A l’aube de la célébration de la 138e édition de la fête du travail dont le thème ‘’Dialogue constructif : facteur de promotion du travail décent et de progrès social » a été retenu par les autorités camerounaises, le constat du travail décent comme réalité et non slogan pour tout travailleur reste un grand mirage.
Comme le disait Arthur RIMBAUD « la vie fleurit par le travail ». Pourtant cette énième édition est célébrée sous fond de tensions diverses, alors que le 1er Mai constitue une échéance périodique qui permet traditionnellement de faire le point sur la situation des travailleurs, avec son lot d’acquis, d’avancées le cas échéant, mais aussi de dossiers en instance dans ce domaine.
Depuis la mise en œuvre du Code du travail camerounais ainsi que des textes subséquents, la fête du travail a toujours été célébrée autour des notions de travail décent et dialogue social. La décence du travail se mesure à la qualité du travail mais également par la qualité de la rémunération, ainsi qu’au plan de carrière équitable des travailleurs, Parce que comme le disait Sauvenargues « le fruit du travail est le plus doux des plaisirs ». Ces plaisirs résident dans la rémunération décente, le plan de carrière ainsi que les luttes de défense de leurs droits à travers les syndicats.
Malheureusement le constat de l’échec du dialogue social est constant pour ne pas dire absent, et l’incapacité flagrante aussi bien de l’Etat que du patronat à offrir des conditions viables et un environnement propice aux employés pour un « travail décent ».
Il est impérieux que la politique patronale vis à vis des travailleurs évolue autour d’un dialogue social qui cesse d’être un slogan politique creux, mais la réalité d’un gouvernement qui s’implique sérieusement en arbitrant, et en jouant pleinement son rôle.
Le 1er mai est devenu un jour festif, de Marketing au profit des employeurs qui font des démonstrations aux couleurs de leurs entreprises, cela au détriment des véritables revendications syndicales sur la place publique, ou encore des réflexions menées autour des problèmes des travailleurs; il est hélas devenu un jour de musèlement pendant lequel les pancartes et messages des travailleurs sont systématiquement censurés.
Une violation grave et flagrante des libertés individuelles et des droits des travailleurs qui nécessitent l’instauration d’un véritable dialogue social comme moteur essentiel du travail décent.
Véritable maillon de La Défense des travailleurs, il est impérieux que les syndicats prennent conscience et s’insurgent contre la concurrence de syndicats fictifs à la solde du système gouvernant et au détriment de leurs pairs. Steve JOBS dit : « les meilleures choses qui arrivent dans le monde l’entreprise ne sont pas le résultat du travail d’un seul homme. C’est le travail de toute une équipe »
Travailleurs du Cameroun, aujourd’hui, comme hier, les conquêtes sociales se gagneront par la mobilisation et l’unité des travailleurs. Aujourd’hui, plus encore qu’hier, le partage des richesses est le chemin de la raison. Il ouvre de réelles perspectives d’avenir, parce que comme le souligne Peter DRUCKER « la meilleure façon de prédire l’avenir, c’est de le créer ». Arrêtez de survivre pour enfin vivre dignement.
La lutte syndicale doit être le combat de tout travailleur, de tout citoyen militant animé par l’idéal socialiste dont le but a toujours été de réduire les inégalités et les injustices sociales.
Chers travailleurs, il est plus que jamais temps d’engager votre implication dans la gestion de la cité, d’abord par une mobilisation massive pour les inscriptions sur les listes électorales pour impulser le changement tant souhaité qui arrivera à coup sûr par votre vote effectif lors des prochaines échéances électorales, et enfin par La Défense de vos suffrages.
Partout ailleurs dans le monde, les syndicats ont joué un rôle déterminant dans ce sens. Le Cameroun ne saurait rester en marge.
*BONNE FÊTE DE TRAVAIL À TOUS !*
Me Adeline DJOMGANG LORD,
*Avocate au Barreau,*
*Député suppléante,*
*Conseillère municipale,*
*Membre du NAC du SDF*