C’était au cours de la réunion du comité exécutif national tenue  le 25 Février 2023 au siège du parti à Yaoundé. Pratiquement la première sortie au sujet des assignations entreprises par le G27.

Face aux membres du Comité Exécutif National venus nombreux, comme pour défier les appels au boycott du G27 (48 membres présents pour un quorum de 29) ; en présence de quelques hommes et femmes de médias, le Président National du Social Democratic Front, le chairman Ni John Fru Ndi s’est voulu à la fois paternel et incisif dans son message aux camarades. La cible, l’a-t-il maintes fois martelé, c’est davantage ceux des membres relativement jeunes qui pourraient être détournés par certains anciens. Pour répondre au groupe des militants en dissidence, le chairman a puisé dans la genèse du SDF, sa trajectoire et son expérience comme président d’un parti né dans la douleur et dont le parcours s’est fait dans un contexte très difficile.

« J’écoute beaucoup, je regarde et j’entends. Telle est ma philosophie depuis 33 ans. En 33 ans, j’ai fait 22 fois le tour de ce pays. J’ai vu et j’ai entendu » a indiqué le chairman Ni John Fru après qu’il se soit exclamé du comportement de ceux qui ont pourtant « profité du parti et qui aujourd’hui, veulent le détruire ». « Avant d’être président national du SDF, je n’étais pas  démuni » a – t- il ajouté, certainement en guise de réponse  au porte parole du  G27 qui dans certaines de ses  déclarations, a  insinué  que le président national du parti s’est nourri sur la bête.

Afin de souligner le caractère « insouciant et ingrat » des agissements de certains cadres du G27, le leader du SDF a fait savoir avec quelques regrets d’ailleurs « j’ai annoncé mon état de santé à tous, aucun d’eux n’a voulu en savoir, aucun. Aujourd’hui, malgré cette situation bien critique, ils ont choisi me servir les tribunaux ». « J’irai » a- t- il déclaré cette fois, petit sourire aux lèvres et la mine décontractée. Certainement  pour rassurer l’auditoire quant à son état d’esprit, celui d’un leader qui a joué sa partition, quoique victime du syndrome de Frankenstein. « Quand j’ai annoncé ma retraite, il y a 5ans, je croyais que tous les prétendants au poste du président national allaient se jeter dans la bataille, afin que le meilleur gagne. Grande a été ma surprise de me rendre compte que certains ont choisi le désordre et d’autres pratiques » a précisé le chairman.

Dans la même veine, il dit n’avoir pas compris comment les sénateurs fraîchement en fin de mandat n’ont pas pu constituer et financer les listes des municipales et législatives dans leurs différentes localités. Allusion faite à ceux de la première mandature et dont quelques uns sont membres du G27. « De surcroît, on constate que le parti a presque disparu dans leurs circonscriptions électorales » et « quand on décide de le redynamiser et renouveler leurs bureaux  avec l’appui des commissions du NEC, les mêmes s’organisent  pour bloquer le processus et de manière brutale » a-t-il poursuivi.

Le chairman est revenu sur des accusations « imaginaire »  de sa collaboration avec le régime. « Ce n’est pas vrai. Je n’irai jamais supplier Biya pour lui parler. Mais dès que l’occasion s’est présentée, je lui ai dit ce que le SDF, le peuple et moi pensions ».

En dépit de tout, le chairman a encouragé la jeunesse du SDF, à ne point relâcher ; car l’avenir leur appartient et le parti restera debout tant que ce sera leur désir. Pour clore son message qui tenait lieu de propos d’ouverture des travaux, il a annoncé que l’une des articulations  majeures de ce Comité Exécutif National porte sur le prochain congrès national.

© Alexis YANGOUA