SDF : Moïse Fabien Assigana et ses camarades ont rejoint les rangs du SDF.

Ce fut l’un des actes forts du 10ème congrès du Social Democratic Front, tenu les 27 et 28 Octobre 2023 au palais des sports de Yaoundé et qui a été sanctionné par l’élection d’un nouveau Comité Exécutif National(NEC), avec à sa tête, l’honorable Joshua Nambangi Osih. Pour la connaissance de ses  lecteurs, devinfo237.com propose ici les motivations du choix ‘’stratégique’’ de l’ancien Président National du Mouvement Républicain (MOREP).

Devinfo237.com : À l’ouverture du 10ème  Congrès du SDF, vous avez officiellement annoncé votre ralliement à ce parti politique.Qu’est ce qui a motivé cette décision qui a surpris plus d’un camerounais.

Moïse Fabien Assigana : Le Mouvement Républicain (MOREP) que je dirigeais, vient de fusionner avec le Social Democratic Front (SDF), lors du dernier congrès de ce parti. En fait c’était une sorte de fusion, absorption, voulue et acceptée par moi-même et la majorité de nos militants.

La première raison est que notre parti poursuivait un ambitieux projet politique (ANATION BUILDING PROJECT). Toutefois, nous avons reconnu notre faiblessesur l’échiquier politique camerounais en termes de couverture du territoire national, et notre objectif principal étant d’apporter une transformation structurelle totale dans notre pays, nous avons décidé de fusionner avec un parti politique de grande envergure, et ayant les mêmes objectifs que nous.

MOREP avais pour objectifs principaux :

  1. Ramener les valeurs républicaines

Les valeurs républicaines se perdent depuis des décennies il faut donc les ramener dans le but d’améliorer les conditions de vie des camerounais, et faire du Cameroun un pays moderne. Et voici le contenu de nos accords.

  1. Le respect par tous des règles démocratiques

Avant l’accession de notre pays à l’indépendance, la vie politique obéissait aux règles démocratiques qui n’avaient rien à envier à celles en vigueur dans les vieilles démocraties occidentales si tant est qu’elles peuvent nous servir d’étalons dans ce domaine.

La liberté d’expression et syndicale était respectée jusqu’au début de la répression des forces progressistes camerounaises, le pluralisme politique était une réalité, l’équilibre des pouvoirs n’était pas une vue de l’esprit. La preuve en est que celui qui deviendra plus tard le premier Président de la République, Ahmadou Ahidjo, utilisa les moyens dont disposait l’Assemblée pour renverser le gouvernement dirigé par le Premier Ministre d’alors, André Marie Mbida.

Toutes choses impensables aujourd’hui. Ces hommes politiques, sans être bardés de diplômes, avaient une éducation et culture politiques dont  très peu de leurs héritiers aujourd’hui peuvent s’enorgueillir. Nous devons donc revenir vers ce passé. Nous devons en outre comprendre que le premier devoir d’un homme politique est de diriger la cité, de transformer les rêves de ses administrés en réalités et non de vendre les illusions ou brasser du vent.

C’est pourquoi nous nous sommes mis d’accord que le remodelage de l’échiquier politique est une des nécessités impérieuses pour tout Président qui veut réussir sa politique économique et ensuite s’il souhaite éviter les nombreuses « nuits des longs couteaux » entre prétendants à sa succession. L’inertie qui s’est d’ailleurs mué en résistance rampante n’est que la résultante des luttes de positionnement. La machine est grippée et le personnel politique sclérosé.

Les rappels à l’ordre ou les piqures de rappel ne suffisent plus. Seul un électrochoc  ou une secousse tellurique pourrait remettre la machine sur les rails. C’est donc une oxygénation de grande ampleur que mon gouvernement va insuffler pour calmer les ardeurs et/ou l’impatience compréhensive de notre jeunesse en proie au désespoir, qui ne croit plus en rien, encore moins au politique.

Comme tout changement, il appellera une résistance. Nul ne voudra perdre ses acquis. Les forces du changement « supra partisanes » doivent obligatoirement conjuguer leurs efforts pour dompter les forces conservatrices que nous devons en aucune manière sous-estimer. Nous ne devons surtout pas oublier qu’elles ont, dans le passé et malgré les antagonismes apparents, souvent noué des alliances objectives voire réelles, pour maintenir le statu quo politique dans notre pays.

