Le parti du 26 Mai 1990 s’appuie sur l’aspect juridique et le caractère illégitime des prochaines régionales.
« Organiser des élections régionales dans les conditions actuelles est un pas dans la mauvaise direction. Tout d’abord, la résolution définitive des recours électoraux issus des élections municipales en suspens à la chambre administrative de la cour suprême, sachant que l’électorat est composé de conseillers municipaux et de chefs traditionnels, est un préalable sans lequel le gouvernement ne fait qu’exacerber la crise de légitimité que subissent nos institutions » ainsi contenu dans le 4ème paragraphe du communiqué de presse du 02 Septembre 2020, signé de Ni John Fru Ndi le Président National du SDF.
Si le Chef de l’Etat Paul Biya a été toujours légaliste quant au respect des délais de convocation du corps et du collège électoraux, il n’en reste pas moins que certaines élections ou instances qui en découlent ont été toujours ternies par des tâches d’illégitimité. Le cas du sénat de 2013 et 2018 dont les membres ont été élus par une seule des deux composantes du collège électoral, en violation de l’article 222 du code électoral. Les raisons de l’absence des conseillers régionaux n’ayant pas toujours convaincu l’opinion, ce d’autant qu’ils auraient dû être élus avant la mise sur pied de la chambre haute du parlement. Si l’alinéa 2 dudit article est précis sur le droit de suffrage des conseillers dont l’élection est contestée, quand est – il des élections régionales ? Notons que pour ce qui concerne la dernière élection municipale, le SDF à lui seul a encore près d’une quarantaine de recours pendants à la chambre administrative de la cour suprême. C’est surtout sur cet aspect que s’adosse le refus du Social Democratic Front (SDF), de prendre part à ces élections qui sont une suite logique de celles du 09 Février 2020 auxquelles il a pris part.
Cet aspect juridique et éthique est apparait nouveau dans le registre des griefs relevés par des entités issues de la sphère politique et de la société civile, qui s’opposent à l’organisation des premières élections régionales. Accéder à ce préalable du SDF aurait contribué à rompre avec cette pratique qui entache l’existence de certaines institutions camerounaises.
(c) Alexis YANGOUA