Politique/ UDC : Le Vice – Président Cyrille Sam MBaka a démissionné. Mais, quel bilan ?

Le 1er vice – président de l’Union Démocratique du Cameroun a annoncé sa démission le 10 Septembre 2020, au cours d’une conférence de presse organisée à Douala.

En réalité, ce n’était qu’une annonce. Cyrille Sam Mbaka avait déjà explicitement signifié son malaise depuis l’officialisation des résolutions du Bureau Politique, parmi lesquelles celle désignant  l’honorable Hermine Patricia Tomaino Ndam Njoya comme la personnalité devant conduire les affaires courantes du parti, jusqu’à la convention nationale élective d’Avril 2021. C’était ainsi la première rencontre au sommet de l’UDC  pour régler la question de vacance  posée par le décès le 07 Mars 2020, du Dr Adamou Ndam Njoya, le Président National.

Cyrille Sam Mbaka alors 1er Vice – Président du parti, avait suffisamment exprimé sa frustration pour n’avoir pas été porté à la tête du parti pour assurer la transition selon les textes, martelait- il. Mais, du côté du Bureau Politique, les membres avaient évoqué un vide juridique en ce qui concerne la vacance du leadership du parti. Ainsi, il fallait procéder au choix d’un coordonateur pour combler ce vide qui commençait à susciter des susurrements. En vue de s’accorder avec celui qui fut compagnon fidèle du Dr Adamou Ndam Njoya, 30 années durant, l’honorable Hermine Patricia Tomaino Ndam Njoya, la coordonatrice choisie, entreprit plusieurs  démarches d’explication et de réconciliation auprès de son camarade et aîné Cyrille Sam Mbaka en vain. A l’opposé, les déclarations à la fois pourfendeuses et plaintives à répétition du 1er  vice – président laissaient entendre que la main tendue du  bureau politique et du bureau national ne sera pas entendue. Sentant le roussi, certains camarades avaient d’ailleurs commencé à le bordurer malgré l’insistance de l’honorable Patricia Ndam Njoya.

Le vice – président avait fini par perdre son sang froid d’antan. Qu’y avait il de si important et vital pour que cette intelligence, cette virtuose de la politique camerounaise devienne aussi grincheux, allant jusqu’à passer sous silence toutes les assistances qu’il a reçues d’un parti politique dont la descente aux enfers anime désormais ses rêves. Peut être son honneur froissé et la violation des règles de l’éthique disait il.  Mais, taire par moment sa hargne n’aurait – il pas  été  aussi un honneur en la mémoire de son mentor disparu. Si à l’analyse des observateurs externes au parti et à l’écoute des déclarations de l’intéressé, cette décision du bureau politique visait la personne de Cyrille Sam Mbaka, l’ex  1er vice – président était conscient des motivations et des enjeux  d’une telle résolution du bureau politique, confiait un cadre de l’UDC avant d’ajouter que le choix opéré par l’instance du parti  et  en présence du 2ème Vice – président Christophe Ndeuhela, le 1er Vice étant convalescent, résultait de l’analyse du pouls pris au niveau de la base.

Par sa perspicacité, Cyrille Sam Mbaka était devenu l’une des figures médiatiques les plus appréciées de l’UDC, même s’il lui a été toujours  reproché d’avoir fait des médias sa base politique, à l’instar de la plupart des communicants politiques trop présents sur les plateaux tv et des radios. Si non comment comprendre la régression et même la disparition du parti de la houe dans la région de résidence de la 2ème personnalité. Entre autres griefs contre le démissionnaire, aucune contribution statutaire depuis plus de 20 ans et toutes leurs participations aux réunions nationales étaient à la charge du parti. Sam Mbaka a tout ressassé sauf ce qu’il a reçu du parti et ce qu’il n’a pas pu apporter pour rehausser sa formation politique, durant ses 30 années de militantisme. Cela aurait pu relever et crédibiliser sa franchise.

Par ce que la démission d’un parti est un acte normal en politique, Cyrille Sam Mbaka avec son départ, vient aussi de céder le flambeau à une nouvelle génération pour se consacrer à la « Concertation avec d’autres camarades, d’autres partis politiques…afin d’avoir un parti à vocation nationale et internationale… » Écrit il dans son propos liminaire. Peut être ainsi naitra une UDC – littoral particulièrement, plus tonifiée, adaptée et ouverte à une jeunesse camerounaise plus que jamais déterminée à s’inscrire dans les batailles politiques et dans la gestion de la cité.  

© Alexis YANGOUA

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