L’ONU et le FMI saisis par quelques Femmes leaders camerounaises

Kah Wallah, Alice Nkom, l’Honorable Tomaïno Ndam Njoya, Henriette Ekwe, Sylvie Ndongmo, Rebecca Enonchong …écrivent au Fonds Monétaire International et au Conseil de Sécurité des Nations Unies.

Un Appel du Peuple Camerounais

 Chers membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies,

Nous vous écrivons pour porter la voix des Camerounaises et des Camerounais de différentes catégories et régions du Cameroun.

En tant que femmes leaders issues de différentes régions et officiant dans différents secteurs d’activités, nous portons une parole publique de citoyennes engagées et déterminées à contribuer au changement et à la justice. Depuis des années, nous luttons sans relâche, sur plusieurs fronts, pour surmonter les obstacles au bien-être de nos communautés. Aujourd’hui, force est de constater cependant que nos efforts sont réduits à néant, du fait des multiples crises que traverse le Cameroun, qui créent peur, désespoir et confusion dans tout le pays.

Autrefois connu comme le bastion de la stabilité en Afrique centrale, le Cameroun est au bord de l’implosion.

 Plus de 10 000 Camerounaises et Camerounais sont morts dans les conflits liés à Boko Haram et à la crise anglophone. Nos enfants sont plus d’un million à avoir interrompu leur scolarité du fait de ces conflits. La violence la plus impitoyable est infligée quotidiennement à notre peuple, qui subit des violations flagrantes et permanentes des droits humains. Tout ceci dans un contexte où l’accès aux besoins basiques tels que l’eau potable, l’électricité, les routes, les emplois, les hôpitaux et les écoles relève d’un véritable défi, même pour les citoyens vivant dans les régions du pays considérées comme paisibles.

Lorsque nous regardons au-delà de nos frontières, notre appréhension s’intensifie. La violence ne cesse de croître au Nigeria voisin, nous accueillons des réfugiés de la République Centrafricaine depuis plus d’une décennie alors même que les combats continuent, et la stabilité du Tchad est plus précaire que jamais. Si rien n’est fait pour mettre fin aux conflits qui traversent le Cameroun, et que celui-ci bascule davantage dans l’instabilité et la violence, c’est l’avenir de toute la sous-région qui est mis en péril.

Nous vous écrivons donc aujourd’hui, car malgré la gravité de la situation décrite ci-dessus, le Conseil de Sécurité des Nations Unies n’a toujours pas officiellement inscrit le Cameroun à son ordre du jour, et encore moins discuté et analysé cette situation afin de prendre des mesures efficaces pour mettre fin aux souffrances du peuple camerounais.

En tant que citoyennes engagées, et femmes leaders, nous demandons :

  • Que l’examen de la situation du Cameroun soit officiellement inscrit à l’ordre du jour du Conseil de Sécurité de l’ONU, et qu’une analyse approfondie des différents conflits qui traversent notre pays soit établie.
  • Qu’une deuxième réunion Arria sur le Cameroun ait lieu afin de vous mettre à jour sur la situation humanitaire qui ne cesse de se détériorer dans notre pays.
  • Qu’il y ait une déclaration publique des Nations Unies exigeant que le Gouvernement du Cameroun, qui nous y représente en tant qu’État membre, mette en oeuvre de véritables solutions en faveur du retour à la paix et à la sécurité au Cameroun.

Plusieurs actions importantes doivent être impérativement entreprises par le Gouvernement du Cameroun.

Dans l’immédiat :

Diminuer les tensions existantes et désescalader mettre un terme à la violence, notamment envers les civils.

  • Libérer tous les prisonniers politiques non violents, arrêtés arbitrairement dans le cadre de la lutte contre Boko Haram, la Crise anglophone et les mobilisations politiques au Cameroun,
  • Assurer le respect de la loi dans toutes les interactions entre les forces de l’ordre et la population dans les zones de conflit. Arrêter les arrestations illégales !
  • Améliorer la situation humanitaire. Permettre l’accès des organisations humanitaires aux zones de conflit et assurer leur sécurité lorsqu’elles fournissent des services.
  • Faire du respect des droits humains la matrice des interactions entre l’État et les Camerounaises et les Camerounais.

A court terme

Négocier un cessez-le-feu avec les groupes armés non étatiques sur le terrain.

Initier un processus de dialogue et de résolution des conflits, à partir de la base, qui permettra aux groupes armés de déposer les armes, aux communautés de se réconcilier et de contribuer efficacement à la pacification du territoire.