  1. L’avenir en confiance

«L’avenir en confiance » est présentée les politiques qui doivent nous permettre de construire ensemble le Cameroun, dans le respect des libertés individuelles et collectives, le respect des droits de l’homme, la justice sociale et le souci permanent de paix, d’unité, de partage en vue d’un développement plus harmonieux de notre pays. Ce thème couvre aussi bien la consolidation et le renforcement de nos institutions, la transformation de notre économie que la promotion du développement social accéléré des camerounaises et des camerounais.

Pour redonner confiance à nos compatriotes, pour relancer l’activité économique gage de la création d’emplois et de richesses, pour apporter un mieux-être à tous nos concitoyens et pour faire du Cameroun une puissance régionale reconnue et respectée, nous allons conduire des réformes courageuses et ambitieuses. Ce seront moins les richesses du sol et du sous-sol que notre capacité à imaginer des solutions pragmatiques qui nous donneront cette puissance. Le Cameroun a besoin aujourd’hui d’un traitement d’urgence.

Parce qu’il n’est plus tolérable qu’il y ait autant d’emplois précaires, de chômeurs, de pauvres, d’inégalités, d’exclus, de non ou mal logés, de non ou mal enseignés, de non ou mal formés, de non ou mal soignés. Plus que jamais, le partage juste et équitable de nos richesses doit devenir la règle.

Je rêve d’un Cameroun qui permette la participation de tous, en faisant confiance à nos talents, en responsabilisant davantage ceux qui le méritent, sans distinction d’aucune nature, un Cameroun où, à côté de la démocratie politique, existe une véritable démocratie économique dans laquelle chacun participe et tire profit de son effort, et enfin un Cameroun de concorde où règne la paix des cœurs, des esprits, des pensées, des actions, des paroles et des écrits ; Un Cameroun où le développement est ressenti par tous ; Un Cameroun de partage équitable et juste. Cette ambition est à notre portée mais elle ne peut s’accomplir efficacement que si elle est soutenue par nous tous. Nous devons agir ensemble pour conduire le Cameroun vers un avenir en confiance.

  1. la refondation sociétale afin de créer une nouvelle société camerounaise

Comme vous le savez, jusqu’au 6 novembre 1982, le Cameroun était un État fort et respecté dans la sous-région, en Afrique et dans le monde. Il faut donc continuer à avoir foi au Cameroun et faire confiance au génie de son peuple.

Pour l’avènement d’une nouvelle société camerounaise, nous devons mettre en œuvre de profondes réformes à court et à moyen terme dont sont tracés ici les grands axes. Il faut bâtir des réformes hardies et appropriées. Ces réformes politiques et institutionnelles vont asseoir une démocratie apaisée, participative et avancée où chaque citoyen, à tous les niveaux, pourra participer à l`élaboration des choix et à leur mise en œuvre.

Par ailleurs, il nous faut aussi et d’abord un État fort. Depuis quelque temps, l’État s’est affaibli et est devenu presque inexistant. Personne n’a plus peur de l’État. Les décrets du Président de la république ne sont plus  respectés ni dans l’esprit ni dans la lettre. La corruption, le flou, le trafic d’influence, le népotisme et autres abus y règnent en maîtres. Le moment est venu pour que l’État recouvre sa place dans la Nation. L’État doit réimprimer sa présence partout. Il doit reprendre le terrain qu’il a perdu et remobiliser toutes les énergies et toutes les intelligences dont il a besoin pour la collectivité nationale.

Il nous faut un État fort certes, mais aussi un État moderne.Le Cameroun a besoin de devenir État moderne, c’est-à-dire un État qui se soucie de la promotion de l’emploi, un État qui favorise l’investissement créateur de l’emploi, qui présente une fiscalité claire, compréhensible par tous et plus équitable. L’État moderne doit donc créer un climat propice pour les affaires en prenant des dispositions pour alléger les charges qui pèsent sur les entreprises. L’État moderne c’est aussi un État qui gère bien l’argent public. L’État moderne c’est aussi un État décentralisé sous la forme du fédéralisme. Enfin un État moderne ne peut se bâtir sans le respect des institutions, sans le vivre ensemble, sans une transparence totale dans la gestion de ses biens, sans l’équité et la modernité. Ce sont les principes fondamentaux pour qualifier les valeurs républicaines.

