétexte aux enseignants dont certains entendent adhérer à « l’opération craie morte à la base et au secondaire ».
En effet, suite à la non implémentation des instructions du chef de l’Etat par les ministères en charge de l’éducation, le Syndicat des Enseignants du Cameroun pour l’Afrique en abrégé SECA a lancé une « grève d’avertissement du 05 au 09 Septembre». Selon Jackson Tousse, le secrétaire général dudit syndicat et signataire du communiqué, il s’agira « d’aller en salle de classe à son heure de cours juste pour cinq (5) minutes, afin de marquer sa présence dans le cahier de texte et retourner rester à la salle des professeurs si elle existe ».
Malheureusement ou heureusement, il n’y aura pas de craie que le SECA souhaiterait voir morte. Un manquement qui vient s’éjouter aux révendications dejà trop nombreuses et qui pourrait entraver le début effectif des cours dans certaines écoles du pays.
©Alexis YANGOUA
