Depuis quelques jours, certains membres du G27 n’ont de cesse de saturer les ondes et les réseaux sociaux avec des déclarations sulfureuses, les unes aussi invraisemblables que les autres.
De nature calme dit – on, on se demande bien ce qui a dû piquer les nerfs de ce jeune et brillant avocat depuis qu’un groupe de cadres du SDF dont il fait partie, a décidé de prendre les « armes » contre la hiérarchie de leur parti. Me Mustapha Ngouana, puis qu’il s’agit de lui, s’était fait remarquer par le public au cours de son passage au conseil constitutionnel, dans le cadre des contentieux liés à l’élection présidentielle d’octobre 2018. Il n’était d’ailleurs pas le seul jeune membre du barreau à avoir crevé l’écran et gagné la sympathie du peuple. On peut citer les maîtres Adeline Lord Djomgang, l’actuelle Secrétaire Général du SDF, Donat Suffo (SDF), Michelle Ndoki (MRC), Atangana Amougou, le conseil d’Elecam, entre autres.
Dans le domaine de la politique, Me Mustapha Ngouana s’est forgé une seconde passion et nul ne peut discuter sa réussite ; il est conseiller municipal. Sauf que lorsqu’on observe ses prestations depuis l’avènement de G27, on est tenté de croire que le jeune avocat n’a plus du flegme, allant jusqu’à se poser désormais tel un vulgaire personnage à disposition de tout pour lyncher le Président National de son (ex) parti, le SDF.
La politique, c’est aussi la parole mesurée, même lorsqu’on est pris de colère. La tempérance du chairman Ni John Fru Ndi ces vingt dernières années, la retenue de l’honorable Joshua Osih, le tact de Feu Dr Adamou Ndam Njoya, la mesure de Me Adeline Lord Djomgang, la justesse des honorables Cabral Libii et Patricia Ndam Njoya… sont quelques caractères que devrait cultiver tout prétendant à la responsabilité politique. Même dans cette bulle de G27 à laquelle appartient Me Ngouna, on en compte aussi moins bruyants qui, même dans leur folle initiative contre le chairman, se souviennent de ses luttes et s’abstiennent de tout dérapage langagier.
Depuis quelques semaines, des propos politiquement irresponsables à l’endroit du chairman Ni John Fru Ndi, font les choux gras des réseaux sociaux. Ils seraient secrétés par Me Mustapha Ngouana. S’il en est réellement l’auteur, il y a lieu de s’inquiéter. Les membres du G27 ont eu le toupet d’assigner leur géniteur politique et parrain d’hier de 81 ans devant les tribunaux, faisant fi de son état de santé, dont les détails n’échappent à aucun des 34 dissidents. D’ailleurs, il les leur a communiqués. En attendant les décisions de justice, avait – on encore besoin de se muer en Vuvuzela débiteur d’insultes et de dénigrement contre un homme qui malgré quelques erreurs, aura marqué l’histoire politique de notre pays ? Certains auto exclus semblent désormais s’en servir comme passerelle pour se refaire une visibilité sur la scène politique. Quoi de plus normal.
Ils veulent à tous les prix réduire une icône politique à un simple mendiant dont les sacrifices de 32 années vaudraient 6 milliards F CFA, alors qu’ils sont des adorateurs de Mandela, Che Guevara, Laurent Gbagbo ou même du jeune Ousmane Sanko, comme si ses derniers étaient au dessus de l’infaillibilité. En tant qu’humain, le chairman du SDF a dû commettre quelques erreurs, qui ne devraient en aucun cas justifier les agissements de Me Ngouana et ses autres camarades soldats du G27. De toute façon, en se montrant indiscrets, ils érodent leur crédibilité et s’érigent en risée du public avisé. Quel leader politique ferait confiance à une langue aussi légère ? Un vieillard de 81 ans et mal en point devra s’expliquer devant le juge pour avoir dit – on barré le chemin de sa succession à quelques uns de ses enfants politiques qui du reste, ont forgé leur épanouissement social sur son aura. Nous entendons dire que la politique et le sentiment ne cohabitent pas. Nous leur en concédons. Choisir les tribunaux pour faire respecter ses droits est légitime. « J’avais annoncé ma retraite, il y a 5ans et j’attendais qu’ils organisent une belle fête d’au revoir. Aujourd’hui, ils m’amènent devant le juge. Je ne regrette pas » à 5 mois de sa retraite, le chairman Ni John Fru Ndi peut à raison estimer qu’il est victime du syndrome de Frankenstein.
© Alexis YANGOUA