Au finish, un pays aussi ambitieux soit-il ne peut progresser si les conditions suivantes ne sont pas réunies à savoir:

  1. La première condition c’est la paix. Aucun pays ne peut se développer sans la paix, tout au contraire ;
  1. La deuxième condition, c’est l’unité nationale. Notre obsession doit être l’unité nationale. Nous devons apprendre à vivre ensemble, en veillant à ce que tous les enfants de notre pays, quelle que soit leur histoire personnelle, leur origine ou leur croyance, soient considérés comme des filles et des fils de la république. Ils doivent être reconnus comme tels dans le droit comme dans les faits. Ayant inscrit l’unité́ nationale comme une de nos préoccupations, nous devons prendre l’initiative d’une révision de notre loi fondamentale pour extirper de notre Constitution tous les articles confligènes, donc susceptibles de faire peser une menace sur la cohésion nationale. L’unité nationale résulte du fait d’accepter d’assumer la diversité de la société camerounaise qui est inscrite dans notre histoire. C’est une richesse, c’est une force. Nous sommes un peuple métis et les différentes communautés qui vivent sur l’espace camerounais se sont mêlées depuis fort longtemps. Il ne s’agit pas seulement de métissage biologique, mais aussi des emprunts culturels réciproques et très anciens.

Célébrant la société arc-en-ciel, Nelson MANDELA a eu cette belle formule: « l’Afrique du Sud est une belle réalisation sur laquelle le soleil ne devrait jamais se coucher ». Je souhaite en dire autant pour mon pays le Cameroun, « cette Afrique en miniature ». Personne ne gagnera à opposer les camerounais entre eux ou à instrumentaliser l’ethnie. Ce qui est en cause, ce n’est pas l’existence des ethnies qui font partie intégrante de notre histoire, mais plutôt le tribalisme, le repli identitaire. C’est contre cela que nous érigeons nous même.Pour que le Cameroun émerge, il est impératif que nous ignorions d’abord le tribalisme.Nous devons éviter d’aborder nos problèmes sous l’angle des ethnies. De plus on ne combat pas le tribalisme d’État par le repli identitaire, car si on peut se maintenir au pouvoir en manipulant le sentiment ethnique, on ne peut pas y arriver de cette manière.

  1. La troisième condition, c’est la fin du pouvoir personnel à tendance monarchique ;
  1. La quatrième condition, c’est la transparence vis-à-vis du public
  • La transparence financière
  • La transparence des vies publiques
  • La transparence dans la gestion et la décision
  • La transparence des élections
  • La transparence exigée aux hommes politiques

Les déclarations des patrimoines consultables sont une démonstration indiscutable de la transparence des hommes politiques. Le Président de la république, les ministres, les parlementaires doivent dans une vraie démocratie remplir une déclaration de patrimoine, recensant leurs biens et leurs comptes en banque, au moment de leur entrée en fonction. Celles-ci seront consultables par n’importe quel citoyen dans un centre sécurisé pour éviter toute manipulation, La réserve parlementaire, ces subventions jusqu’ici opaques versées à discrétion aux députés et aux sénateurs, est supposée être transparente, c’est-à-dire consultable par tout citoyen. Le parlement doit déclarer la liste des bénéficiaires, le montant versé, la nature du projet financé, le programme concerné et le nom du parlementaire qui a octroyé la subvention sont supposés être publiés. Ces déclarations peuvent même être publiées sur les sites web

  1. La cinquième condition englobe, l’esprit civique de chaque citoyenne et de chaque citoyen, la bonne gouvernance, l’équité, la renaissance d’un État fort, ainsi que la promotion et la sauvegarde de l’honneur du Cameroun à l’extérieur de ses frontières;
  2. La sixième condition c’est la lutte acharnée contre les tares de la société à savoir
  3. Lutte contre le détournement des fonds publics
  4. Lutte contre la corruption
  5. Lutte contre le délit d’initié
  6. Lutte contre le népotisme, la gabegie, le clientélisme érigés en mode de gouvernement ;
  7. Combat acharné contre la filouterie politique ;
  1. Combat acharné contre la politisation de la fonction publique ;

Ce n’est qu’à ce prix que le Cameroun pourra être remis sur les rails du développement.

  1. Améliorer les conditions de vie des camerounais

On a construit une nation et un État, maintenant il faut le développer. Le programme économique auquel je crois repose sur les principes d’une économie libérale encadrée par des règles strictes. Voilà donc les valeurs républicaines que nous défendons, et cherchons à promouvoir, mais qui se perdent depuis des décennies, pour enfin améliorer les conditions de vie des camerounaises et des camerounais, et faire du Cameroun un pays moderne.