Rendre la justice

Par le biais du processus judiciaire et avec célérité, résoudre les cas spécifiques où des violations des droits ont été prouvées : Doublé, Magdémé, Ngarbuh, Mautu, etc.

Résoudre les causes sous-jacentes des crises

  • Crise anglophone – lancer un processus de véritable dialogue national à partir de la base, incluant l’ensemble des acteurs et actrices, afin de résoudre les causes profondes de la crise.
  • Crise de Boko Haram – initier un dialogue, à partir de la base, avec les populations de l’Extrême-Nord, et plus globalement du Grand Nord, afin de dégager les priorités en matière de développement et d’inclusion de ces régions d’une part, et exécuter efficacement les projets de développement qui leur sont destinés, d’autre part.

 

A moyen terme

Déverrouiller le débat national sur la transition politique

Les risques d’un changement brusque à la tête de la nation sont élevés. Ce qui, dans le contexte actuel de flou et d’absence de consensus sur le processus de transition politique, risque d’entraîner une augmentation de la violence.

Il est dans l’intérêt du Cameroun, de toute la sous-région et du monde entier que la discussion sur la transition politique au Cameroun puisse avoir lieu et se déroule sereinement afin d’élaborer un cadre consensuel permettant d’assurer une transition pacifique et la stabilité du Cameroun.

Chers membres du Conseil de Sécurité de l’ONU, nous osons vous rappeler que nous, citoyennes du Cameroun, sommes membres de cette organisation. Vous êtes mandatés par la charte, que nous avons nous aussi signée, d’assurer notre paix et notre sécurité. Nous aussi faisons partie de la communauté internationale.

Nous ne souhaitons pas être l’objet de la prochaine mission de maintien de la paix. Nous ne souhaitons pas accueillir des casques bleus. En prenant quelques mesures simples aujourd’hui, le monde entier peut éviter cela.

Nous, femmes camerounaises, vous demandons de prendre pleinement conscience de la souffrance du peuple camerounais. La paix et la sécurité de toute notre sous-région, ne tient qu’à un fil. Nous sommes ce fil ! C’est à ce titre que nous vous demandons d’agir dès à présent dans le cadre des prérogatives qui sont les vôtres.

Agissez maintenant pour contribuer à ramener la paix et la sécurité dans notre pays, notre région !

Ce petit coin du monde nous est si précieux. Nous sommes déterminées à ce qu’y reviennent la paix et la stabilité pour le bien-être de nos populations.

 

Sincèrement

  • Foyers importants de violence
  • Bako – Extrême Nord
  • Séparatistes – Nord Ouest et Sud Ouest
  • Gans armés – Est, Adamaoua et Nord
  • Piraterie dans le Golf de Guinée
  • Plus 10 000 décès depuis 2012
  • Plus d’un million de personnes déplacées
  • Plus 60 000 déplacés
  • Une myriade de groupes armés aux motivations variées
  • Alice Nkom Avocate, Citoyenne, Défenseuse des Droits Humains
    Henriette Ekwe Défenseuse des Droits Humains
    Bergeline Domou Secrétaire Général Adjointe, Cameroon People’s Party
    Hon. Tomaino Ndam Njoya Maire de la Commune de Foumban

    Présidente du Syndicat des Communes du Noun

    Conseillère Régionale Ouest

    Rebecca Enonchong Founder and CEO AppsTech
    Monique Kwachou, (PhD) Executive Director- Better Breed Cameroon
    Esther Omam Executive Director of Reach Out Cameroon
    Sylvie Ndongmo Présidente WILPF Cameroon
    Cyrille Béchon Défenseuse des Droits Humains
    Elizabeth Nkwah Grass Roots Women in Politics

    Mothers of the Nation, Bamenda

    Bernadette Menga Regional Coordinator, Cameroon People’s Party -West
    Salome Boyoguino Mother of the Nation, Center
    Caroline Bih Mother of the Nation, Bafut
    Melany Kah Mother of the Nation, South West
    Judith Nwana Human Rights Advocate
    Rose Ndengue, (PhD) Historienne et Politiste,

    Enseignante en Science Politique, Université de Rouen.

    Marie-Louise Eteki, (PhD) Citoyenne
    Alice Sadio Citoyenne
    Maximilienne Ngo Mbe Directrice Exécutive du REDHAC
    Kah Walla Présidente, Cameroon People’s Party

    CEO, STRATEGIES

     

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