La mise en garde en date du 24 Juillet 2020, servie à S M SOKOUDJOU par le Préfet des Hauts Plateaux continue de faire des vagues au sein de l’opinion.
« Je ne peux pas vous tromper en vous poussant à suivre une mauvaise voie. Je ne suis pas d’accord pour la rupture au Cameroun, mais je suis d’accord pour une étude bien profonde pour les problèmes du Cameroun. Le Cameroun a beaucoup de problèmes à étudier à travers un cadre de dialogue. Ce dialogue, on n’a même pas encore commencé » Ainsi, réagissait S M Sokoudjou Jean Rameau Philipe, après avoir écouté ses visiteurs, parmi les lesquels de grosses légumes de la scène politique telles que Edith Kah Wallah, Djeukam Tchameni, Dr Hilaire Kamga, Mboa Massok. Ces propos digestes et sans ambigüité majeure du chef Bamendjou ne seront jamais aussi viraux que ceux qui enflamment la toile et caressent l’égo de la plupart d’internautes aux intentions politisées. Les discours de Fo’o Sokoudjou sont toujours parsemés de pics, lâchés comme des fléchettes contre tous, y compris ses pairs. A l’instar des livres saints dans lesquels chacun tire ce qui l’arrange et l’interprète selon son état d’esprit et ses ambitions, les propos du chef Bamendjou sont distillés en morceaux bien choisis pour servir des causes, souvent aux antipodes de sa pensée. Pour ceux qui ont des oreilles fines, le chef Bamendjou n’est ni farouche opposant au régime Biya ni ami des opposants politiques. Certains esprits distraits le qualifient d’ailleurs d’ambivalent. Ils tancent tous ceux qui sont contre le Cameroun tel qu’il le conçoit. « Ces mauvais camerounais sont aussi bien dans le pouvoir que dans l’opposition » n’a-t-il de cesse de le dire. « Je ne peux pas vous tromper en vous poussant à suivre une mauvaise voie, Je ne suis pas d’accord pour la rupture au Cameroun ». Réponse à ceux des citoyens venus solliciter ses conseils pour la réussite de la dynamique qui s’est forgée autour de Djeukam Tchameni. Par cette déclaration, le chef s’est positionné comme médiateur et non l’idéologue d’une faction de camerounais. Que lui reproche t on et pourquoi le livrer à la vindicte des tenants du pouvoir ?
En réalité, le chef Bamendjou maitrise mieux que quiconque la capacité de nuisance d’une autorité administrative et ne saurait rentrer dans une bataille de tranchées avec le représentant de l’Etat jacobin. Comme l’indique Edouard Bokagne dans sa parution au sujet de cette affaire « Monsieur le Préfet est le présent qui s’inscrit dans un passé récent et victorieux. Car, il est bon de savoir qu’il y eut affrontement entre ces 2 passés (pouvoir traditionnel et administratif) et que l’un a vaincu et soumis l’autre. Désagréable d’admettre. Mais, c’est l’histoire ». Fo’o Soukoudjou fut l’un des acteurs d’une séquence de cet affrontement et il en avait payé le lourd tribut.
Il faut le dire, autant les propos du Chef Bamendjou ont été extirpés de leur contexte pour servir certains désirs politiciens, autant le Préfet des Hauts Plateaux aurait été mal renseigné sur la teneur des échanges qui ont meublé l’audience que S M Sokoudjou a accordée à ses hôtes. A croire que la sortie du préfet Yampen Ousmanou relève de la logique du commandement et de soumission dont parle Edouard Bokagne.
© Alexis YANGOUA