Mise en place du CRJ – Ouest : le RDPC exclut les conseillers régionaux délégués du Noun.

Selon un communiqué du président du conseil régional de l’Ouest, le Dr Jules Hilaire Focka Focka, en date du 13 Mars 2024, sera mis sur pied le Conseil Régional Jeune. A cet effet, le chef de l’exécutif régional de l’Ouest a pris une décision créant un comité en charge de superviser la sélection des dossiers de candidature.

Le Parlement Jeune et le Conseil Municipal Jeune sont une réalité au Cameroun. Restait la mise sur pied du Conseil Régional Jeune (CRJ) avec des interrogations quelque peu ironiques sur comment sera choisi le commandement traditionnel jeune. Ces chefs jeunes seront-ils des princes avec l’option de positionner qui remplacera politiquement le père quand viendra le moment de prendre la retraite ? De toute façon, cette sélection est ouverte aux jeunes de 15 ans au moins et de 34 ans au plus et les dossiers sont attendus au siège du Conseil Régional de l’Ouest ou à la Délégation Régionale de la Jeunesse et de l’Education Civique de l’Ouest, au plus tard le 27 Mars 2024 à 15 heures 30. Ainsi entre autres mentions contenues dans cette décision régionale.

C’est dans la décision régionale créant « un comité technique chargé de la supervision et de la sélection des dossiers de candidature … » que le démon de l’exclusion a récidivé. Depuis le choix du RDPC d’exclure les conseillers régionaux délégués du Noun du bureau exécutif, avec le refus de leur concéder le poste de Vice Président du Conseil Régional, les actes en défaveur des élus du Noun, se sont succédé au sein de cette institution décentralisée. La gourmandise du parti au pouvoir y a fait son lit au mépris de la composition de l’organe délibérant. Le conseil régional de l’Ouest est bel et bien composé de 20 membres du commandement traditionnel, dont 3 du Noun et 70 conseillers régionaux délégués, dont 53 issus des 7/ 8 départements (tous aux couleurs du RDPC) et 17 conseillers régionaux délégués du Noun issus de l’UDC. Il faut relever que les membres du commandement traditionnel, supposé « neutres » sont des militants actifs du RDPC.

Comment comprendre la mise à l’écart des conseillers régionaux délégués du Noun, du comité technique de supervision et de sélection des dossiers de candidature des CRJ? « Le Président du Conseil Régional de l’Ouest est toujours en train de provoquer le Noun », fulmine un originaire de la cité des arts. Pourtant, lorsqu’on parcourt la répartition des conseillers régionaux, faite par le président du conseil régional, il ressort que chaque département est représenté par l’un de ses CR délégués. Curieusement pour le cas du Noun, le Dr Jules Hilaire Focka Focka a nommé un chef traditionnel ‘’RDPC’’ en lieu et place d’un CR délégué du Noun « par ce que les délégués sont tous de l’UDC » ajoute notre interlocuteur sus évoqué. En bref, chaque département est représenté dans la commission technique par l’un de ses délégués et l’un de ses chefs traditionnels, alors que les deux représentants du Noun sont les membres du commandement traditionnel, donc tous du RDPC. Au point de vue démocratie et respect du poids de chacune des entités, sur 20 conseillers régionaux offerts par le Noun, l’UDC en dispose 17. Cette pratique contre laquelle le groupe des délégués du Noun se bat pour le compte de l’ensemble de l’opposition, n’est pas nouvelle. Même pour ce qui concerne le choix des projets et autres allocations dans ce département, le président du conseil est enclin à écouter la minorité, c’est-à-dire une part belle à son bord politique. Cette décision régionale au parfum politicien, vient s’ajouter à une autre nomination opérée par le Dr Jules Hilaire Focka Focka, qui a suscité des contestations, il y a quelques semaines. Pour assurer la présidence du comité de pilotage de l’hôpital départemental de Foumban, le chef de l’exécutif régional était allé puiser parmi les 3 chefs du commandement traditionnel.

Le conseil régional et la politique politienne

Les délégués du Noun empêcheraient le président du conseil régional de l’Ouest de jouir du silence de ses camarades conseillers régionaux.  Tout est su, dit, apprécié et dénoncé en plénière, même s’il finira par être approuvé par une majorité  muselée par la discipline du parti RDPC. C’est peut être la règle dans tous les partis politiques. Tous les moyens sont dès lors bons pour soutenir les camarades du RDPC du Noun ; c’est-à-dire souhaiter l’éradication de cette race emmerdeuse qui veille au détail près, sur le fonctionnement du Conseil Régional. L’objectif de toutes ces manœuvres pour lesquelles le concours du conseil régional est sollicité, étant de faire perdre l’UDC en 2025. « C’est de bonne guerre » lance un observateur. Le CRJ est donc une opportunité offerte aux acteurs politiques séniors de contenter quelques jeunes militants de leurs bases. Le CRJ de l’Ouest serait en train d’être pensé pour être un outil au service des préparatifs des prochaines élections. Il faut user de tout pour éviter qu’aucun ‘’sang’’ UDciste ou de l’opposition en général, n’y soit pas injecté. C’est sans compter avec la maturité politique et la témérité du département du Noun.

© Alexis YANGOUA

 

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