Foumban – Tabaski / Mosquée centrale de Njinka : les fidèles ont prié et sacrifié le bélier

Paré chacun de son masque pour barrer la voie au coronavirus, les fidèles d’Allah ont été nombreux ce 31 Juillet 2020 à l’esplanade de la mosquée centrale de Njika pour la prière de la fête du sacrifice.

Le choix du préfet du département du Noun et du  Sultan Roi des Bamoun, de faire de la cours du lycée classique de Foumban  l’un des sites de prière était judicieux, compte tenu des exigences liées au respect des mesures barrières contre  la pandémie de coronavirus, sauf que cet espace de circonstance à proximité de la mosquée de Njinka n’a pas respecté une certaine distanciation. Ce qui a aussitôt suscité l’ire de certains fidèles qui ont trouvé en cette décision prise à l’insu de l’édile de la ville, une concurrence à peine voilée. A travers un communiqué en date du 29 Juillet 2020, madame le maire Hon Hermine Patricia Ndam Njoya avait dénoncé cette pratique en s’appuyant sur les articles 206, 211, 216, 218 du Code Général des Collectivités « Tirer des leçons de ce que nous avons vécu, nous semble indispensable pour nous prémunir des troubles à l’ordre public savamment orchestrés, nous empêchant d’avancer » avait elle conclut. Soit,

Ils sont bien nombreux comme de tradition  à avoir fait le déplacement pour la prière de AID EL – KEBIR, les fidèles l’Allah arborant chacun son masque de protection.  A cet effet, un dispositif est  placé à l’entrée principale  pour  contrôler le port du cache – nez  et exiger le lavage de mains avant tout accès sur le site. L’arrivée de l’imam Chintouo marque le début du rituel à l’esplanade de la mosquée centrale Njinka ou Njinka Palace. « Allah est Grand…Allah est Grand » clame le guide spirituel en y joignant des gestes consacrés, repris par les autres fidèles. Suivra le sermon de l’Imam. Sur près de 30 minutes et dans la langue locale, l’officiant va d’entrée de jeu réexpliquer le sens de sacrifice tel que instruit  à Abraham par le prophète Allah, avant de formuler quelques recommandations. Il a prêché pour la paix, l’amour et surtout invoqué Allah afin qu’il inspire ceux qui ont reçu le don de la recherche et de guérison pour qu’ils trouvent la solution durable au problème de la Covid – 19, même s’il a regretté la fermeture des lieux de culte à cause de ce tueur silencieux.  L’imam Chintouo ne cédera pas le microphone  sans rentre un vibrant hommage aux disparus avant d’insister à son tour sur les respects  des mesures barrière contre la Covid – 19.

A la première loge, on pouvait apercevoir quelques élus du Noun, des dignitaires au rang desquels Mambafon Njimonkouop Ayman Nur Huda Ndam Njoya, El Hadj Neh Manouere Vessah entre autres. Comme l’exige la tradition musulmane, le secteur féminin est séparé de celui des hommes par une cloison.  Y  sont installées la reine mère Njapdunke Ngoutane  Mariama, madame le maire honorable Patricia Ndam Njoya, honorable Peyou Aicha et d’autres figures.

Le tour du chef de la grande famille Njimonkouop, Mambafon Ayman Nur Huda Ndam Njoya  sera un honneur en la mémoire de ceux qui ont rendu  leurs âmes au Créateur, dont son prédécesseur Njimonkouop Mambafon Dr Adamou Ndam Njoya « Dieu de miséricorde, lui qui nous a permis de vivre ensemble ses moments merveilleux, glorieux et  mémorable. Nous naissons, nous mourons, alors chaque instant devient unique. En effet, notre rencontre aujourd’hui est exceptionnelle à plus d’un titre. C’est en lieu et place de notre père, le chef de la grande famille Njimonkouop Mabafon Dr Adamou Ndam Njoya, retourné à Dieu que je prends la parole. Je mesure la gravité, je mesure la responsabilité. A Dieu que Dr Adamou Ndam Njoya nous avait  voués. A Dieu, je m’en remets. Nous sommes tous invités à nous en remettre…Notre rencontre aujourd’hui est aussi unique du fait de la crise sanitaire mondiale de la pandémie du coronavirus. Pour la première fois au 21ème  siège, le pèlerinage à la Mecque, l’un des 5 piliers de l’Islam n’a pas été possible. Par ce que  l’Islam en tant que religion de situation par excellence, nous a prédisposés, nous avons pu nous adapter… »

Cette séquence sera bouclée par l’immolation du bélier par l’Imam, donnant ainsi le ton de l’acte que chacun fidèle devra exécuter en famille, pour perpétuer les recommandations d’Allah à son serviteur Abraham.

Notons que cette édition de la fête de sacrifice à laquelle ont assisté les fidèles des confessions sœurs, est placée sous le thème du Maïs. Il s’agit des instructions du Dr Adamou Ndam Njoya qui consistait à exalter une culture du terroir « pour sa meilleure connaissance : son origine, sa culture, ses variétés, ses transformations, son utilisation, ses recettes et ses valeurs économiques ».

Suivront la parade et message de l’édile de Foumban, président des syndicats des communes du Noun, Hon Hermine Ndam Njoya. En après midi, une foire des enfants avec au menu un match des incollables et jeux divers supervisés par les imams en charges des affaires académiques, en fin une soirée culturelle pour tournée la page de l’édition 2020 de la Tabaski  à Njinka – Foumban.

© Alexis YANGOUA

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