Ouest/ Le carton jaune du MINAT aux chefs traditionnels récalcitrants et un avertissement voilé à Madame le Maire de la commune de Foumban.

Comme de nature chez tous les MINAT du monde, Paul Atanga Nji a servi ses blâmes aux chefs traditionnels signataires du mémorandum du 19  Novembre 2020 et adressé au chef de l’Etat.

« Il a cité ceux qui ont donné leurs vies pour le Cameroun, oubliant que je suis un rescapé. J’attendais qu’il me donne la parole pour que je le lui rappelle ».  Marmonnait le Fo’o  Sokoudjou Jean Rameau alors qu’il cheminait avec quelques uns de ses pairs, vers le perron des services du gouverneur de la région de l’Ouest pour la prise de photo de famille, dernière articulation de la rencontre entre le Ministre de l’Administration Territoriale et les chefs traditionnels de la région de l’Ouest. De son séjour à l’Ouest, au cours duquel il a visité le poste de contrôle mixe de Batchoua, object  d’une attaque sécessionniste le 8 Janvier 2021, Paul Atanga Nji a tenu à adresser un message aux chefs traditionnels signataires d’un mémorandum pour le compte du Conseil des chefs de l’Ouest. Signalons que SM Tchio Maurice, chef supérieur de Bamendjo dans le département des Bamboutos, président dudit Conseil et ses  pairs départementaux avaient en datte du 19 Novembre 2020 adressé une kyrielle de critiques et surtout de propositions au Chef de l’Etat, notamment au sujet de la gestion du pays et de la crise dite anglophone.  Aussitôt en date du 4 Décembre 2020, un collectif illégal de 71 chefs traditionnels de l’ouest dont quelques uns du 19 Novembre 2020 va se désodoriser du conseil des chefs traditionnels, légalement reconnu. « Il y a quelques temps, certains chefs traditionnels ont signé un mémorandum adressé au chef de l’Etat. Mais, avant que ce document ne soit transmis au Chef de l’Etat, il a été abondamment relayé sur  les réseaux sociaux. Personnellement, étant la tutelle des chefferies traditionnelles, j’ai pris connaissance de ce mémorandum. Et après analyse avec mes services compétents, le mémorandum signé par certains chefs traditionnels  est la copie conforme d’un projet politique d’un leader politique originaire de la région de l’Ouest(Le MRC, NLDR)… » Fait remarquer le MINAT avant de rafraichir la mémoire de ses interlocuteurs : « Avant 1982, plusieurs chefs ont fait la prison au Cameroun. D’autres ont été contraints à l’exil dans la région de l’Ouest pour avoir osé critiquer le gouvernement. Aujourd’hui, grâce à la volonté du chef de l’Etat, nous vivons dans l’ère de la démocratie».

A cette remémoration d’un passé cynique pour la plupart des chefferies de la région du soleil couchant, Paul Atanga Nji a a fait état du  salaire versé aux autorités traditionnelles de 1er, 2ème et 3ème degrés. Un rappel des largesses du Président de la République à leur endroit, aux allures de chantage et de l’épée de Damoclès davantage plus proche du crâne de tous ceux qui oseront défier la démocrature. D’ailleurs, presque tous les signataires de ce document incriminé n’ont pas  honoré de leurs présences cette rencontre de Bafoussam. En réalité, qu’y avait – il de si offensant dans ce mémorandum pour que les initiateurs dudit mémorandum méritent le carton jaune du MINAT ?  Peut être la méthode d’ailleurs courante qui a consisté à exposer le courrier sur  les réseaux sociaux avant que l’illustre destinataire n’en prenne connaissance. Ce phénomène lié aux effets négatifs des réseaux sociaux peut il être imputé aux initiateurs du mémorandum ? Absolument pas. Mais, les sorties à répétitions et souvent étonnantes du Fo’o de Bamendjou dans cet espace, ne sont pas de nature à les soustraire du soupçon.  « Le chef de l’Etat est le chef suprême de la chefferie traditionnelle. Dans vos chefferies, lorsque vos ‘’Tchindas’’ ou vos  sujets viennent vous parler, ils se mettent à distance pour marquer leurs déférences à votre autorité. Dans certains cas, ils n’osent même pas vous regarder dans les yeux  quand ils communiquent avec vous ou quand ils reçoivent les instructions de vous… » Ici, le recadrage du MINAT a tout son sens.

En optant pour la fermeté de ton avec insistance sur le caractère auxiliaire des chefs traditionnels, le MINAT a voulu inviter les uns et autres au respect des valeurs  républicaines, alors que le conseil des chefs traditionnels dans leur mémorandum estiment que la crise socio politique dans les régions du Sud – Ouest et du Nord – Ouest est aussi une conséquence de la mauvaise gestion de la chose publique et de la République . On peut aussi relever les agissements de quelques chefs traditionnels aussi de l’Ouest, qui  se passent de certaines institutions de la République sans que  le MINAT et ses démembrements ne s’en émeuvent.

Par ailleurs, au cours de la réunion de sécurité qui a suivi celle des gardiens des traditions de l’Ouest, le point politique évoqué par le MINAT a été le Noun. « Le gouverneur m’a régulièrement rendu compte des perturbations dans le département du Noun, orchestrées par madame la maire de Foumban ». Allusion faite aux désagréments observés le 12 Janvier 2021, au cours de l’installation du préfet du Noun. Une situation créée par ceux qui n’ont pas voulu respecter le programme préalablement établi, rendu public  et partagé. En tout cas, C’est la raison de la force, disait Richelieu.

© Alexis YANGOUA

 

 

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