Après près de six(6) de prise de fonction, le maire de la Ville de Bafoussam et ses adjoints ont reçu l’onction de la tutelle après celle des grands conseillers.
A la fois symbolique et mémorable, l’installation du maire de la ville de Bafoussam et ses adjoints a finalement eu lieu le 28 Août 2020 à la place de fêtes de Bafoussam. Un événement qui aurait dû se tenir un peu plus tôt, n’eût été la survenue de la pandémie de coronavirus et son corollaire. Elus le 27 Février 2020 au cours de la session de plein droit, Roger Tafam et ses deux adjoints ont reçu officiellement leurs attributs au cours d’une cérémonie très courue, mais soumise au respect assoupli des mesures barrières contre la Covid – 19 ; avec accès conditionné par la désinfection à travers des dispositifs automatiques placés à l’entrée du lieu de l’événement. Quant aux cache – nez, la Communauté Urbaine a pris des dispositions pour l’offrir à chacun de ceux qui en avaient besoin.
Le 1er maire de la ville de Bafoussam a été présenté à son public par le Préfet de la Mifi comme l’exigent les usages. Pour marquer cette entrée officielle en scène, élites, amis politiques, personnalités de divers rangs ont fait le déplacement de Bafoussam. Le président du Sénat était représenté par le sénateur Ngouchinghe Sylvestre alors que Edwin Fongod, Directeur Général des Douanes conduisait la délégation des anciens collègues de l’édile de Bafoussam. L’ancien commandant des Douanes, Roger Tafam aura entre autres missions « la lutte contre l’insalubrité et le désordre urbain, l’intensification de l’éclairage public » a recommandé le préfet Chaïbou avant d’afficher le rêve de voir Bafoussam se départir le plus tôt possible de son étiquette de grand village. « La ville c’est une architecture, c’est un environnement, c’est un cadre attrayant pour le tourisme et l’écotourisme. Pour tout dire, la ville est une identité remarquable ». Et pour y parvenir « vous devez vous inspirer des lois et règlements en la matière, la maîtrise de votre environnement ; la CTD étant avant tout une institution Républicaine, avec des règles, principes et des techniques de gestion rationnelle et bien encadrée. Au-delà des dispositions statutaires et règlementaires, retenez que la Ville est et avant tout, une construction, une planification, une autorisation, un contrôle mais surtout un aménagement conforme aux exigences de l’intérêt général. C’est une structuration sociale, une organisation sociale dans un cadre de vie propice à l’épanouissement d’individuel et au développement collectif de ses habitants ».lui a prescrit la tutelle.
5 ans pour faire mieux que son prédécesseur Emmanuel Nzété qui aura dirigé sous la dénomination de Délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine, nommé par le chef de l’Etat. Il aura passé 11ans au gouvernail avec à son actif, plusieurs trophées de la ville la plus propre de la région de l’ouest. D’où le slogan « Bafoussam la belle » aussi pour témoigner le parcours effectué pour y parvenir. Le « super maire » sortant a ainsi reçu les hommages aussi bien de la tutelle que de son successeur, qui s’est toujours dit très honoré de poursuivre l’œuvre d’ « un valeureux patriarche ». Pour ce qui concerne le Parc de loisirs en cours de réalisation dans l’espace qui jouxte l’esplanade de la poste centrale et la barrière de la résidence du gouverneur et financé sous fonds C2D, le préfet Chaïbou a émis quelques réserves quant au choix du site pour un projet aussi important.
Sur le plan purement politique interne au RDPC, le choix de la personne du Commandant Roger Tafam semble avoir produit l’effet thérapeutique, dont ce parti avait besoin pour taire les rivalités qui n’ont pas toujours facilité l’éclosion de quelques initiatives de développement de la ville Bafoussam et du département de la Mifi. L’accalmie observée dans cette circonscription politique depuis son élection comme maire de la ville de Bafoussam, est un atout majeur pour le déploiement de ses projets.
L’installation du détenteur de la clé de la Ville siège des institutions régionales de l’Ouest intervient dans un contexte grippé non seulement par la covid -19, mais également par des annonces d’éventuelles catastrophes dues à de fortes précipitations « C’est la nature, on ne peut pas éviter des glissements de terrain. Tout ce que nous faisons c’est déjà recenser des zones à risque et demander aux populations de déguerpir. Nous sommes en train d’établir une cartographie complète des zones à risques. D’ailleurs beaucoup d’habitants passent déjà pour se faire enregistrer par ce qu’ils doivent déguerpir ces zones. Pour le moment, nous réitérons notre appel à ceux qui sont dans ces zones à risque, par ce qu’avec le départemental du MINHDU, nous avons entrepris depuis quelques semaines déjà l’identification de ces zones et nous sommes en train de demander à ces populations de déguerpir enfin qu’on évite un autre Ngouaché dans la ville ». a indiqué le maire Roger Tafam.
Pour témoigner de l’approbation des ancêtres, l’onction des autorités traditionnelles de l’0uest a été portée au nouvel exécutif de la ville de Bafoussam par le chef Fussep, S M Njitack Ngompé Pelé. Dans cette mission dont le bilan sera soumis à l’appréciation du peuple électeur en 2025, le commandant Roger Tafam a pour 1er adjoint, Mouafo ; militant du SDF de la circonscription de Bafoussam 1er et ancien chef de l’agence Ouest de CAMTEL et pour deuxième adjoint Negou du RDPC de la section de Bafoussam 2ème et inspecteur des Douanes retraité. Ils devront s’atteler à relever le défi majeur qui s’impose à la plupart des collectivités décentralisées du Cameroun ; faire accroitre les recettes propres de la Ville qui, en 2019 présente un compte administratif de 1.566 millions de F caf sur une prévision budgétaire de 2. 504 millions F Cfa.
© Alexis YANGOUA