  1. Faire du Cameroun un pays moderne

Pour conclure, il convient de rappeler ici les mesures fortes qui représentent en quelque sorte, les « fondamentaux » dont le Cameroun a besoin pour devenir un pays émergent à moyen terme:

  • le toilettage de la Constitution afin d`asseoir une démocratie avancée, représentative et participative, avec la mise sur pied d’une commission de réforme des lois au Cameroun pour les adapter à la réalité camerounaise ;
  • la réorganisation des institutions de la République ;
  • la consolidation de l’État de droit, des libertés individuelles et collectives, de la Justice et de la bonne gouvernance ;
  • le renforcement de la liberté d’entreprendre, de l’ouverture sur l’extérieur et du rôle du secteur privé en tant que moteur de la croissance ;
  • le développement des entreprises nationales et particulièrement des PMI/PME ;
  • la réalisation d’un taux de croissance économique adapté à la croissance démographique ;
  • la relance de l’intégration régionale, pour faire du Cameroun un « hub » économique et financier ;
  • la promotion des mamelles de la croissance économique avec notamment le lancement d’une agriculture intensive, mécanisée, irriguée, et mieux rémunérée ;
  • le désendettement progressif de l’État ;
  • la lutte résolue contre la pauvreté et le coût de la vie ;
  • le maintien de l’Éducation et de la formation comme priorité des priorités avec la mise en œuvre d`un nouveau programme de réforme et l’allocation à la recherche scientifique ;
  • le lancement d’un nouveau programme de réforme de la santé ;
  • la relance des autres infrastructures sociales (eau, électricité, etc…) ;
  • la promotion particulière des jeunes et des femmes ;
  • la promotion de la Culture par la relance des grandes manifestations culturelles, et la création d’un fonds de développement et de formation culturel ;
  • la mise en œuvre d’une diplomatie dynamique aux plans régional et international à travers une politique de dialogue et de bon voisinage en vue de recouvrer notre leadership régional qui est en perte de vitesse.
  • la libéralisation de l’économie à condition que le pays en tire profit. Il faudra même, si nécessaire, introduire des mesures conservatoires, en matière de justice républicaine,  outil indispensable pour la réussite.

Dans cette recherche d’union des forces, mes camarades et moi-même, avons trouvé dans ce nouveau Social Democratic Front, un partenaire avec qui nous pouvons cheminer ensemble, car, il a la même vision que nous, et ceci s’est clairement exprimé lors de leur dixième congrès ordinaire. C’est ainsi que nous avons décidé de fusionner avec le Social Democratic Front (SDF), qui pour nous est un parti en reconversion vers le modernisme.

Devinfo237.com : Que devient le MOREP (Mouvement Républicain) dont vous étiez le Président National.

Moïse Fabien Assigana : Comme je l’ai mentionné plus, nous avons conclu un accord de fusion absorption, qui a amené sans regret, la fin du Mouvement Républicain.

Devinfo237.com : Beaucoup ont imaginé une contrepartie qui serait une entrée par le sommet du SDF. Par exemple un poste de Vice-Président National réservé à l’ancien PN de MOREP et l’un des pères fondateurs du MRC. On comprend bien que l’essentiel n’est pas l’occupation des postes au sein du SDF.

Moïse Fabien Assigana : La contrepartie, s’il y en a une, est que nous avons d’appartenir dans un grand parti national, qui grâce à son auréole, nous permettra d’atteindre nos objectifs immédiats qui sont de prendre la majorité absolue à l’Assemblée national, et nous mettre prêt à affronter, tout candidat lors de la prochaine présidentielle.

Devinfo237.com : Président Assigana, votre adhésion pourrait apporter du tonus au SDF, dans son démembrement du Centre principalement. Quelles sont vos ambitions ?

Moïse Fabien Assigana : Je peux déjà vous dire que mon objectif personnel, c’est de ramener la majorité des cinq députés de mon Département d’origine, la Lékié, dans notre parti, sans oublier la région du centre, dont je suis originaire en 2025, ou avant, ou après.

Devinfo237.com : Et s’il avait été demandé de parler du nouveau Chairman Joshua Nambangi Osih, que diriez-vous de lui ?

Moïse Fabien Assigana : Jacques Attali, ancien Conseiller spécial du Président français François Mitterrand, disait que le rôle de l’homme politique, maître des horloges est:

  • d’éclairer l’horizon,
  • de distinguer l’important de l’urgent,
  • de rappeler les valeurs,
  • de montrer le cap,
  • et de tenir bon.

À mon avis, le nouveau Chairman du Social Democratic Front (SDF), Joshua Nambangi Osih rassemble toutes ces qualités. De plus, c’est un homme humble et sincère qui inspire la confiance. Et je le connais depuis assez longtemps pour l’affirmer. JE VOUS REMERCI

Propos recueillis par Alexis YANGOUA

 

 

 

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